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Josette Bourdeu, maire de Lourdes, répond à Jean-Pierre Artiganave et à son opposition

mercredi 11 avril 2018 par Rédaction

En début de soirée, Josette Bourdeu, maire de Lourdes, a tenu une conférence de presse, accompagnée d’Alain Abadie, adjoint aux travaux. Il s’agissait de répondre à son prédécesseur Jean-Pierre Artiganave et aux membres qui l’entouraient lors de la conférence de presse tenue le 5 avril dernier.

La déclaration de Josette Bourdeu

Je souhaiterais revenir avec vous sur les déclarations de M. Artiganave et d’une partie de l’opposition municipale, déclarations qui ont été faites lors de la séance du conseil municipal, le vendredi 30 mars, et reprises par cette même petite équipe à l’occasion d’une conférence de presse en fin de semaine dernière.

Je constate, une fois de plus, que M. Artiganave, après ses multiples revirements politiques de ces dernières années, n’a d’autre objectif que d’exister et ce quel qu’en soit le prix. Son seul but est visiblement de créer de manière permanente la suspicion et le doute sur nos choix et sur la manière dont nous les faisons, sur l’équipe municipale mais aussi sur mon administration. Ce n’est pas ainsi qu’il réussira à occulter dans l’esprit des Lourdaises et des Lourdais les conséquences de sa gestion calamiteuse de notre ville. Et ce n’est pas en réglant des comptes qui semblent dépasser le simple cadre politique qu’il redorera son blason déjà bien écorné dans l’opinion publique.

Nous n’avons décidément pas la même définition de l’intérêt général et du bien commun, ni tout simplement du principe démocratique, mais ça nous le savions déjà.

Il ne recule désormais devant aucun mensonge, aucune fausse information, mais c’est dans l’air du temps il est vrai, pour ménager ses effets et travestir de façon grossière la vérité, comme vous pourrez le constater dans les minutes qui suivent.

Travaux de l’avenue Peyramale prolongée

 

Je voudrais tout d’abord revenir sur les propos tenus par M. Artiganave sur les travaux de voirie réalisés sous son mandat sur l’avenue Peyramale prolongée. Je vais passer pudiquement sur les rodomontades outragées de celui-ci lors du conseil municipal, avec claquement de porte conclusif, pour m’en tenir aux faits et à la chronologie des événements.

 

M. Artiganave affirme donc que « M. Abadie n’est ni à sa place, ni bien renseigné », il avance « les manquements manifestes de l’administration communale dans ce dossier » et se prévaut d’une « excellente mémoire » en évoquant un arrêté préfectoral de « juillet ou août 2013 » autorisant la réalisation de ces travaux sous déclaration d’intérêt général.

 

Malheureusement, la chronologie des faits nous dit tout autre chose. Reprenons depuis le début. C’est particulièrement édifiant et grave :

 

Par courrier en date du 2 mai 2012, le propriétaire de la parcelle faisait savoir à Mr le Maire sa volonté "de céder à titre gratuit l’avenue Peyramale prolongée afin qu’elle soit intégrée dans le domaine public de la ville".

En réponse et à regret par courrier en date du 15 juin 2012, l’adjoint délégué Mr REBOLLO faisait savoir "qu’il n’est pas possible de réserver une suite favorable à la requête dans l’état actuel de la voirie".

 

Par délibération en date du 12 juin 2013, le conseil municipal - à l’unanimité - a décidé le classement dans le domaine public routier communal de voies privées ouvertes à la circulation ; l’avenue Peyramale prolongée ne figure pas dans la liste des voies privées concernées.

Pourtant, par arrêté du maire en date du 6 mai 2013, l’adjoint aux travaux de M. Artiganave, "considérant que l’emprise nécessaire à ces travaux nécessite des mesures particulières en matière de stationnement et de circulation", engageait des travaux de voirie "du lundi 13 mai au vendredi 24 mai 2013 inclus.

Le bon de commande n°2013-036 est d’ailleurs intitulé "décomposition du bon 2013-002 nommé revêtement quai St Jean, Peyramale prolongé et rue St Dominique. Travaux concernant la parcelle 286CY53. Réalisés 2nd trimestre 2013" pour 44.398, 08€.

Le bon de commande a été notifié à l’entreprise le 22 mai 2013.

La crue de 2013 a eu lieu les 18 et 19 juin.

La date de facturation est du 21 juin 2013.

La facture a été reçue en mairie le 2 juillet 2013.

L’ordre de payer a été donné le 4 juillet 2013.


