-Transfer-Encoding: quoted-printable Content-Disposition: attachment; filename=?iso-8859-1?Q?Maternité_de_Lourdes_et_Lannemezan.htm?= Maternités de Lannemezan et Lourdes : Manifestation à Tarbes

Les maternités de Lourdes et Lannemezan :
une affaire d'Etat !

Au fil des jours, les réunions se succèdent depuis que Jean-Pierre Artiganave, maire de Lourdes, a annoncé, le 19 janvier, la possible fermeture de la maternité de la cité mariale.
Daniel Borderolle, Président de l'amical des maires du Pays Toy réagit dès le 30 janvier en adressant un courrier au Préfet et au Maire de Lourdes, Président du Conseil d'Administration de l'hôpital, courrier que le premier magistrat lourdais n'a manifestement pas apprécié (voir la vidéo)

Le fait est que ce sont ces courriers qui portent l'affaire au devant de la scène et fait revenir, par la même occasion, la problématique de Lannemezan qui devrait être fixé très prochainement sur son avenir.

Aujourd'hui (Lundi 26 février 2007), à Tarbes, Le Sénateur, Président du Conseil Général, François Fortassin et sa collègue sénateur Josette Durrieu, recevaient, à l'Hôtel du département, une délégation des personnels et de la CGT des deux hôpitaux.

Lannemezan, une vieille histoire


Voilà vingt ans (en fait depuis sa création) que cet hôpital semble avoir des problèmes. La maternité n'en est qu'un de plus pour alimenter la chronique des faits divers du Plateau.

Après un rappel des faits déjà largement évoqués ici, Josette Durrieu nous parle de problèmes ponctuels à Lannemezan : un directeur intérimaire qui doit être remplacé, un contrat d'objectifs à signer, etc… et pourquoi pas parler également d'un Président de Conseil d'Administration qui quitte le navire dès qu'il prend l'eau… mais il parait que c'est pour d'autres raisons…En fait, selon la Sénatrice, il faut " laisser le temps au temps " et tout va se remettre en ordre pour que toutes les obligations soient remplies pour maintenir cette maternité en activité avec toutes les garanties de sécurité pour les mamans. C'est du moins l'argumentation qu'elle plaidera aujourd'hui devant le CROS pour obtenir l'habilitation même conditionnelle.

A ce stade du dialogue, une question reste quand même en suspens : " même s'il n'est jamais arrivé d'accident, sommes-nous bien sûr que toutes les garanties de qualité de soins soient assurées ? " Les personnels présents semblent dire "Oui". Croyons-les !

Par contre, d'autres personnes absentes à cette réunion donnent une version légèrement différente. Pour eux, globalement, pour l'ensemble des activités de l'hôpital, les médecins libéraux de la vallée d'Aure et de la Neste ne jouent pas le jeu de Lannemezan. Ils semblent manifestement plus tournés vers " leurs relations tarbaises " que vers l'établissement de proximité. Un sujet quelque peu esquivé au Conseil Général par Josette Durrieu. Un cadre de l'hôpital de Lannemezan que nous avons interrogé et qui souhaite conserver l'anonymat donne des noms de médecins… élus de la vallée. Il nous dit " s'étonner qu'on s'intéresse depuis peu à cette fermeture programmée depuis un an alors que les discussions sont déjà tournées depuis un moment vers le reclassement des personnels, la fermeture en juin étant acquise ".

Tiens donc, on nous aurait caché quelque chose ??
Et ce chiffre " en 2006 nous avons eu 1000 passages au bloc opératoire… faites le calcul ". Evidemment, une moyenne d'à peine 3 opérations par jour, cela ne justifie pas tout un plateau technique avec chirurgiens et matériel de plusieurs spécialités, personnels infirmiers 24h sur 24 et 7 jours sur 7, salle de réanimation, aides soignantes, etc….Nous pouvons raisonnablement nous interroger. Parce qu'à Lannemezan, ce n'est pas seulement la maternité qui est concernée mais aussi la chirurgie. Seule, la médecine n'aurait pas de problème dans l'immédiat.

Lourdes, " un bijou de maternité. "

Pour Lourdes, la fermeture serait programmée dans 3 ans. En attendant, le mot d'ordre est " ne pas baisser les bras ". Nous le comprenons. D'autant que tout le monde est unanime pour dire que cette maternité est un " bijou ". Il est évoqué le manque de personnel. Affirmation dont certains disent que c'est faux. Du personnel peut être embauché. "Il y en a, il y a des candidats"… Bonne nouvelle ! Il ne serait donc plus indispensable de faire appel au personnel espagnol ? (1) Voilà des affirmations bien surprenantes.
Mais admettons… et observons !
Le fait est que cette maternité apparaît indispensable. Mais il faudra un dossier sérieux pour la défendre et surtout envisager des solutions et faire des propositions cohérentes.
Plusieurs témoignages intéressants.


