Hier soir, s'est tenue à la salle des fêtes de Ger, près de Lourdes, l'assemblée générale de NO PASARAN qui combat elle aussi le projet de Traversée Centrale des Pyrénées par le tunnel sous le Vignemale. Car le projet n'est pas enterré pour le président Loïc Berranger et les membres du bureau de cette association forte de 750 membres. Les exposés et le débat intéressant qui a suivi prouve que la mobilisation et la vigilance doivent rester de mise. Ce qui est ressorti de cette soirée, c'est la volonté du Gouvernement de l'Aragon et de son président Marcelino Iglesias d'avoir pour seule obsession une Traversée Centrale des Pyrénées par un tunnel sous le Vignemale. Et NO PASARAN n'y est pas allé par quatre chemins, une lettre sans concession a été adressée le 17 mars au président de la province espagnole de l'Aragon.

L'ombre de la TCP

C'est le vice-président Pierre Mazoué qui a ouvert l'assemblée générale en rappelant qu'il y avait pratiquement deux ans jour pour jour qu'avait été organisée l'inoubliable réunion de Lourdes à la salle des fêtes. Il a ensuite énuméré quelques dates essentielles avant de déclarer que malgré la motion votée à l'unanimité par le conseil général des Hautes-Pyrénées rejetant l'étude Systra (TCP par un tunnel sous le Vignemale), l'horizon n'est pas dégagé pour autant. "L'ombre de la TCP plane au-dessus de nos têtes", a-t-il relevé. Il a parlé des actions de lobbying exercées côté espagnol.

Une lettre qui fustige l'attitude du gouvernement d'Aragon

Pour Loïc Berranger, le président de NO PASARAN, deux risques demeurent aujourd'hui : un risque de centralité pour une traversée des Pyrénées et un risque de tunnel sous le Vignemale. Il affirme que si côté français, il n'est pas question aujourd'hui de traversée centrale des Pyrénées, les choses sont différentes côté espagnol. L'axe Sinès-Huesca et plus au nord un passage sous le Vignemale reste privilégié. Pour lui, il y a un autre risque mais on ne peut pas s'appuyer sur un document. Le motif serait d'ordre géostratégique de centralité qui serait avancé par l'Espagne et qui serait bien perçu par Bruxelles et Paris. L'Aragon pourrait endosser un rôle de modérateur à l'égard de l'Europe face aux turbulentes régions de Catalogne et du Pays Basque qui ont des envies d'indépendance. Quant à l'élément nouveau apparu avec la constitution d'une association à Lannemezan intitulée Nouvelle Traversée des Pyrénées, le scepticisme demeure. NO PASARAN entend observer une neutralité. Autrement dit si la population de la vallée d'Aure veut une traversée, pourquoi aller contre son souhait. D'aucuns considèrent que ce nouveau projet pourrait être tout simplement un leurre. Car du côté de Huesca, pour attirer les entreprises on utilise un espèce de miroir aux alouettes, en affirmant que la TCP passera dans le secteur. Alors l'adversaire de NO PASARAN est clairement désigné : c'est l'Aragon. Ce qui a donc motivé la rédaction d'une missive à l'adresse du président Marcelino Garcia. Loïc Berranger en tant que président ne fait pas dans la dentelle : "Le gouvernement d'Aragon est sourd", "Le Gouvernement d'Aragon est aveugle", "Le Gouvernement d'Aragon est muet". Pour prendre connaissance de la dite lettre, cliquez ici... (.pdf, 12 ko)

S'agissant des actions qui seront menées en 2006, il a été décidé d'organiser très rapidement une réunion avec le comité de coordination des opposant à la TCP via un tunnel sous le Vignemale et de maintenir le contact avec les élus.

Côté finances, les recettes ont été de 8 378,30 euros en 2005 pour 10 936,91 euros de dépenses. Par rapport à 2004, NO PASARAN a enregistré plus de 300 adhésions supplémentaires, ce qui devrait permettre d'atteindre le chiffre de 1000 adhérents fin 2006. Aujourd'hui, il y en plus de 750. Et ce en 27 mois d'existence. Paul Lafon, le trésorier, a précisé que NO PASARAN était représentée dans les cinq continents !

Une évidence après cette assemblée générale et le débat qui a suivi : NO PASARAN reste sur le pied de guerre...