Conséquences
de la présence de Franska sur le site |
De mémoire d'hommes et selon toute la littérature existante,
il n'existe aucun exemple montrant que la présence d'un ours
au milieu des troupeaux ait été bénéfique
pour l'élevage. L'élevage existe depuis des millénaires
dans les Pyrénées et l'homme a toujours été
en concurrence avec ce prédateur. Pour vivre dans de meilleures
conditions, l'homme n'a jamais cessé de rechercher les moyens
de s'en débarrasser ce qui a conduit à son élimination
partout en France sauf dans les Pyrénées.
Aujourd'hui, rien n'a changé car les mêmes maux entraînent
les mêmes conséquences. La grande différence est
que maintenant, "l'ours est mieux protégé que
la brebis". De ce fait,"le pastoralisme est amené
à disparaître rapidement
très rapidement."
Car il n'y a pas de place pour les deux : ours et troupeaux.
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Pas
de place pour les troupeaux |
Alors que des fonctionnaires ont décidé, sans aucune justification
ni référence historique et scientifique, que la cohabitation
était possible, avec l'appui de quelques associations aux compétences
et à la représentativité pour le moins discutable,
les éleveurs ne cessent de se manifester pour expliquer qu'une
telle situation est impossible. Ils n'ont jamais été entendus.
Ils ont, le plus souvent, "été humiliés,
traités comme des demeurés ou comme des ânes et
des imbéciles."
"Aujourd'hui nous faisons un constat grandeur nature : pour
la seconde année de la présence d'un ours, la moitié
des troupeaux ne remonteront pas en estive". Placé devant
un fait, conséquence des erreurs et de l'incompétence,
l'administration s'inquiète sans jamais revenir sur ses décisions.
Ceci n'est pas sans conséquence
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Les
conséquences économiques et sociales |
D'aucuns diront que si des troupeaux ne remontent pas en estive, ce
n'est pas grave. L'ensauvagement de la montagne s'accélérera
et l'ours pourra recoloniser les espaces. C'est la position des écologistes
purs et durs dont certains ont largement infiltré l'administration
tant au niveau ministériel qu'au niveau régional et départemental.
"Les conséquences économiques et sociales,
ils s'en moquent". La quasi-totalité d'entre eux
ne sont pas directement concernés puisqu'ils n'habitent pas une
commune de montagne. Pour eux, l'éleveur et l'homme en général,
est un perturbateur à éliminer. C'est une solution qui
peut se défendre dès lors qu'elle est acceptée
par une large majorité. Mais maintenant que c'est l'ensemble
des contribuables de chaque commune qui sera concerné, il y a
peut-être urgence à reconsidérer la situation. Pourquoi
?
Les
groupements pastoraux gèrent des estives qui, sur ce territoire,
se trouvent être propriété des communes. Ces groupements
perçoivent, entre autre, la Prime Herbagère Agri-Environnementale
(PHAE) et réalisent des investissements (entretien des terrains,
captages de sources, entretien de chemins et cabanes-abrits, clôtures,
parcs de rétentions, etc
). En contrepartie les communes
touchent des loyers et les éleveurs paient un droit de pacage
(la vacade). Mais les moyens financiers de ces groupements pastoraux
étant très limités, ils utilisent l'emprunt pour
financer leurs besoins, emprunts garantis par les communes en cas de
défaillances.
La PHAE n'est versée qu'à la condition qu'un certain taux
de " chargement " en bêtes soit respecté pour
maintenir le milieu à un haut niveau environnemental. Or, si
les éleveurs décident de ne plus monter en estive en raison
de la présence de l'ours qui perturbe le milieu, la PHAE ne sera
pas versée, les groupements pastoraux ne pourront pas payer et
les communes devront prendre le relais des emprunts sans pour autant
percevoir les droits de pacages. Au lieu d'être un revenu communal,
l'estivage deviendra une charge pour les communes et donc, au travers
des impôts locaux, pour chaque habitant.
Sur
le plan social, le problème est le même. Des petits éleveurs,
ayant une double activité ou étant également à
la retraite ou proche de celle-ci, ont déjà abandonné
leur troupeau. Une fois le capital de la vente du troupeau consommé,
il y a fort à parier que des personnes vivant correctement jusqu'à
maintenant vont devenir des demandeurs d'aides et des " usagers
" de la solidarité sociale.
Pour
ceux qui vont rester en activité, le stress occasionné
aux bêtes par l'ours entraîne des pertes importantes de
production. Un éleveur nous disait ce matin " l'an dernier
à cette époque j'avais fait 200 fromages. Cette année
j'en suis à 60 ". Conclusion : baisse de revenu. Quel
salarié accepterait de voir son revenu divisé par 3 pour
conserver une ourse ?