C'est ainsi que nous apprenons qu'il y a de plus en plus d'accouchements faits en urgence par les pompiers. Les maternités ne sont pas encore fermées mais ces accouchements sporadiques sont déjà nombreux. D'où cette observation d'une sage femme : " si les pompiers font des accouchements dans les camions, ce n'est pas la peine d'embaucher des sages femmes qui font 5 ans d'études ".

Puis on s'en prend au secteur lucratif… c'est la faute au privé ! Il fallait bien un responsable. Ce qui fait dire au Président Fortassin qu'il " n'est pas contre une médecine libérale mais l'organisation ne doit pas l'être ". Voilà quelque chose qui n'est pas nouveau et qui a fait ses preuves d'inefficacité en Grande Bretagne… Pourquoi ne pas les appliquer aux Hautes-Pyrénées ? D'autres disent que " le sud est surchargé de médecins mais on ne les trouve pas ". Voilà le contraire de ce qui était dit plus haut… " Il y a des sages femmes mais il faut un délai pour les faire venir ". Bien sûr, ce n'est pas une marchandise sur les étals d'un marché dont on peut disposer à tout moment… etc

Alors, si le problème n'est pas du côté des auxiliaires médicaux, où est-il ?

Les médecins ? Peut-être bien. Nous apprenons qu'un blocage existe bien du côté des médecins hospitaliers mais… personne n'en parle… Sujet tabou ?
Et puis, certains personnels hors réunion accusent : les médecins hospitaliers auraient apparemment été incapables de trouver un accord pour mettre les trois hôpitaux en réseau. Sujet esquivé par Josette Durrieu par un " on (impersonnel) n'en a plus entendu parler ". Elle a raison, elle n'en a jamais reparlé sans doute pour " laisser le temps au temps "
Une certaine pagaille

Alors que Louis Lages s'étonne de l'absence des élus de l'opposition départementale (droite) il s'interroge de savoir s'ils ont été invités. Visage gêné de François Fortassin… Josette Durieu fait un geste de Ponce Pilate pour se dégager de cette reponsabilité….en fait, personne ne les a invités comme nous l'a confirmé par la suite Jacques Béhague, conseiller général UMP du Pays Toy.

Quant au dossier de défense, il apparaît bien maigre. Une présentation peu structurée, des arguments contradictoires peu probants, un dialogue de cours de récréation… Bref tous les ingrédients d'une absence sérieuse de défense des dossiers pour un sujet aussi grave qui concerne l'aménagement des territoires et l'avenir des vallées.
Jacques Béhague, Conseiller Général UMP du Pays Toy accuse.


Puisque les élus de droite ne sont pas venus à nous, nous sommes allés les interroger. " Nous n'avons jamais été invités, je l'apprends. Je regrette de ne pas avoir été invité. Si je l'avais su, j'y serai allé ". Voilà déjà un point précis. Alors que tout le monde s'accorde pour dire que le sujet de la santé est un sujet qui doit dépasser les clivages politiques….
Il poursuit au sujet de la maternité de Lourdes : " j'ai écrit au Ministre de la santé il y a une semaine… c'est un sujet que je suis de très près depuis longtemps ".

Et la réunion de jeudi soir ? " Je n'y suis pas allé en raison du congrès de l'UMP " et il revient sur la réunion au Conseil Général d'hier après midi "… nous sommes habitués à ce genre de règlement de comptes de la part de la gauche départementale ", et il précise " c'est un comportement sectaire inadmissible car nous sommes tous concernés. "

Alors qu'en fin de réunion, Louis Lages, de la CGT, demande au Président Fortassin les numéros de téléphone des élus de l'opposition départementale pour tenter de les convaincre de signer une motion en faveur du maintien des deux maternités, une heure après, Jacques Béhague n'avait toujours pas été approché. L'a-t-il été depuis ?

Avec ce genre de petite guerre, l'avenir des maternités reste bien sombre et il se pourrait bien que d'autres projets le deviennent également, tout ceci au détriment des populations concernées.
Nous aurons à en reparler.

Louis DOLLO

A revoir

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Petit rappel


Alors que Martine Aubry (PS) était ministre de la santé, cette dernière avait pris la décision de réduire les frais de soins de la Sécurité Sociale. Selon une logique originale, il suffisait de réduire le nombre de médecins et d'infirmières pour réduire le coût de la santé…. Comme si la maladie, la vieillesse ou les accouchements avaient une relation fonctionnelle avec la quantité de personnel sur le marché du travail.
Un numerus clausus a été institué, le nombre de places dans les écoles d'infirmières fut réduit, un quota maximum d'actes à réaliser par les infirmières libérales fut institué (au-delà de ce quota elles devaient rembourser, c'est-à-dire travailler gratuitement et elles pouvaient être pénalisées par un déconventionnement de plusieurs mois) contrairement aux médecins qui avaient la liberté de prescription, etc… de ce fait le nombre d'infirmières a chuté et aujourd'hui des établissements sont dans l'obligation d'embaucher des infirmières espagnoles…. Et il y a du chômage en France !
Conséquence aujourd'hui : manque de formateurs et manque de personnels d'où nécessité de fermer des lits ou des établissements.

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