Occupation du domaine public :
la conférence de presse du maire de Lourdes
 

Jean-Pierre Artiganave a tenu hier après-midi une conférence de presse dont le sujet concernait l'occupation du domaine public. Cela vise principalement les cafés, les restaurants et les magasins d'objets de piété. Les polémiques de la saison passée avec l'intrusion de la fameuse BCC (Brigade des Commerçants en Colère) et la condamnation de la ville de Lourdes par le tribunal administratif suite à la chute d'une personne devant un café de la rue Mgr Schoepfer ont conduit le maire de Lourdes à prendre le taureau par les cornes. Autant dire que les (mauvaises) habitudes vont être bousculées à partir du 1er juillet prochain où la charte lourdaise sera appliquée.

D'entrée, le maire de Lourdes annonce la couleur : "Nous allons traiter le problème de l'occupation du domaine public avec mesure et détermination, tout en sachant que l'égalité de traitement à Lourdes est impossible sur ce point-là du fait de l'aspect géographique et de la proximité plus ou moins grande des sanctuaires. La largeur des trottoirs est différente selon les endroits".

Pour régler l'occupation du domaine public, les arrêtés municipaux existent depuis pratiquement 30 ans. Au-delà de la condamnation de la ville de Lourdes qui crée jurisprudence et au-delà de l'image que ça peut véhiculer, JPA entend donc s'attaquer à ce problème "en gardant du bon sens". "Il convient, dit-il, de rechercher une certaine forme de justice dans le traitement des choses. L'image que nous véhiculons parfois est très négative du fait de cette occupation intempestive". Et de répéter : "Il faut s'attaquer au problème mais avec un effet de mesure et de bon sens. Je ne suis pas un garde-chiourme. Je suis néanmoins déterminé".

Dans un premier temps, une charte va être définie avec les socio-professionnels lourdais. Il s'agira d'une forme de contrat par consentement mutuel. Trois réunions ont eu lieu cet hiver avec les responsables des syndicats socio-professionnels (cafetiers, hôteliers-restaurateurs, commerçants en articles souvenirs). Cette charte est inspirée de celle de Marseille. Il y a lieu de réguler un certain nombre de particularismes. Jean-Pierre Artiganave a tenu à remercier Eric Arnaudet, président des cafetiers, qui est parvenu à discipliner ses adhérents du boulevard de la Grotte. Il félicite aussi les cafetiers situés sur le côté droit (en descendant) du boulevard de la Grotte pour les efforts consentis depuis le début de la saison.

Les problèmes à régler

Plusieurs problèmes restent à régler. En premier lieu, les menus qui ont fleuri depuis trois ou quatre saisons sur les trottoirs et sur la chaussée. Ils sont posés souvent de manière anarchique. Ensuite viennent les terrasses "illégales" des cafés, les magasins d'objets de piété avec l'occupation des trottoirs voire de la chaussée par les présentoirs. Troisième préoccupation : le stationnement permanent intempestif sur les aires de livraisons, sur les emplacements des bus avec des voitures-ventouses au boulevard et à la rue de la Grotte. "On sera féroce !" lâche le maire. La rue Sainte Marie est aussi pointée par JPA. Deux établissements sont montrés du doigt. D'aucuns se sont arrogés des droits en traçant une ligne blanche devant chez eux ! De l'autre côté de cette même rue, on constate une situation "acadabrantesque" : des hôteliers ont marqué des emplacements au sol. Les occupations intempestives du trottoir sont insupportables. Dernier manque de civisme : le stationnement sur la bande roulante réservée aux handicapés ave occupation systématique par des menus. Sur le Pont-Vieux, deux cafés sont visés. Il est imposible pour un piéton d'être sur le trottoir. Place Mgr Laurence, ce n'est guère mieux.

La charte lourdaise va donc être discutée durant tout ce mois de juin. Elle entrera en vigueur le 1er juillet. Des objections ont été émises sur certains points. "Mais je sens une évolution positive" précise le premier magistrat. JPA entend faire le tour des popotes dans les 15 jours qui viennent. "Si au terme de ce mois, la situation n'a pas évolué, la mairie chargera le placier, les gardiens de ville et demandera évidemment à la police de faire respecter ces recommandations".

Que trouvera-t-on dans cette charte ? A priori, il ne faut pas s'attendre à de grandes surprises. Les arrêtés municipaux seront repris. Il sera fait mention des disparités. "Je souhaiter limiter le nombre de chaises et de tables sur les trottoirs et les terrasses. Nous agirons dans la rigueur totale au terme de ce mois avertit Jean-Pierre Artiganave. L'image du commerce de Lourdes est en jeu."

Reste à attendre un mois pour voir si les mauvaises habitudes disparaissent.

article mis en ligne le mercredi 31 mai 2006