Michael Lonsdale à la Cité Saint Pierre : « Le frère Luc m’a habité pendant le tournage du film »

Il est difficile de témoigner de sa foi quand on vit dans le milieu du spectacle, et en particulier dans celui du cinéma. Michael Lonsdale, comédien récompensé au festival de Cannes pour son extraordinaire prestation dans le film consacré aux moines de Tibhirine, « Des hommes et des Dieux », apporte la preuve que témoigner avec simplicité est possible. Le 3 juin dernier, à l’auditorium Padre Pio de la Cité Saint Pierre, il a partagé avec un nombreux public sous le charme son expérience d’artiste charismatique.

« Un rôle comme celui du frère Luc ne se refuse pas. Pendant tout le tournage du film, j’ai été habité par la personnalité de ce moine. Lors de la scène où la jeune femme algérienne vient demander à Luc : « qu’est-ce que c’est que l’amour ? », j’ai improvisé ma réponse. Par la suite, j’ai demandé à un familier de Luc ce qu’il en pensait. Il m’a dit : « Je pense que, placé dans la même situation, il aurait utilisé les mêmes mots que vous ». Michael Lonsdale a été marqué par ce film. « Nous avons tourné au Maroc, et de nombreuses personnes employées sur le tournage étaient arabes. J’ai trouvé ces gens absolument charmants ». Michael Lonsdale a évoqué sa conversion, « une démarche vécue lentement, au fil du temps, pas une révélation brutale ». Il a confié à quel point la foi et l’accueil d’une communauté charismatique avaient été importants pour lui en 1986, quand il perdit au cours de la même année plusieurs personnes de sa famille. « J’aime prier et chanter avec d’autres croyants, mais j’apprécie aussi les moments de silence et de recueillement ». La Cité Saint Pierre est en ce sens un lieu qui l’a touché, « espace de verdure et d’apaisement ».

Michael Lonsdale ne s’est jamais laissé impressionner par le « star system ». Sa simplicité naturelle et sa foi profonde l’ont aidé à garder une distance avec les excès du septième art. Lui qui a tourné avec les plus grands réalisateurs de l’histoire, comme Orson Welles ou Luis Bunuel, et côtoyé des « monstres sacrés » comme Sean Connery, avoue humblement que le métier d’acteur lui a sans doute permis de dépasser « un certain malaise avec moi-même ». A l’aube d’un nouveau projet de théâtre, une pièce de Tourgueniev, Michael Lonsdale, qui a fêté ses 80 ans fin mai 2011, garde la flamme tranquille d’un artiste talentueux visité par la grâce.

Jean-François Courtille
Responsable de la communication
Cité Saint Pierre Lourdes