Syndicat Mixte du Pays des Vallées des Gaves : Fortassin en maestro !
Une réunion rondement menée

Quand on parle à la fois de politique et de rondeur, on pense souvent dans le département et sans vouloir lui faire injure à François Fortassin, le sénateur-président du Conseil Général. L'expérience aidant, il n'a pas son pareil pour envelopper les choses les plus tordues. Sous son aspect bonhomme, il sait aussi faire preuve d'autorité et imposer son point de vue. C'est ce qu'il a fait jeudi soir, à Argelès-Gazost, lors de la réunion qui a rassemblé les représentants du SMDRA, du conseil général, du conseil régional et de l'Etat et où il convenait de traiter des questions d'organisation et de financement du futur Syndicat Mixte du pays des Vallées des Gaves. "Du grand Fortassin !" nous a lâché un participant sous le couvert de l'anonymat puisque la réunion se tenait hors présence de la presse.

Sentant d'entrée que les débats déviaient sur un terrain où il n'entendait pas se laisser amener, le Président a tapé du poing sur la table. Il a déclaré qu'il savait lui aussi élever la voix et être également diplomate. Agacé qu'il était par certaines interventions. Il a fait observer qu'il ne fallait pas laisser passer la chance d'aller chercher des financements. Ce que permettra le Syndicat Mixte du Pays des Vallées des Gaves. En tout cas, pas question que le SMDRA présidé par le maire de Lourdes pilote ce syndicat mixte. Il ne le peut pas, ses compétences ne l'y autorisant pas. Et pourtant, c'est ce même SMDRA qui travaille depuis un an et demi sur la Charte, ce qui laisse amers certains de ses acteurs.

Des enjeux politiques

Derrière ce nouveau Syndicat Mixte, se cachent bien évidemment des enjeux politiques. La gauche dans ce "Pays des Gaves" est majoritaire et vise sans le dire la présidence qui pourrait revenir à l'ancien conseiller général d'Aucun, Antoine Abadie, dont il ne fait aucun doute qu'il sera élu au sein de la nouvelle structure par la majorité des communes dites libres (elles sont 27). Une fois élu, il briguera vraisemblablement la présidence. Du côté de la mairie de Lourdes et de la communauté des communes du Pays de Lourdes, on lorgnait aussi sur le poste. Mais le rapport des forces politiques laisse peu d'espoirs. Toutefois, un coup de Trafalgar n'est pas impossible. Le futur comité syndical sera constitué de 28 représentants. La communauté des communes du Pays de Lourdes et celle d'Argelès-Gazost additionnées, cela fait 12 représentants. En jouant la carte de la solidarité teritoriale, les deux communautés de communes peuvent réaliser le plein (12 voix). Faudrait alors à trouver trois autres renforts, il suffit de séduire quelques communautés de communes. Il reste la Communauté des Communes de la Baronnie des Angles, celles du Castelloubon et de Batsurguère. Voilà un réservoir de voix qui incite les deux camps à battre campagne pour rafler le fauteuil présidentiel. Pourtant, Jean-Pierre Artiganave, le maire de Lourdes, a lâché un peu avant la fin de la réunion : "Il y a longtemps que j'ai fait le deuil de la présidence".

En attendant, il faudra que les diverses composantes des 3 collèges adoptent avant le 1er novembre les 4 modules de délibération que leur soumettra le conseil général. Lequel sera représenté par trois membres élus. Pas la peine d'être grand clerc pour deviner que les favoris sont Georges Azavant, conseiller général PRG d'Argelès-Gazost, Chantal Robin-Rodrigo PRG, conseiller général de Tarbes II et députée et Josette Bourdeu, conseillère générale PRG de Lourdes-Est.

Espérons en tout cas qu'une fois les élections passées, les représentants du Syndicat Mixte du Pays des Vallées des Gaves œuvreront dans l'intérêt général et oublieront les clivages politiques.

Gérard Merriot

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