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Retour sur une crue qui n’aurait pas dû faire de vagues

mardi 23 octobre 2012 par Rédaction

Depuis samedi, nous avons enquêté pour savoir si cette crue du gave du samedi 20 octobre 2012 avait été ou non exceptionnelle. Nous avons fouillé dans les archives, interrogé quelques spécialistes pour en tirer les enseignements que nous vous livrons.

La crue a atteint, le samedi 20 octobre à 11h30 précise, sa côte maximale de 3,49 m. En 1982, la cote était de 4 m et en 1937, crue réputée millenale et considérée comme historique*, de 5.7m. C’est donc évènement fort mais pas exceptionnel que l’on a connu.

Dès vendredi, les modèles météos et les modèles de prévisions de la montée des eaux prévoyaient le pic de crue pour le lendemain.

Vendredi soir minuit, la cote de 2,5 m était atteinte à Lourdes ce qui signifie le début des débordements. Dans le même temps, on savait que 100 mm d’eau allait encore tomber le lendemain sur les massifs frontaliers sachant que pas moins de 260 mm étaient déjà tombés rien que pour la journée de vendredi en 24h. Le pic de crue à Argelès (vigie crue) a été atteint, à 8h15, le samedi (4,15m). Où étaient les services de la mairie sur le secteur du Paradis ? (photos ci-dessous prises à 8h).

Dans la foulée, les premiers débordements des réseaux pluvial/eaux usées ont débuté du côté de l’avenue du Paradis, plus basse que l’avenue Peyramale. En effet, après la crue de 1982, le maire de l’époque François Abadie avait fait effectuer des travaux de rénovation de l’ensemble du secteur de l’avenue Peyramale par la pose de palplanches et de système anti retour sur les canalisations isolant le réseaux des remontées possibles du gave. Rien n’a été fait dans ce sens en face depuis cette date…

L’avenue du Paradis est un point bas devant l’Hôtel d’Espagne et ces remontées ont commencé à remplir le secteur par les réseaux (eaux grises sortant par les regards d’égouts, voir photos). Les eaux ont comme prévu continué à monter et le déversement par l’interruption du parapet au niveau du jardin a débuté. C’est par cet endroit que la majeure partie des hôtels ont été inondés. Il faut savoir que ce parapet qui court en rive droite du pont Pomès à l’autre bout de l’avenue du Paradis a été calé sur la crue de 1982. En effet, en aucun moment le gave est passé par-dessus puisque la cote est restée à 3,5 m pour 4 m en 1982.

Une simple information, dès la veille voire le matin de bonne heure, des hôteliers concernés aurait permis d’éviter ces dégâts. La pose de quelques sacs de sable, la construction rapide de murets avec des moellons devant les hôtels et surtout au niveau de l’ouverture du parapet auraient complètement imperméabilisés ce secteur.

Ce point faible au niveau du parapet ne pouvait pas être connu des autorités municipales. En effet, une étude hydraulique de la traversée de Lourdes a été faite en 2011 par le RTM et le plan de prévention des risques inondations a été approuvé en 2005. Au-delà de la gestion de l’urgence, cela fait longtemps qu’une porte à flots amovible aurait dû être posée à cet endroit permettant d’isoler l’avenue du Paradis lors des crues jusqu’à la cote de 4m (cote à partir de laquelle l’eau passe au-dessus du parapet) et maintenir l’accès au jardin le reste du temps.

* Crue considérée comme historique : crue référence pour le PPRI (Plan de prévention des risques d’inondation)

Observations  :

• Par rapport à notre "Bruits et chuchotements" d’hier lundi, il nous a été dit que notre analyse était bonne sauf l’idée de supprimer la pile du Pont-Vieux, au bas de la rue de la Grotte. "Elle n’intervient en rien dans le ralentissement de l’écoulement des eaux même si visuellement on peut penser le contraire", nous a-t-on précisé. Par ailleurs, il nous a été souligné "que l’on n’intervenait pas sur un pont en charge avec un engin de 15 tonnes risquant d’aggraver par son poids la stabilité du pont, pour enlever des arbres en pleine crue "

• Selon plusieurs spécialistes, la solution viendra d’un aménagement de l’Arrouza au Quai Saint Jean, non pas en montant des murs mais en redonnant un espace de liberté au gave par l’aménagement de zones d’expansion de l’eau. Plusieurs scénarios ont été proposés dans l’étude RTM (Restauration des Terrains En Montagne) et devraient alimenter la réflexion au sujet du projet grand Site des berges du gave et dont les architectes ont été choisis dernièrement. Pour l’heure, c’est le silence radio du côté de la mairie de Lourdes, qui, c’est bien connu, communique peu.

G.M.