Le
Maillon - Mai 2007
Mois de Mai, joli mois de Mai, c’est pour le cyclotouriste
le plus beau mois de l’année. D’abord, en Mai, fais
ce qu’il te plait. MAIS (avec un S) le mois de
Mai, c’est aussi le mois des ponts.
Qu’est-ce qui est tant espéré et tant redouté
par les Cyclos ?. Vous avez deviné, ce sont les ponts. Tout dépend
de leur nature et de leur situation.
Les ponts tant attendus sont ceux qui se trouvent en début ou en
fin de semaine. Ah ! Ces Lundis ou ces Vendredis qui relient une fête
au week-end et vice-versa, quelle impatience ils sèment dans l’esprit
des randonneurs. Ces ponts-là ne sont redoutés que par le
MEDEF.
Les autres, qu’ils soient petits ou grands, enjambant un fleuve
ou un ruisselet, sont tous aussi beaux les uns que les autres.. Du viaduc
de Millau au pont de la Gaubie, ils ont leur place dans l’album
sans aucune hégémonie. Ces ponts-là n’ont qu’un
seul défaut. Car défaut ils ont. Etant donné qu’ils
sont commissionnés pour nous faire traverser les cours d’eau
et que les cours d’eau ont pour habitude de couler en fond de vallée,
dites vous bien qu’après la griserie d’une descente,
vous aurez de l’autre côté du pont, le revers de la
médaille. Il y aura une pente à remonter et lorsque les
muscles refroidis devront se remettre en route, ça fera mal. Si
nous les redoutons (pas trop quand même), nous les recherchons aussi
pour leurs sites pittoresques.
Merci mois de Mai pour tous ces ponts que tu nous offres.
Tu as permis aux Cyclo-Randonneurs Lourdais, passant d’un pont à
l’autre, de parcourir en 12 sorties : 975 km dont deux grimpées
annonçant déjà une bonne forme. Les montées
à Barèges et au lac d’Estaing nous préparent
aux grands rendez-vous de l’été. Dans une dizaine
de jours, certains d’entre-nous partiront faire le tour de Corse.
Pour l’entraînement à ce périple casse-pattes
où les cols s’enchaînent, nous avons effectué
un circuit dans le Gers. Les rides de ce département font le régal
successivement des grimpeurs et des descendeurs, c’est bien connu.
Voici le récit de cette belle randonnée :
Côtes! Coteaux! Côtelettes….
Un
ciel maussade accueille les 15 C.R.Lourdais à Nogaro. Neuf heure
sonnent quand sans l’ombre d’une hésitation, ils démarrent
des abords de l’aéroport. Des orages sont prévus,
mais seulement en fin de soirée. Peu leur chaut, ce ne sont pas
de simples menaces météorologiques qui vont les arrêter
aujourd’hui. Ils sont au Pays d’Armagnac, et nos cyclos se
sentent une âme indestructible de mousquetaire. Aussi à l’aise
sur leur vélo que les héros de Dumas sur leur destrier,
ils filent tranquillement vers Eauze.
Connaissant l’adage : « Départ de Pur-sang, arrivée
d’Ane. », c’est en savourant cette douce matinée
de Mai, qu’ils escaladent la première côte. Les poids
plume s’envolent sans effort, tandis que les surchargés pondéraux
ahanent sur la pente. Mais au sommet, tout le monde se regroupe. C’est
ça, l’amitié. Pas de remarque désobligeante,
seuls quelques conseils font état des différences de régimes.
Tout le monde rigole, et la bonne humeur lubrifie les caractères.
Les côtes se succèdent, transformant le petit peloton en
accordéon. ‘’ Tous pour
Un, Un pour Tous’’. Ensemble, nous arrivons au Café
de France à Eauze. Point de chute royal puisqu’en 1597, nousté
Enric, roi de Navarre, et son épouse la reine Margot y firent étape.
Notre bon roi Henri, victime d’un chaud et froid, tomba malade.
