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En 2014, les Chanteurs Montagnards de Lourdes vont fêter les 150 ans du chant orphéonique

lundi 11 novembre 2013 par Rédaction

Les Chanteurs Montagnards de Lourdes s’apprêtent à fêter, en 2014, le 150ème anniversaire du chant orphéonique à Lourdes. Depuis 1864, diverses sociétés se sont succédé, avec des dénominations différentes, des costumes, des répertoires qui ont évolué, mais avec des objectifs qui n’ont quasiment pas varié : s’adonner au chant d’ensemble, avec tout ce que cela suppose sur le plan social, humain et culturel, et faire vivre et prospérer la culture de leur cité, de leur petit pays.

De 1864 à nos jours

• 1864 : Société Chorale St-Jean-de-Lourdes

• 1889 : Lyre Indépendante « Les Enfants de Lourdes »

• 1899 : Los Cantadous dét Labéda

• 1929 : Lourdes-Orphéon

• 1946 : Les Chanteurs Montagnards de Lourdes

Cette histoire locale s’insère dans un cadre national, le mouvement orphéonique, qui a débuté dans les années 1830 en France, inspiré de l’exemple des « Liedertafel » allemands, et qui s’est répandu dans de nombreux pays européens ainsi qu’en Amérique du nord et du sud. Ce mouvement a connu son apogée à la fin du XIXème siècle. A cette époque, on dénombrait plusieurs milliers d’Orphéons en France, plus d’une quarantaine rien qu’en Bigorre.

Un orphéon, c’est un chœur d’hommes qui chantent à plusieurs voix, symbole d’une culture démocratique et populaire, ancré dans la localité, le petit pays.

Ce 150e anniversaire a été évoqué lors d’un point-presse tenu par Vincent Védère, président des Chanteurs Montagnards de Lourdes, Laurent Chenaux, chef de chœur et Violette Campo, metteur en scène. Ce fut d’abord l’occasion de découvrir le nouveau site internet des Chanteurs Montagnards (www.chanteurs-montagnards-lourdes.com)

« Depuis quelques années, explique Laurent Chenaux, un travail de recherche a été entrepris sur les origines de notre Société, sur les répertoires et les pratiques des chanteurs qui nous ont précédés. Il était urgent de mettre le site en conformité avec un certain nombre d’avancées dans la connaissance de ce groupe. Il se trouve que le premier orphéon de Lourdes a été créé en 1864, ce qui nous fera, en 2014, 150 ans de chant orphéonique à Lourdes ! »

Au menu du site, on trouve les rubriques suivantes : la présentation du groupe, les actualités, l’agenda des Concerts, le livre d’or, la discographie, les galeries photos et vidéos, la revue de presse, l’historique, la mémoire et un avis de recherche  invitant les internautes à fournir des informations sur des événements passés.

LE SPECTACLE

« L’idée, précise Laurent Chenaux, c’est de raconter l’histoire de ces chanteurs orphéoniques à travers un spectacle complet : mise en scène, son et images. Comme nous ne disposons pas à Lourdes d’un théâtre ou d’un opéra, mais d’une salle de spectacle (salle Robert Hossein) maintenant bien équipée, nous allons créer des décors à l’aide de l’image vidéo qui, projetée sur grand écran, permettra d’emmener le spectateur dans les divers univers rappelés dans le spectacle. On évoquera ainsi l’ancienne église de Lourdes (retable conservé au Musée Pyrénéen) dans les années 1870, la gare Montparnasse dans les années 1910, les chantiers des tailleurs de pierre lourdais, les granges d’altitude du Val d’Azun dans la neige, etc. »

Les scènes décrites seront reconstituées à partir de documents d’archives, d’articles de presse, de témoignages ethnologiques, et permettront de dresser un tableau de ce qu’ont représenté ces sociétés, des lieux d’éducation populaire, d’expression, de partage, de brassage, de voyage, de création, etc.

Le programme musical très varié sera constitué en partie d’éléments du répertoire actuel des Chanteurs Montagnards de Lourdes, mais intègre aussi des éléments de répertoire des orphéons historiques, qui ont été oubliés : l’orphéon c’est le peuple de Saintis, la Garonne du chansonnier Gustave Nadaud, le duo des dindons perdus et autres chansonnettes, mais aussi des oeuvres classiques comme le chant de la paix de Léo Delibes, ou le chœur des soldats de Charles Gounod, sans oublier quelques pièces écrites par des compositeurs lourdais, Charles Boyer ou Adolphe Dargein.

Cette commémoration ,e se résumera pas à un catalogue d’oeuvres ou de situations. A travers les différents thèmes abordés, il sera proposé des liens, des interrogations, du sens, pour nourrir un débat actuel autour de la question de la culture locale.

Ce spectacle sera présenté à Lourdes les 3 et 4 octobre 2014 et tournera dans d’autres villes. Tarbes (Théâtre des Nouveautés) et Bagnères-de-Bigorre (Halle aux Grains) sont déjà retenues.

