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Pédophilie :les évêques demandent pardon pour leur « silence coupable »

mardi 8 novembre 2016 par Rédaction

Réunis à Lourdes, les évêques de France ont demandé pardon hier lundi pour leur « silence souvent coupable » face aux abus sexuels dans l’Eglise catholique, après des mois de scandales.

Le principe de ce « temps de prière et de pénitence » avait été annoncé en septembre par le Vatican, à l’initiative du pape François, qui a laissé à chaque conférence épiscopale le choix de la date et des modalités.

Les 115 évêques en activité présents à Lourdes ont profité de leur assemblée annuelle d’automne pour vivre cette initiative collective inédite, marquée par un jeûne. Cette journée a revêtu une dimension particulière en France, dont l’Eglise est touchée depuis plusieurs mois par des révélations en chaîne d’affaires de pédophilie ou d’abus sexuels impliquant des prêtres. L’ affaire du père Bernard Preynat, prêtre lyonnais soupçonné d’avoir abusé de près de 70 jeunes scouts, a terni l’image du cardinal Philippe Barbarin, même si l’enquête pour non-dénonciation visant le primat des Gaules a été classée sans suite.

L’onde de choc s’est propagée dans les diocèses de France, d’autant que d’autres cas ont été signalés ou ont resurgi à Paris, Montauban, Toulouse, Clermont-Ferrand, Orléans, Bayonne, en Guyane…

Au cours de la messe, les évêques ont demandé pardon, pardon pour leurs propres péchés, pardon pour leur silence — parfois coupable et souvent coupable -, pour ne pas avoir permis que la vérité éclate toujours.

L’homélie de cette messe a été prononcée par Mgr Luc Crepy, responsable de la Cellule permanente de lutte contre la pédophilie (CPLP), une instance aux moyens renforcés depuis le printemps dernier. En fin d’après-midi, l’évêque du Puy-en-Velay a fait un point d’étape sur les mesures engagées ces derniers mois, avec notamment la mise en oeuvre de dispositifs d’accueil et d’écoute des victimes couvrant désormais tout le territoire français. En fin d’après-midi, les vêpres ont été « solennisées » pour l’occasion. « Une parole de victime qui dit sa souffrance, sa douleur, son ressentiment » devait être entendue par les évêques, à huis clos, a annoncé Mgr Crepy.

Des associations de victimes perplexes

L’association La Parole libérée, à l’origine de l’affaire lyonnaise, reste perplexe. « Le temps de prière de lundi, les cellules d’écoute sont potentiellement une bonne chose, mais s’il n’y pas de volonté de l’Eglise derrière, c’est insuffisant », estime son président, François Devaux.

Au-delà de leur « démarche spirituelle » de lundi, les évêques espèrent que tous « les acteurs de l’Église aient une conscience toujours plus vive de leur responsabilité à l’égard des personnes qui leur sont confiées ». La CEF a invité les fidèles « dans les diocèses qui le veulent à s’associer dans leurs communautés à ce moment de prière et de pénitence ».

Ainsi à Sainte-Foy-lès-Lyon, une messe sera dite à 19h00 dans la paroisse où a officié le père Preynat, et où devraient être allumées 70 bougies, nombre potentiel de ses victimes.

Le cardinal Barbarin célèbrera le 18 novembre une messe « en réparation de la profanation du corps vivant du Christ » que représentent les abus sexuels, en sa primatiale. « Les victimes qui le souhaitent y sont spécialement invitées », a-t-il précisé.

Avec AFP