Nous
voyons donc que pour UNE ourse, les conséquences directes ne
sont pas négligeables sans parler que sur le plan environnemental
le maintien d'une espèce n'est pas sans conséquences graves
sur les autres espèces animales et végétales c'est-à-dire
la biodiversité.
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Conséquences
environnementales |
Le départ des troupeaux des estives c'est l'ensauvagement garanti
de l'espace en moins de cinq ans et de manière définitive.
Pourquoi ?
"Une estive qui n'est plus pâturée est très
vite envahie par des ligneux (genévriers, rhododendrons, etc
),
des ronces, le gispet puis les arbres comme le bouleau. D'un espace
ouvert avec sa flore et sa faune insectivore propre, nous passons à
un espace couvert beaucoup moins riche." Pour l'éleveur,
la qualité fouragère de l'herbe est importante pour le
nourrissage de ses bêtes. La diversité de la flore est
un élément essentiel à la qualité de l'estive.
C'est la raison pour laquelle "nous avons intérêt
à surveiller ce qui se passe pour pouvoir y revenir. Si on abandonne
c'est définitif. on ne reviendra plus jamais".
La
qualité des paysages est en même temps compromise entraînant
des conséquences sur le tourisme (quel intérêt de
randonner dans une forêt sans aucune vue). De plus, on accentue
les risques de glissement de terrain, d'avalanches sur certaines pentes,
d'incendies, etc
Beaucoup de conséquences négatives. Mais quelles conséquences
positives en dehors de conserver UNE seule ourse dans ce secteur ? Nous
n'avons pas de réponse.
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Natura
2000 et la réserve du Pibeste |
Les documents d'objectifs (DOCOB) du réseau Natura 2000 recommandent
tous "le maintien et le développement du pastoralisme
dans les conditions traditionnelles actuelles" comme nous le
rappellent les éleveurs rencontrés. De son côté,
la réserve du Pibeste créée spontanément
à l'initiative et selon la volonté des collectivités
locales il y a une dizaine d'années prévoit la conservation
des espèces et des paysages sans apport d'espèces étrangères.
"L'ours est une espèce étrangère qui n'a
pas sa place dans cette réserve" et qui, indirectement,
est arrivé par une importation de Slovénie. Sa présence
est, à l'évidence, perturbante pour les espèces
existantes et l'équilibre biologique du milieu. C'est la raison
pour laquelle les dirigeants de la réserve ont engagé
une procédure devant le tribunal administratif. Mais cette procédure
est d'une lenteur déconcertante. En attendant la situation environnementale
se dégrade.
Là encore, nous sommes dans une situation contradictoire qui
prouve que cette opération d'importation a été
faite sans aucune réflexion et étude environnementale
préalable à la décision..
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Les
éleveurs n'ont qu'à faire garder leurs troupeaux. |
Facile à dire ! Mais le peut-on ? Et avant de tenir de tels propos
n'aurait-il pas été nécessaire de réfléchir
?
1/ Avant de décider de l'importation d'ours, il aurait fallu
mettre en place les moyens matériels, sociologiques, psychologiques,
économiques.
2/ Les moyens de gardiennage n'existe pas. "Pour garder un troupeau
en montagne, il faut des cabanes adaptées et respectant la législation
du travail". Pour en construire, il faut du temps et de l'argent.
Les groupements pastoraux étant déjà endettés,
il est peu probable que ces constructions soient possibles en laissant
à leur charge un minimum de 20% de l'investissement (les aides
ne dépassent pas 80%). Par ailleurs le nombre de cabanes à
construire ou à adapter est tel qu'il est peu imaginable que,
même l'Etat, se lance dans une telle opération d'investissement
3/ "Embaucher des bergers est inimaginable pour la seule raison
qu'aucune condition
juridique liée au droit du travail ne peut être respectée"
: logement, source et eau potable, toilettes, etc
. Les éleveurs
et groupements pastoraux refusent d'encaisser la responsabilité
civile et pénale d'une telle opération.
4/ Mettre des tentes pour accueillir des bergers. Les Hautes-Pyrénées
sont exclus du système depuis 1996.
5/ "Les chiens patous posent de nombreux problèmes avec
les randonneurs (plusieurs procès dans les Alpes) et au
sein des troupeaux". Nous sommes en présence de nombreux
petits troupeaux très proches, la multitude de chiens rend la
cohabitation impossible.
6/ Les éleveurs considèrent que "c'est l'Etat
qui a créé la situation d'insécurité des
biens et des personnes. C'est à lui qu'il appartient de mettre
en place les moyens de protection et non aux éleveurs."
