Les infos de Lourdes et du Pays de Lourdes

  Informations Lourdes et Grand Tarbes  Informations Lourdes et Pays de Lourdes  Informations Bagnères de Bigorre  Informations Argelès-Gazost Vallées des Gaves  Informations Pays de Lannemezan  Information Pays du Val Adour  Informations Hautes-Pyrénées     
         

Lourdes, plus qu’une ville et les sénatoriales

lundi 12 juin 2023 par Rédaction

A y bien regarder, la dernière séance du Conseil municipal et les derniers évènements locaux nous plongent déjà dans le feuilleton des prochaines élections sénatoriales. En effet, ce vendredi 9 juin, a eu lieu la désignation des délégués municipaux appelés à renouveler la moitié du Sénat le 24 septembre prochain et ce, à Lourdes comme sur l’ensemble du territoire national.

 

Si à l’évidence, les sénatrices Maryse Carrère et Viviane Artigalas se représenteront, quels seront les candidats qui se trouveront face à elles ?

 

Nous ne ferons pas là le bilan de leurs actions respectives, mais nous vous proposons un peu de politique fiction et finalement, pas si fiction que cela.

 

On sait que pour ces élections, pour être candidat, il faut :

  1. être Français ;
  2. être âgé de 24 ans ;
  3. jouir de ses droits civils et politiques (avoir le droit de vote) ;
  4. n’être dans aucun cas d’incapacité prévu par la loi (être éligible).

 

Il est à noter que, majoritairement, les candidats sont déjà des élus (maires, conseillers départementaux ou municipaux, etc.). Il s’agit d’une généralité et contrairement à ce que d’aucuns pourraient croire, il ne s’agit en aucun cas d’une obligation.

 

Et bien sûr, pour être élu, il faut faire campagne. Une campagne qui ne ressemble pas à celle d’un député dans la mesure où les sénateurs sont élus par les « grands électeurs » de leur département.

 

Qui sont ces grands électeurs ?

 

Ces derniers sont au nombre de 162 000 au niveau national.

Il s’agit d’un collège électoral composé dans chaque département de délégués de droit et de délégués élus : les délégués de droit (députés, sénateurs, conseillers régionaux, conseillers départementaux et conseillers municipaux) et les délégués élus.

A noter que les délégués des conseils municipaux composeront la majeure partie (95 %) du collège électoral appelé à élire 170 sénateurs le 24 septembre prochain.

 

Enfin, il faut savoir que le Sénat compte 348 sénateurs, est majoritairement à droite, exception faite des années 2011 à 2014.

 

En 2017, pour le département des Hautes-Pyrénées, il y avait 12 candidats pour 854 « grands électeurs » dont 835 avaient voté et parmi eux 6 avaient voté blanc et 3 bulletins nuls.

 

Qui étaient alors les candidats ?

 

On pouvait retrouver : Mesdames Carrère (PRG), Artigalas (PS), Siani-Wembou (REM), Le Moal (COM), et Messieurs Craspay (UDI), Béhague (LR), Barrouquère-Theil (COM), Butor (LR), Verdier (DVG), Monteil (FN), Comte (DIV), Tromel (DIV).

 

Pour mémoire, Maryse Carrère avait été élue dès le premier tour (avec 460 voix soit 55,69 % des exprimés) ; sachant que pour être élu au 1er tour, il faut réunir la majorité absolue des suffrages exprimés et un nombre de suffrages égal au quart de celui des électeurs inscrits.

 

Au second, se sont affrontés :

Mesdames Artigalas, Messieurs Craspay, Verdier, Béhague, Comte et Trome.

C’est Viviane Artigalas qui avait été élue avec 437 voix soit 56,39 % des exprimés.

 

Malgré la vague macroniste de l’époque, c’était donc sans appel que Mesdames Carrère et Artigalas avaient obtenu deux sièges au Palais du Luxembourg pour représenter les Hautes-Pyrénées.

 

Comme nous l’avons dit précédemment, si les candidatures ne sont pas encore officielles, nous pouvons être assurés que les sénatrices actuelles vont souhaiter vouloir poursuivre leur travail au Sénat, avec de fortes chances de succès.

 

Mais aujourd’hui, la donne a changé. Depuis, La République en Marche est devenue Renaissance, et bien loin du mouvement originel « En Marche ! » qui promettait une véritable « Révolution » du nom de l’essai d’Emmanuel Macron publié en novembre 2016 aux éditions XO Editions, c’est une sorte de regroupement fourre-tout de partis ou micro-partis, un « blougi-boulga » qui forme l’actuel parti de la majorité présidentielle.

