(Conférence de Presse mardi 19 août 2003) |
Jean-Pierre Artiganave, maire de Lourdes, a tenu ce matin une conférence de presse pour faire le point sur plusieurs dossiers d'actualité. Ont été abordés les sujets suivants : le pèlerinage des gitans à J-1; la construction de la nouvelle gendarmerie de Lourdes; le permis de construire de la société Redeim, le gel des crédits de la 2x2 voies entre Tarbes et Lourdes; les problèmes de l'aéroport de Tarbes-Lourdes-Pyrénées; la position du maire de Lourdes sur le projet de Traversée Centrale des Pyrénées.
Pèlerinage des Gitans à J-1
J-P. Artiganave dit attendre maintenant la deuxième semaine. Il reste de la place partout sur l'ensemble des terrains homologués. Et on ne note aucune occupation sur le centre ville. S'il se garde bien de fanfaronner, le maire affirme que la ville de Lourdes monte chaque année en organisation, avec de réels résultats. Il a évoqué l'année 2001 "catastrophique", selon lui, avec une pointe de 1256 caravanes. L'année prochaine, le terrain de l'Arrouza 2 complètera le dispositif avec la mise en place d'une probable aire de grand passage permanente inter-communale entre Tarbes et Lourdes. Concernant les heures de fermeture des commerces du bas de la ville, plus particulièrement des bars, une fermeture organisée sera appliquée avec des rideaux baissés aux alentours de minuit. JPA a fait observer que de nombreuses patrouilles étaient organisées dans toute la ville avec un dispositif pertinent et performant. Une compagnie et demie de CRS, de Montauban et Lannemezan, est déployée sur la cité mariale. S'agissant du coût engendré par ce pèlerinage pour la ville de Lourdes, le maire et ses collaborateurs le chiffrent entre 100 000 et 120 000 euros (eau et électricité comprises). A signaler que l'organisation du pèlerinage s'engage chaque année à rembourser les frais d'eau et d'électricité. Le maire prévoit pour vendredi, jour de pointe du pèlerinage, un millier de caravanes. A noter, entre parenthèses, que les voyageurs ambulants ont fait l'objet de contrôles sur la place du Champ-Commun pour vérifier leurs inscriptions au registre du Commerce. Construction de la nouvelle gendarmerie Lors du dernier conseil municipal, il a été décidé de lancer l'opération "Construction d'une nouvelle gendarmerie" en ayant recours à la procédure de bail emphytéotique, avec mise en concurrence d'opérateurs privés. "Nous l'avons fait pour deux raisons, précise le maire. D'abord, parce que sur les études menées précédemment, celles qui dirigeaient l'opération vers une maîtrise d'ouvrage publique ont fait apparaître une économie difficile quant à la réalisation par un maître d'œuvre public de cette opération. Qui dit opérateur public dit loyers plafonnés. Quand je compare ces loyers au coût d'objectifs d'une gendarmerie sous cette maîtrise d'ouvrage, le delta pour la commune de Lourdes était quasiment d'un million d'euros. Quand j'y ajoute la lettre du Président du Conseil Général sollicité le 18 juin, et qui oppose une fin de non-recevoir, me disant que le Conseil Général envisagera à compter de 2004 de ne financer qu'une opération de construction de caserne par an, et compte tenu que le dossier de Maubourguet sera prioritaire en 2004, cela signifiait que dans le meilleur des cas nous aurions eu une gendarmerie à Lourdes autour de 2006-2007, en considérant que le dossier de Lourdes aurait été retenu à partir de 2005, ce qui n'était pas évident. Face à cela, et face aux conditions nouvelles
que crée la loi du 29 août 2002 d'orientation et de programmation
pour la sécurité intérieure, nous avons opté
- parce qu'il fallait donner une réponse aux gendarmes très
rapidement, pour le dispositif mis en place par la loi LOPSI (Loi d'Orientation
et de Programmation pour la Sécurité Intérieure)
avec un montage juridique qui sera le suivant : Le calendrier - Première sélection
des candidatures à la mi-septembre. Cinq candidats seront retenus.