Deux arrêtés préfectoraux ont été pris :

- le 21 août 2013, déclarant d’intérêt général suite aux crues des 18 et 19 juin 2013, les travaux de restauration du libre écoulement des cours d’eau sur les communes des Hautes Pyrénées visées par l’arrêté catastrophes naturelles en date du 28 juin 2013 ; L’arrêté visait notamment les travaux réalisés qui imposent d’autoriser les entreprises à traverser les propriétés publiques ou privées, dans le but unique de réaliser des travaux de mise en sécurité des personnes et des biens.

- le 22 avril 2014, reconnaissant le caractère d’urgence et portant autorisation au titre du code de l’environnement des travaux à réaliser par la commune de Lourdes sur le gave de Pau suite à la crue de juin 2013 ; L’arrêté reconnaissait le caractère d’urgence pour les interventions situées sur les secteurs dont la mairie était maître d’ouvrage. L’avenue Peyramale prolongée n’y figure pas. Les interventions consistaient en des rehausses ou une création de protections existantes constituées de digues (murets ou merlons) afin d’assurer une cohérence globale sur la totalité des secteurs contigus du gave de Pau.

 

En bref, nous avons donc des travaux de voirie réalisés sur l’avenue Peyramale prolongée avant la crue de juin 2013 - et donc sans l’ombre d’un arrêté préfectoral pouvant l’autoriser-, contrairement aux affirmations de M. Artiganave, et ils ont été faits sur une voie privée, pour un motif qui nous échappe… Je vous laisse apprécier la situation. Mais sachez simplement que c’est particulièrement grave !

 

Quant au parallèle que fait M. Artiganave avec les travaux actuellement en cours sur les falaises de Soum, dont il affirme qu’il s’agit « exactement de la même chose », je lui dis mauvaise pioche ! La ville est intégralement propriétaire de cette zone, à l’exception d’une petite parcelle sur laquelle nous avons eu l’autorisation d’intervenir.

 

Avant de vouloir donner des leçons, il serait bon que M. Artiganave travaille un peu ses dossiers.

 

Chaos administratif et politique

A ce sujet, je souhaiterais également revenir sur le « chaos administratif et politique » qui semble être depuis quelque temps son argument massue.

Sur le plan administratif, je tiens d’abord à vous faire lecture du courriel de la préfecture qui nous explique la procédure à suivre pour rectifier l’erreur sur la délibération concernant la suppression du service public du petit train. Elle se passe de commentaire, sur le caractère de « fausse information » que semble y relever M. Artiganave. Mais il est vrai que ses rapports avec la Préfecture sont plutôt compliqués.

Toujours en termes de chaos administratif, M. Artiganave produit LE document qui, selon lui, étaye son propos, à savoir la copie d’un arrêté concernant un permis de construire délivré en novembre 2017 par la mairie de Lourdes pour le compte de l’association diocésaine de Tarbes et Lourdes, autrement dit le Sanctuaire. En fait de chaos, il s’agit d’une simple coquille sur une des dates de ce document qui est pointée avec emphase par mon prédécesseur…

Puis-je néanmoins lui rappeler qu’une erreur matérielle sur un visa n’emporte aucune illégalité. Et que, par ailleurs, même si c’est le maire, ou son adjoint aux travaux, qui signe un permis de construire, le service instructeur mutualisé qui le produit ne dépend pas de l’administration de la ville de Lourdes mais, depuis le 1er janvier 2017 de la communauté d’agglomération Tarbes Lourdes Pyrénées, et donc de Gérard Trémège qui appréciera très certainement le jugement à l’emporte-pièce de son ancien camarade de parti. Ce sont là des règles élémentaires de la gestion des actes et de la mutualisation des services que M. Artiganave semble ne pas connaître.

 

En revanche, permettez-moi de vous lister ici les 21 signalements que nous avons été obligés de faire auprès de Monsieur le Procureur de la République, au titre de l’article 40 du code de procédure pénale. Ils concernent tous la mandature de M. Artiganave.

 

Il s’agit de dysfonctionnements graves dans le respect des règles de la commande publique auxquels s’ajoutent des présomptions de surfacturation et de paiement de prestations en l’absence de service fait.

 

- travaux de construction et de renforcement des murets en bordure du gave

- travaux de création d’un réseau séparatif des eaux pluviales sur l’esplanade Paradis et les avenues Paradis et Peyramale

- travaux de mise en séparatif du bras de décharge du canal du Lapacca

- achat de fournitures

- frais d’étude et de maîtrise d’oeuvre relatifs à la signalisation directionnelle

- travaux suite aux crues hors procédure d’urgence

- réfections de voirie rue Alsace Lorraine et rue St Félix

- travaux d’assainissement rue Mozart

- frais d’édition du magazine d’informations municipales de 2009 ;

- achat de denrées alimentaires sur le budget pic du Jer

- contrat de prestation culturelle

- branchement plomb

- pose de caniveaux sur le chantier de l’embarcadère

- travaux de voirie chemin du bois

- achat de matériel roulant pour le golf municipal

- téléphonie

- travaux du centre aquatique

- travaux de pose de clôture au golf municipal

- travaux du château et exposition des agents au risque amiante

- concession du parc de stationnement Peyramale

- travaux de voirie sur voie privé avenue Peyramale prolongé

 

On se demande où se situe le chaos.