Il demeura à l’auberge pendant dix sept jours, tendrement
réchauffé par Margot. Elle dut y épuiser toutes ses
réserves calorifiques, car le Vert-Galant, sitôt devenu roi
de France, fit dissoudre leur mariage.
Alanguis sous un soleil revenu, la conscience en paix, nous sirotons un
petit noir en refaisant le monde de la petite reine (la nôtre).
Le sujet suffit à notre bonheur, il est inépuisable. Chacun
y va de son anecdote et vingt minutes passent liant un peu plus une camaraderie
déjà maintes fois prouvée.
Mais il faut repartir. Un peu plus de cent kilomètres restent à
parcourir. S'ils n’ont pas la prestance des hauts sommets Pyrénéens,
les coteaux gersois n’en sont pas moins redoutables. C’est
dans un paysage bucolique où les petits lacs collinaires enchâssés
dans leur écrin de verdure incitent à l’indolence,
que les grimpettes successives rappellent à plus d’humilité
les mollets ambitieux. Nous prenons le temps toutefois de visiter Fourcès,
qui, comme l’annonce le panneau à l’entrée du
village, est la seule bastide ronde du département. Nous en faisons
le tour, c’est très joli et ça repose. Il nous reste
douze kilomètres à effectuer en une heure pour arriver à
Mézin où le repas est commandé. Le bocage Gersois,
aussi verdoyant que reposant, annihile complètement l’agressivité
des ‘’gros mollets’’ dont profite le gros du peloton
(c’est moi tout seul !) pour faire quelques photos.
Nous arrivons quand même au restaurant, un peu en avance sur l’horaire,
ce qui nous permet de laver nos gosiers empoussiérés avec
un ‘’Demi ‘’ bien frais.
Vient enfin l’heure de vérité. Tout le monde se tait,
la Patronne prend les commandes. Chez les Cyclos, c’est facile en
principe : pour tous la même chose ! Le potage, puis les entrées
que l’on va quérir soi-même n’ont pas le temps
de refroidir dans les assiettes. Un coup de ‘’rouge’’,
très bon le rouge, gouleyant à souhait entraîne la
côtelette dans une descente infernale. Le fromage à l’Armagnac
est pour nous une nouveauté à qui nous faisons grandement
honneur.
Le
café légèrement arrosé pour certains invite
à pousser la chansonnette, mais comme nous n’avons pas encore
accompli la moitié du parcours : Il nous faut y aller !
Et c’est reparti. Les coteaux qui se succèdent jusqu’à
Gabarret, aident une digestion difficile. Le pittoresque village de Poudenas
est prétexte à un arrêt photo qui ralentit l’allure
et permet de souffler un peu. Nous passons Barbotan-les-Thermes, et nous
nous dirigeons vers Notre Dame des Cyclistes, lieu de pèlerinage
des amoureux de la Bicyclette. Champion ou simple anonyme chacun est ici
chez lui, sans qu’il y ait une prééminence quelconque.
La Chapelle restaurée et entretenue par l’abbé Massie
malheureusement décédé maintenant, recèle
de véritables trésors. Plus
de huit cents maillots sont exposés. Tous ont leur place et l’on
retrouve côte à côte ceux de Bartali et Fausto Coppi,
de Poulidor et Anquetil, Eddie Merckx, Ocaña,etc. etc… ainsi
que celui tout aussi beau des Cyclo-Randonneurs-Lourdais .
Visite et dévotions terminées, nous reprenons nos vélos
pour arriver à Nogaro, enchantés d’avoir réussi
encore une fois, une très belle randonnée dans le plus pur
esprit cyclotouriste. Merci à tous les copains qui ont permis que
les moins bons côtoient les meilleurs sans que les uns ou les autres
aient des efforts à faire pour y parvenir.
René Delhom
A suivre…. - Photos René Delhom
- Mis
en ligne mardi 5 juin 2007 - 16h20
P.S.
- Tous les membres du club sont invités à
se rendre le 8 juin, à 19h, devant la mairie en tenue de C.R.L.
avec les vélos en vue de faire la photo du club. Prochaine réunion
le 7 juin 2007 au local, à 21h.
|