Serge Lepeltier entend doubler le nombre d'ours dans les Pyrénées

Le ministre de l'Ecologie Serge Lepeltier a annoncé aujourd'hui son intention d'introduire une quinzaine d'ours dans les Pyrénées d'ici à 2007, afin de parvenir au "doublement de la population d'ours dans le massif pyrénéen d'ici à trois ans".

Dans un communiqué diffusé à la mi-journée, le ministre précise que les Pyrénées abritent actuellement entre 14 et 18 ours, et que son objectif est de parvenir à "la trentaine fin 2008".

Invité du journal de France-2, le ministre a précisé que cinq femelles seront introduites en 2005. Cinq autres arriveront en 2006 et 2007 - moins en cas de naissances de petits. "J'espère que d'ici là nous aurons des naissances d'oursons", a déclaré le ministre.

La provenance des ours qui rejoindront les Pyrénées n'est pas encore arrêtée, précise le ministre, qui dit être en discussion avec l'Espagne, la Croatie ou la Slovénie. Le lieu de leur introduction n'a pas été non plus arrêté.

Le ministre a assuré que le "plan d'ensemble" qu'il prépare prévoit également des aides aux habitants du massif, et notamment "l'acquisition de chiens par les bergers, l'acquisition de clôtures, la construction ou la réhabilitation de maisons de bergers, l'aide au gardiennage des troupeaux". Il assure vouloir "rendre compatible la présence de l'ours et l'activité humaine" dans les montagnes.

Après la mort en novembre de Cannelle, la dernière ourse de souche pyrénéenne tuée par un chasseur, le ministre avait annoncé qu'il envisageait la réintroduction de nouveaux ours pour assurer la survie de l'espèce.

Dans un communiqué, l'association environnementale FERUS estime que l'annonce de M. Lepeltier "va dans le bon sens". Toutefois, elle souligne que la réintroduction "n'est pas un objectif en soi" et souhaite que cette opération se poursuive jusqu'à obtention d'une population "viable", évoquant le chiffre d'une cinquantaine de plantigrades.

Même satisfaction pour Hubert Reeves, président de la Ligue ROC pour la préservation de la faune sauvage et la défense des non-chasseurs, qui parle de "bonne nouvelle". "Mais, au-delà du nombre, pour que cette opération réussisse sur le long terme, elle doit impérativement s'accompagner de mesures, décidées et mises en oeuvre avec les habitants, concernant aussi bien les hommes que les milieux, et les ours (...) rendant notamment impossible les circonstances qui ont entraîné la mort de Cannelle", ajoute-t-il dans un communiqué.

Cinq femelles réintroduites en 2005