 

Sur le plan politique, M. Artiganave a décidemment la mémoire très sélective lorsqu’il évoque, sans y avoir assisté - il s’était déjà envolé -, « deux adjoints qui se fritent en conseil » et qu’il conclut de façon péremptoire et définitive : « On n’a jamais vu ça ! ». Eh bien, contrairement à lui, je me souviens très bien des « chamailleries » qui l’ont ouvertement opposé, y compris et surtout en séance du conseil, à l’une de ses adjointes lors de son 1er mandat, et ce à partir de 2006. Cette même personne déclarera plus tard à la presse : « Quand je vois le spectacle de la ville, je ne suis pas fière du bilan. J’ai eu raison de marquer mes différences tout au long du mandat. Sur les 40 propositions de la liste du maire en 2001, on n’en a pas tenu 10. » Etait-ce alors les signes d’une crise aiguë de gouvernance, ou bien l’illustration cruelle et significative d’un chaos politique ? Je constate que M. Artiganave possède une certaine expérience en la matière…

De plus, pour des raisons plutôt obscures, il a également retiré leur délégation à deux de ses adjoints lors de son dernier mandat.

Trains de pèlerinages

 

Un mot également sur les répercussions de la grève SNCF sur les trains de pèlerinages. M. Artiganave nous livre un cours très savant sur la vie du rail. Grand bien lui fasse. Il a enfin trouvé sa voie. Dommage néanmoins que la Ville sous sa mandature, après pourtant avoir signé les 1ers accords de Lourdes, n’ait pas paraphé les seconds.

Bien évidemment, il fustige la forme de mon intervention sur France Inter. Moi, je préfère en voir les conséquences et leurs effets engageants sur cette question.

En effet, j’avais été saisie par M. Arenou, le directeur du Frat, sur la suppression dramatique des rames de ce pèlerinage dans le cadre des grèves de la SNCF. J’ai de suite envoyé un courrier à M. Pépy, cosigné par Mesdames Carrère et Artigalas, nos deux sénatrices, Mme Dubié, notre députée, et M. Pélieu, le président du Département. J’ai également fait un courrier au ministre de la cohésion territoriale, M. Mézard, et un courrier à M. Sempastous, le député En Marche de la 1ere circonscription de notre territoire pour qu’il alerte le président Macron.

Suite à mon intervention sur France Inter, M. Pépy m’a rappelé dans l’après-midi pour échanger et nous avons convenu de nous retrouver d’ici quelques semaines pour évoquer la question des trains de pèlerins. Depuis et suite à ce front commun que nous avons mené, M. Arenou a réussi à obtenir de la SNCF deux rames sur le voyage « aller » et 6 sur le voyage « retour » sur les 8 initialement prévues et nécessaires. Nous l’avons également mis en contact avec le syndicat des autocaristes lourdais, ce qui a permis de mettre à disposition 108 bus sur les quelque 135 nécessaires pour compenser la suppression des rames. Notre mobilisation commune a porté ses fruits.

 

N’oublions pas que le train demeure le moyen traditionnel de venir en pèlerinage à Lourdes. Et que la gestion du conflit par la SNCF peut avoir des conséquences très importantes pour l’économie de notre cité. Mais il y a aussi une dimension humaine qui est, selon moi, tout aussi essentielle et dont on doit absolument tenir compte. Je me moque de savoir qu’elle est le pourcentage que représentent ces trains de pèlerinages sur le trafic SNCF. On parle de personnes qui sont très souvent en situation de fragilité et auxquelles on ajoute de façon très arbitraire de nouvelles difficultés dont ils se seraient bien passés.

Un petit exemple que je voudrais partager avec vous. En septembre dernier, je suis déjà intervenue auprès de la SNCF pour débloquer des rames de l’UNITALSI qui sont restées à l’arrêt pendant des heures à Narbonne. J’étais sur le quai lors de leur arrivée à Lourdes après parfois un périple de 50h… Ce que je retiens ce sont ces visages au bord de l’épuisement, ces malades qui venaient de vivre un enfer mais qui, malgré tout étaient souriants car ils étaient enfin arrivés à Lourdes.