 

Si depuis 2017, certains candidats ont endossé la casaque présidentielle, nul n’ignore que la majorité présidentielle est en difficulté, et pas seulement sur notre territoire. Nous sommes bien loin de la fameuse vague Macron de 2017, mais bien à l’ère de la déception pour celles et ceux qui avaient porté leur espoir dans le parti présidentiel, et des « casserolades » pour d’autres. La fin du fameux « en même temps », encore que…

 

Dans notre chère cité mariale, le chef de la majorité municipale, ex cador du PRG, devenu officiellement sans étiquette en 2020, est désormais un soutien sans faille de la majorité présidentielle et de ses candidats. Comme il le dit lui-même, au journal Le Monde du 13 août 2021 : « Il y a le Macron national, moi, je suis le micron local. Je suis un cas. Un chanteur de rock qui devient maire ».

Comme à son accoutumée, c’est bien sûr avec emphase et exagérations ridicules qu’il donne la preuve, dans ses très nombreuses communications, de sa grande proximité avec le parti présidentiel voire de son intimité avec certains de ses membres. Preuve en est également, son soutien public et appuyé pour le candidat de la majorité présidentielle pour les dernières législatives. Rappelons tout de même qu’il faisait pourtant partie des soutiens officiels du binôme représentant la gauche, un soutien fort timide s’il en est, et bien vite oublié. Comme il se définit lui-même : «  je suis adepte plutôt des 3 A : ambition – action – accélération ». Et comme bien souvent ambition rime avec opportunisme.

Vendredi soir, ce qui a été pour certains une suite logique ou un retour d’ascenseur, pour d’autres une énième trahison, pour d’autres encore une incompréhension, le chef de file de « Lourdes, plus qu’une ville » a accordé sa voix à son ancien adversaire politique, quand celui-ci était maire, mais devenu son soutien et ami pour les municipales de 2020.

 

Il est vrai, comme il le dit si souvent que « Lourdes change », pourquoi son édile n’aurait-il pas le droit de faire de la politique à géométrie variable ?

 

Et puis on le sait, notre « Micron local » était chanteur, il doit donc bien connaître les paroles de la chanson « L’opportuniste » de Jacques Dutronc : « Je suis de tous les partis (…) je suis le roi des convertis (…) Moi je ne fais qu’un seul geste, je retourne ma veste, toujours du bon côté ».

 

Quittons la chanson populaire pour revenir aux élections sénatoriales.

A n’en pas douter, la NUPES, le RN, les LR, le PRG, le PS, présenteront des candidats.

 

Concernant Renaissance, de sources très bien informées, nous savons que le député a beaucoup de mal pour trouver des candidats. Il sait que seule une petite poignée d’élus se revendiquent membres ou soutiens de Renaissance. Et pourtant ce n’est pas faute à ce parti mosaïque d’avoir de nombreuses composantes. Ici même, dans notre cité, Renaissance compte de nouveaux adeptes au sein du Conseil municipal tant du côté de la majorité que de l’opposition. On sait aussi que sur le département, Horizons, le MoDem, l’UDI, Territoire de Progrès, AGIR - ces partis membres ou « amis » de Renaissance - ont des représentants. N’y a-t’il pas de candidats potentiels dans leurs viviers ? Souvenons-nous des candidats à l’investiture Renaissance pour les législatives, ils étaient pourtant nombreux !

 

La quête est si difficile que, comme on nous l’a dit, le député jetterait l’éponge pour se consacrer à la recherche de candidat en position non éligible (et oui, il ne s’agit pas d’une typo) pour les élections européennes de 2024. Cela fait preuve pour sa part d’une certaines clairvoyance politique tant il est vrai que ces prochaines élections sénatoriales et européennes seront l’expression d’un vote sanction de la politique menée par le Chef de l’Etat, et il y a fort à parier que les sièges obtenus à la Chambre Haute et à l’Europe par Renaissance, sauf un miracle politique, ne seront pas nombreux. Bien que, localement, certains membres du parti présidentiel sont prévoyants et préfère jouer la tortue plutôt que le lièvre, car il nous a été également rapporté qu’ils se prépareraient déjà pour les élections départementales !

 

L’avenir nous donnera certainement quelques éléments pour poursuivre notre feuilleton.

Mais nous vous avions prévenu, il s’agit d’une page de politique fiction, pas si fiction que cela.