On n’arrête pas le progrès… même pour les canards

 

La grande mode actuelle est, avec l’écologie de quatre sous,  au bien-être animal d’élevage. Certains s’étonnent de voir brebis et vaches en liberté en montagne et sur la route du Tourmalet sans se poser la question de savoir ce qu’eux-mêmes y font… en toute liberté. D’autres ne comprennent pas que vaches et chevaux restent sous la pluie ou se roulent dans la neige alors que la stabulation libre est la règle et non le confinement à l’intérieur, etc…

Nous avons vu, en France,  des abattoirs attaqués et partiellement détruits par des extrémistes en tout genre favorables au bien-être animal ou hostiles à la consommation de viande par ailleurs productrice de CO2, le pire ennemi pour notre environnement.

 

Malheureusement pour ces défenseurs du droit de vivre animal, l’homme a, de tout temps, été un carnassier et pas seulement un végétarien. Il a toujours chassé pour manger avant de découvrir qu’il était plus pratique d’élever des animaux que de courir après. Vient alors une réflexion majeure pour la vie : comment mourir. On ne tue un animal qu’une fois, autant bien le faire. Il faut donc prendre un ensemble de précautions pour éviter le stress. « Je vous en prie, cher Monsieur, c’est par ici… »… « Mais chère Madame, après vous… » Ceci était, jusqu’à présent, réservé aux veaux, vaches, cochons et… moutons.

 

Eh bien, la recherche va plus loin.

Saviez-vous que nos canards gras bénéficient d’un programme du CNRS en vue d’une mort digne ? Il ne s’agit pas de soins palliatifs pour les palmipèdes mais d’une méthode anti stress pour le grand voyage.

Chez les humains, certains de nos concitoyens utilisent des herbes, des champignons ou de la « blanche » pour voyager dans les étoiles et découvrir un monde meilleur. Ici, c’est plus raffiné. Il s’agit d’un « mélange à base de gaz hilarant permettant d’anesthésier les canards avant l’abattage. » Mis au point par la société nantaise Food Development en collaboration avec le CNRS, les protagonistes  de la mort douce rencontrent néanmoins quelques difficultés liés à la « capacité des canards à se mettre en apnée (pendant de longues minutes) dès qu’ils sentent un produit irritant.» Faisons confiance à nos chercheurs.

 

Pour fin 2009, ils pourraient bien offrir un joli cadeau à nos canards gras et une fois dans l’assiette pour les fêtes de fin d’année, vous pourrez vous dire « il est mort en se marrant. »

Bonne année…. On n’arrête pas le progrès.

 

Louis Dollo

Mis en ligne mardi 30 décembre 2008-8h40