 

PPRS

 

Autre sujet qui fait les choux gras de M. Artiganave et de ses coéquipiers, nous avons décidé le 30 mars dernier, en séance du conseil, de donner un avis favorable à l’élaboration par l’Etat du Plan de Prévention du Risque Sismique. Mais nous avons voulu assortir cet avis d’un certain nombre de réserves dont le but est d’en rendre le cadre moins contraignant, notamment sur le volume des éventuels travaux à engager ou la durée dont on dispose pour les réaliser. J’ai d’ailleurs accepté de porter cette durée non pas à 7 ans, comme nous voulions le suggérer initialement, mais à 10 ans à la demande de l’opposition, ce soir-là.

Devant l’importance de ce sujet, qui concerne la sécurité des Lourdaises et des Lourdais, mais aussi de nos visiteurs, j’avais confié la présentation de cette délibération à un élu d’opposition, Michel Azot, qui est par ailleurs le président du Centre pyrénéen des risques majeurs, le C-PRIM, et qui est à l’origine de la création de la Maison de la connaissance du risque sismique. Difficile de trouver mieux ! Visiblement ce choix n’a pas plu à ses petits camarades.

Quoi qu’il en soit, nous partageons un même point de vue sur le sujet et je ne peux que regretter là encore la récupération qu’en fait, sans vergogne, une partie de l’opposition. On sait malheureusement où conduit ce genre de charge à caractère bassement populiste.

Ils se disent mal-informés… Pourtant, une présentation de ce PPRS a été faite par Mme la Sous-Préfète en séance du conseil municipal courant novembre 2017. Deux réunions publiques ont été organisées par l’Etat, dont une à destination des socioprofessionnels ; enfin, il ne s’agissait le 30 mars dernier que de donner un avis, sachant que la prochaine étape consiste à la conduite d’une enquête publique où chacun pourra également s’exprimer.

 

La Frégate

 

Je voudrais également revenir sur l’acquisition de la Frégate. M. Artiganave a donc décidé d’acheter la Frégate en 2012 avec, ajoute-t-il, une idée précise de ce à quoi il destinait ce lieu. Idée tellement précise et secrète qu’il nous a déclaré à ce moment-là, en séance de conseil, alors que nous siégions dans l’opposition, que cela ne nous regardait pas ! Idée tellement précise et secrète également qu’il en fait l’impasse en 2014, lors de sa campagne, alors qu’il promettait aux Lourdais monts et merveilles. Et il avait une idée tellement précise des choses qu’il a même laissé ses successeurs s’acquitter de la facture, ce qui est plutôt inélégant. Maintenant, il nous dit qu’en fait, c’était dans la perspective de faire de l’aménagement de ce lieu un argument de campagne pour 2020… 8 ans avant, et à deux élections municipales d’intervalle, il a donc planifié tout cela. Quel sens de l’anticipation !

 

Quelques petites précisions pour terminer, M. Artiganave n’étant pas à un mensonge ou à une approximation près.

 

Le coût du bassin extérieur de la piscine s’élève très exactement à 766 676 € TTC et non 1M €. L’ajout de ce bassin a permis par ailleurs d’obtenir plus de 2,2M € de subventions, soit 26% du coût total du chantier. Un chantier qui, lancé à la va-vite, fin janvier 2014 par mon prédécesseur en campagne, s’élevait à près de 10M € TTC sans l’ombre d’un financement. Là aussi un bel exemple de chaos.

 

Les effectifs de la Police Municipale étaient sous M. Artiganave, en fin de mandat, de 5 PM, 7 ASVP +2 saisonniers, c’est-à-dire 14 agents. Ils s’élèvent aujourd’hui à : 7 PM, 5 ASVP + 2 saisonniers, 7 CSU à savoir 21 agents.

 

Enfin, en ce qui concerne les écoles, je rappelle à M. Artiganave qu’il s’agit d’une compétence gérée par le Simaje depuis le début de cette année et que ce syndicat comprend dans sa représentativité un élu de l’opposition. Je tiens également à lui rafraîchir la mémoire en lui rappelant aussi que la compétence scolaire a été depuis 2005 une compétence de la CCPL, et que, à ce titre, il avait refusé que l’opposition que nous représentions alors puisse y siéger après les élections de 2008. Encore un bel exemple de démocratie.

Version audio ci-dessous

Questions posées

Question : Comment avez-vous ressenti l’intervention de Bruno Vinualès et de Nathalie Barzu lors du dernier conseil municipal ? Vous vous attendiez à entendre leurs propos ?

Réponse audio ci-dessous

Question : Bruno Vinualès a déclaré qu’il avait perdu la confiance. Est-ce que vous lui conservez votre confiance ?

Réponse audio de Josette Bourdeu :

Question : Est-ce que vous envisagez de lui retirer la délégation ?

Réponse audio de Josette Bourdeu :