Autant dire que
la garderie des troupeaux n'est pas la solution comme
le faisait déjà remarquer l'ASPP 65.
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Conséquences
sur la biodiversité des espèces d'élevage |
Lorsqu'un ours vient disperser un troupeau, il est particulièrement
difficile aux éleveurs de le regrouper. Les brebis sont soumises
à un stress important. Les troupeaux et les diverses races se
mélangent, etc
Conséquences ?
Le suivi génétique des bêtes n'est plus possible.
Des croisements d'espèces différentes s'opèrent.
Nous avons alors des bêtes " bâtardes " .
Dans cette affaire, il semble que les pouvoirs publics oublient que
la biodiversité ne concerne pas que quelques espèces sauvages
mais tout le vivant animal et végétal y compris l'humain.
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Conséquence
sur les hommes |
Non seulement le revenu baisse mais en plus les éleveurs doivent
accroître leur temps de travail personnel déjà pénible
en temps normal sans avoir les moyens d'embaucher du personnel. Il semble
évident que la situation n'est pas physiquement soutenable et
il est plus que probable que l'abandon des estives va encore s'accélérer
en 2008 au fur et à mesure que des espaces vont se libérer
en plaine.
"Les éleveurs qui recherchent leurs bêtes ne sont
pas rémunérés pour ce complément de travail".
Pire, lorsque des bêtes ne sont pas retrouvées mortes ou
lorsque la prédation n'est pas reconnue ou n'a pu l'être
(preuve éliminée par les autres prédateurs tel
que les vautours), l'éleveur ne reçoit pas d'indemnité
de dérangement.
Si nous tenons compte qu'actuellement "les pouvoirs publics
cherchent, coûte que coûte, à minimiser le nombre
de prédations" par des artifices très discutables,
la colère n'est pas prête de retomber.
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Quelles
solutions ? |
"Les services de l'Etat n'ont rien à proposer alors
qu'ils sont à la source des problèmes." Pour
les éleveurs, ce n'est pas à eux de régler les
problèmes de l'Etat d'autant qu'ils n'en ont pas les moyens et
que le plan ours est très loin d'apporter des solutions concrètes,
sérieuses et durables.
Le diagnostic pastoral décidé par le Préfet des
Hautes-Pyrénées en septembre est toujours au point mort.
Probablement une preuve de plus que l'Etat n'a rien à proposer
et est incapable d'apporter des solutions au problème dont il
est responsable.
Plus
nous avançons dans ce dossier, plus nous nous rendons compte
des lacunes considérables des services de l'Etat, conséquence
d'une manifeste incompétence de la DIREN Midi-Pyrénées
et du Ministère de l'Ecologie appuyés par des associations
pour lesquelles l'idéologie prend le pas sur l'écologie.
Aujourd'hui,
il nous faut analyser objectivement la situation en terme de développement
durable sous ses trois volets (environnemental, social et économique)
et nous poser la question de savoir ce qui est le mieux et le plus soutenable
pour les générations présentes et futures. Il est
évident que la situation actuelle n'est pas durable et que l'ours
est non seulement une contrainte mais aussi et surtout une régression
sociale, économique et environnemental.
A l'évidence," la cohabitation n'est pas possible".
La démonstration est faite. Il faudra donc probablement décider
du retrait pur et simple de cet ours sans qu'il aille pour autant perturber
d'autres estives ou bien envisager de l'éliminer. Mais dans tous
les cas, sa présence n'est plus supportable.
En
attendant, hier soir, une fois encore les services de la DDA ont
organisé une réunion pour rien. Aucune décision
! "Tout juste pour s'informer d'une situation déjà
connue et exposée depuis plusieurs années" nous
précise un éleveur. Ces quatre fonctionnaires vont rendre
compte à leur directeur qui a son tour, cet après midi,
va rendre compte au Préfet. Voilà une bonne occupation
! Que de temps et d'argent perdus alors que pendant ce temps il y a
des problèmes beaucoup plus graves à résoudre tel
que la présence de SDF sur le Pic du Jer ou dans des cabanes
d'estives comme à Asson où la personne est prise en charge
par le groupement pastoral.
"La perte de temps et d'argent" : Un motif supplémentaire
pour éliminer le problème de manière durable.
Mais
les fonctionnaires et la Ministre en ont-ils la volonté ou le
courage ?
Faudra-t-il que les éleveurs renouvellent une opération
d'envergure durant la campagne électorale ou pendant les élections
pour être enfin entendus ?
Affaire
à suivre. Mais le printemps et l'été promettent
d'être chauds.
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