Permis de construire Redeim : refus de
signature du maire ! RN 21 2x2 voies : crédits gelés "La réponse qu'on a du ministère de l'Equipement à ce jour est sur un besoin de crédits d'amorçage de l'opération RN 21 Tarbes-Lourdes, de l'ordre de 3 millions d'euros. Ces crédits sont gelés, a souligné J-P. Artiganave. Je voudrais ramener le problème de la RN 21 dans un contexte général et départemental. Cette situation en sus de ce que nous connaissons en matière industrielle, de Giat en particulier, nous importune beaucoup. Depuis plusieurs semaines et plusieurs mois, nous appellons l'attention du Gouvernement sur ces questions. Je viens de recevoir une lettre du ministre des Transports et du secrétaire d'Etat qui, je l'espère à sa lecture, ouvre une fenêtre de discussions sur cette opération. Soyez sûrs que tous nos efforts dans les semaines à venir seront portés auprès des différents ministères afin que cette situation puisse être, au regard de ces crédits, débloquée. Le département des Hautes-Pyrénées ne peut pas et ne doit pas être oublié. L'aménagement de la RN 21 est un facteur important dans le développement économique de ce département qui connaît beaucoup de difficultés. (...) Pour le moment, il n'y a pas un sou lié à la RN 21, entre Tarbes et Lourdes. La doctrine aujourdhui : pour 2003, financer les opérations en cours, au sud de Lourdes. Si par cas, cette histoire dure longtemps (pas de crédits), il faudra se retourner vers d'autres solutions, celle en particulier que Philippe Douste-Blazy avait évoquée dès 1993-1994. Nous verrons dans les mois qui viennent comment se resituer dans ce dossier d'aménagement". Le devenir de l'aéroport Tarbes-Lourdes-Pyrénées J-P. Artiganave : "Nous nous attendons à ce que, en matière de liaisons aériennes, je parle d'Aéris, les choses ne s'améliorent pas. Ce que je souhaite, nous le faisons avec le maire de Tarbes, c'est que nous accentuions nos efforts de persuasion afin que ce dossier de la RN 21 soit débloqué d'une part dans les délais les plus brefs, et d'autre part il faudra que nous fassions preuve d'imagination dans l'avenir en matière de gestion de nos infrastructures aéroportuaires. L'aéroport de Tarbes-Lourdes-Pyrénées est le cœur du dispositif d'aménagement du territoire Hautes-Pyrénées. Ses liaisons aériennes vers Paris, son environnement en matière de gestion, doivent être revisités. L'idée que je soulève, c'est "Mettons-nous autour d'une table" et réfléchissons à créer, à Pau comme à Tarbes, une plateforme aéroportuaire commune avec deux espaces aéroportuaires, l'un à Pau, l'autre à Tarbes-Lourdes. Au-delà de ce que nous - les uns et les autres, à Tarbes, à Lourdes - nous nous efforçons de construire autour de la zone aéroportuaire, cela permettra de reconfigurer le problème, sans oblitérer nos économies. C'est une idée que nous lançons. Je crois que si l'on continue comme ça, on va vers un impasse. Ensuite,la présence des Hautes-Pyrénées dans le dossier du "2e aéroport" doit être effective. Je pense qu'il faut être présent sur ce dossier d'envergure régionale pour en tirer d'une manière ou d'une autre quelques bénéfices. Si nous ne sommes pas présents sur ce dossier, ce sera une erreur grave, vu la configuration de cet aéroport, vu sa proximité relative de l'agglomération toulousaine, vu la présence sur place d'un savoir-faire et d'une culture". Traversée Centrale des Pyrénées : c'est non pour le maire de Lourdes J-P. Artiganave : "Je suis contre un projet qui me semble indéfini. Je me cale à la position dont il me semble qu'elle est aujourd'hui celle des autorités françaises. C'est une position pragmatique. Lorsque nous sommes allés rencontrer le ministre des Transports, il y a un mois, nous avons évoqué la question de la Traversée Centrale des Pyrénées avec lui, afin de connaître la position du Gouvernement. Le ministre sortait d'une rencontre bi-latérale franco-espagnole sur la question des Transports et de manière marginale sur cette question-là. Ce qu'il me semble avoir été décidé, c'est de dire d'abord : menons une étude en matière de flux, d'un côté et de l'autre des Pyrénées, qui soit une étude sérieuse, qui mette en exergue un certain nombre de données (statistiques). Dans un environnement plus large, je pense qu'il y aura un jour une traversée des Pyrénées. Sera-t-elle centrale ? Rien ne peut le dire aujourd'hui. En tout cas, ce projet n'est pas inscrit dans le schéma européen des Transports. Même si ce projet fait l'objet d'un lobbying puissant à Bruxelles, en France et en Espagne. Même si j'ai vu qu'il y avait une proposition de loi en cours (NDLR. elle a été déposée par Jean Glavany, le 13 juin 2003)) à laquelle je ne m'associe pas, voilà quelle est la position du maire de Lourdes aujourdhui. Elle n'est pas nouvelle, je l'ai répété à plusieurs reprises. L'échelle "temps" de ce projet me pose un certain nombre de questions, notamment en matière environnementale que je veux resituer dans un cadre : quel développement économique voulons-nous pour ce département et en particulier pour ce sud du département. C'est la vraie question au moment où beaucoup d'efforts ont été faits et restent beaucoup à faire pour améliorer les infrastructures touristiques d'un département qui se veut touristique, porté sur l'accueil des visiteurs et des touristes. Ce qui ne manque pas de poser un certain nombre de problèmes par rapport aux conséquences qu'aurait un tel projet sur le sol et sur l'environnement du sud du département des Hautes-Pyrénées. Moi, je ne m'associe pas au projet de loi." (Propos recueillis par Gérard MERRIOT) |