UN PEU D’HISTOIRE

UN IDEAL DEMOCRATIQUE

Au début du XIXème siècle, réunir les hommes du peuple pour les faire chanter en chœur fut une idée nouvelle assez largement partagée en Europe. C’était une façon symbolique de promouvoir et d’installer la démocratie au quotidien. A titre d’exemple, un des Liedertafel (version allemande de l’orphéon, et qui a précédé le mouvement français d’une vingtaine d’années) de Berlin était si imprégné de l’idéal démocratique, qu’il était prévu dans ses statuts que le chœur ne serait pas dirigé par un chef, mais à tour de rôle par chacun de ses membres !

ENTRE UNIVERSALISME ET RELATIVISME

Dans sa version française, l’Orphéon, cette aspiration à une culture démocratique, s’est d’abord attachée à transmettre la grande culture, jadis l’apanage de classes privilégiées, aux masses populaires. Dans sa version allemande, le Liedertafel, l’accent a été mis plutôt sur la création d’une nouvelle culture basée sur les savoirs et les pratiques populaires mises au jour par la collecte. D’un côté l’universalisme à la française, issue de la philosophie des lumières, de l’autre côté le relativisme culturel, inspiré des philosophes de la nature allemands.

EN BIGORRE

La Bigorre n’est pas restée à l’écart de ce mouvement qui, au XIXème siècle, s’était répandu dans l’Europe entière, voire au-delà.

On peut même considérer qu’elle y a joué un rôle particulier avec la création dès 1832 du conservatoire de Bagnères d’Alfred Roland et de ses fameux "Chanteurs Montagnards". Un peu plus tard, dès le milieu des années 1850, les "Enfants de la Bigorre", orphéon de Tarbes, acquièrent une notoriété nationale. Rien qu’en Bigorre, on a retrouvé les traces de plus d’une quarantaine de sociétés orphéoniques réparties aux quatre coins du département : Ancizan, Andrest, Argelès, Arreau, Aureilhan, Aventignan, Bagnères, Bordères, Bordes, Capvern, Castelnau-Magnoac, Castelnau-Rivière-Basse, Cauterets, Ibos, Izaourt, Jullian, Labatut, Lafitole, Lannemezan, Luz-St-Sauveur, Larreule, Lascazères, Le Nistos, Lourdes, Madiran, Marsous, Maubourguet, Orleix, Ossun, Pierrefitte, Poueyferré, Rabastens, St-Laurent de Neste, St-Pé, Sarrancolin, Sazos, Séméac, Siarrouy, Soues, Tarbes, Tuzaguet, Vic-en-Bigorre, ont été touchés à un moment ou à un autre par ce mouvement, et ont possédé, qui son Orphéon Municipal, qui sa Lyre, qui ses Enfants, ses Bardes, ses Troubadours, ses Cantadous, ses Montagnards, ou encore son Union chorale, ses Echos de l’Adour ou de la Neste, son Réveil ou son Desbelh, et, dans les cas les plus prestigieux, sa Société philarmonique.

AUJOURD’HUI

Aujourd’hui en 2013, fait remarquable, il subsiste, issus de cette tradition, plusieurs groupes de Chanteurs Montagnards : à Tarbes les Chanteurs Pyrénéens, à Bagnères-de-Bigorre les Chanteurs Montagnards d’Alfred Roland, à Luz-St-Sauveur l’Orphéon "les Enfants de Barèges", à Argelès-Gazost Ariélès, à Lourdes les Chanteurs Montagnards de Lourdes.

UN ORPHEON DE FRANCE

Raconter l’histoire orphéonique de Lourdes au-delà de l’historiographie propre à cette ville particulière, c’est donc aussi entrer dans une aventure qui a concerné toute la Bigorre, avec des débats qui lui sont propres, liés au terroir, à la montagne, à la langue, mais c’est aussi évoquer des thèmes qui concerne le pays dans son ensemble et au-delà, sur des questions comme l’accès à la culture, le patrimoine ou la création. A l’époque de la globalisation, c’est un regard posé sur une forme culturelle essentiellement démocratique et qui s’est toujours incarnée dans la localité.

Les Chanteurs Montagnards de Lourdes

Association à but non lucratif (loi 1901), qui a été créée en 1946, reprenant, après la cassure de la guerre, une tradition qui remonte à 1864, date de création du 1er orphéon de Lourdes, elle rassemble une trentaine de membres. C’est un chœur d’hommes à quatre voix, qui interprète des chants traditionnels pyrénéens, mais aussi des oeuvres classiques et de répertoire varié.

Le chœur est très inséré dans la vie locale. Il représente la ville de Lourdes dans diverses circonstances, et assure en particulier un service régulier lors des cérémonies au monument aux morts. Il anime chaque année plusieurs messes de mariage, ainsi que des messes lors de fêtes patronales ou autres évènements. Il se produit régulièrement dans les stations pyrénéennes pendant la période estivale, anime des soirées lors de congrès, banquets, fêtes pastorales, etc., et représente la Bigorre lors de festivals ou rassemblements autour des musiques populaires, traditionnelles ou folkloriques, en Europe, voire au-delà.