TRAVERSÉE CENTRALE DES PYRÉNÉES
La farouche opposition de l’Association ACTIVAL
 
Sous l’intitulé " Non au projet infernal de T.C.P " l'Association ACTIVAL dénonce arguments à l’appui le projet dit de " Traversée Centrale des Pyrénées " ou " T.C.P. ". Ce projet qui, selon ladite association, serait mieux nommé " Trains de Camions aux Pyrénées " est soutenu par le Conseil Régional de Midi?Pyrénées, relayé en Bigorre par l'ensemble de ses députés, lesquels ont déposé le 13 Juin 2003 une proposition de loi en ce sens.

1°) UN PROJET MONSTRUEUX
La T.C.P est une infrastructure ferroviaire à deux voies de grand gabarit, à construire entre Agen et Saragosse, en traversant Lourdes puis, en aérien la vallée des Gaves pour entrer à Pierrefttte dans un tunnel de 41 kilomètres jusqu'à Biescas.

Ce chemin de fer à haut débit sera, en réalité, exclusivement dédié au transport de marchandises par 250 à 300 trains quotidiens, roulant à 140 km/h, un toutes les 5 ou 6 minutes, jour et nuit, d'une longueur allant de 750 mètres à 3 kilomètres.

L'emprise des voies, abords et installations annexes, serait de 50 à 100 mètres de large, tout le long de la vallée des Gaves, dont le relief devrait être modifié par d'importants mouvements de terre, du fait des ouvrages d'art à construire pour satisfaire aux exigences des larges rayons de courbure d'une ligne à grande vitesse.

Le coût de ce projet pharaonique est estimé entre 6 et 10 milliards d'Euros, soit le double du prix du Tunnel sous la Manche, à la charge des contribuables, en commençant par ceux du Lavedan qui devraient ainsi payer leur cercueil.

2°) UN PROJET INUTILE
Le projet consiste en une simple bretelle de liaison ferroviaire, joignant les autoroutes de Toulouse et de Saragosse, ne faisant ainsi que déplacer et concentrer la pression du trafic des camions.

Ce projet ne repose sur aucune étude sérieuse de sa prétendue nécessité : il procède d'une simple affirmation sans fondement selon laquelle le volume prévisible du frêt pyrénéen atteindrait 200 millions de tonnes en 2020.

Or, aucune étude globale effective n'a été réalisée sur le flux des transports maritime, ferroviaire et routier, qu'il soit ouest?européen ou transpyrénéen.

Faute d'une telle étude préalable, il est impossible ni de prévoir l'évolution comparée de ces modes de
transport de frêt, ni de décider des politiques du rééquilibrage, notamment au profit du transport maritime.

Sans entrer dans l'analyse de la géographie européenne et transpyrénéenne des transports de frêt, il suffit de rappeler que 80% du trafic espagnol par camions concerne la région de Barcelone, de sorte que la voie d'accès naturelle vers la France et l'Europe doit passer par les Pyrénées orientales et non centrales.

De plus, les projets en cours de réalisation des lignes ferroviaires à grande vitesse Bordeaux-Bilbao d'une part et Montpellier-Barcelone d'autre part, vont absorber un frêt d'environ 25 millions de tonnes à l'horizon 2010. II sera temps alors de tirer les enseignements de l'efficacité de ces nouvelles infrastructures mises en service.
Si les deux TGV transpyrénéens en projet empruntent les passages littoraux historiques, c'est donc que ce sont bien là les voies normales de circulation et qu'au contraire, les Pyrénées centrales n'ont pas vocation de passage, mais de refuge.

3°) UN PROJET MORTEL
Lourdes a une vocation économique exclusivement touristique et la Vallée des Gaves, au patrimoine naturel exceptionnel, conjugue harmonieusement tourisme de nature et agriculture.
D'évidence, la TCP signerait l'arrêt de mort du Lavedan : quel touriste serait assez fou pour choisir une vallée bruyante du flux incessant des trains de camions à grande vitesse ?
Dès l'instant où le projet deviendrait officiel, le patrimoine foncier et immobilier de la vallée s'effondrerait et tout vendeur serait tenu d'informer l'acheteur de son existence, sous peine d'annulation de la vente.

L'atteinte à l'environnement serait terrible et irrémédiable : impact visuel de l'infrastructure, des trains, des ouvrages d'art, de la modification du relief ; impact sonore du bruit ferroviaire à grande vitesse qui n'est pas actuellement maîtrisé et remplirait toute la vallée.

Et tout cela sans aucune contrepartie : aucun voyageur n'emprunterait les trains de camions. De plus aucun emploi ne serait créé en Bigorre, puisque la distance minimale de rentabilité du ferroutage exige que la plate-forme de chargement soit implantée aux extrémités, c'est à dire à Agen et Saragosse.

Mais certains des artisans du projet considèrent que les Bigourdans ont deux vertus essentielles : le sens du sacrifice au profit d'un intérêt prétendument européen, et surtout un tempérament moins bouillant que celui des Basques ou des Catalans, auxquels il est prudent de ne pas se frotter.

La mobilisation générale de tous les habitants, maires et conseils municipaux concernés est nécessaire pour parvenir, dès maintenant, à l'abandon définitif de ce projet insensé.

L'association ACTIVAL à Préchac mène ce combat et invite chacun à la rejoindre ".