Nuisances du CSDU
L 'association des riverains du site et le comité de vigilance lourdais ont mis en place un barrage filtrant
Samedi matin, sur la route départementale 940, entre Loubajac et Poueyferré, à hauteur du carrefour qui mène au Centre de Stockage de Déchets Ultimes de Mourles, un barrage filtrant a été mis en place par l'association des riverains de la décharge et le comité de vigilance lourdais. Une cinquantaine de personnes, portant parfois un masque blanc sur le visage, ont informé durant deux heures, dans une atmosphère bon enfant et sous le contrôle de la gendarmerie, les automobilistes sur les dysfonctionnements constatés sur les lieux. Selon des estimations, ce sont quelque 600 véhicules qui ont été ralentis et 450 personnes qui ont découvert les problèmes dénoncés par les deux associations.

Ils ont déclaré

Christian Laguës, président de l'association des riverains du CSDU :

"Cette manifestation organisée par le Comité de Vigilance Lourdais et par l’association de défense des riverains du CSDU traduit le ras-le-bol des gens de Poueyferré de subir les nuisances du centre. Ils en ont marre d’être considérés comme des payeurs et non comme des citoyens à part entière. Certains travaux sont faits mais vu que les nuisances continuent, on peut se demander s’ils ont été effectués dans de bonnes conditions. Est-ce que le casier D ne va pas être construit de la même manière ? Pour ce qui est des analyses de l’air, il n’y en a jamais eu. On n’a jamais eu de résultats. On ignore ce que l’on respire. Les odeurs, c’est une chose mais ce qu’il y a à l’intérieur c’est autre chose. On ne voudrait pas se retrouver avec des problèmes de santé dans quelques années. S’agissant de la gestion du centre, au niveau des responsables, qu’ils soient locaux ou départementaux, personne ne veut réunir la CLIS (NDLR. Commission locale d’information et de surveillance). Elle avait été pourtant prévue de longue date, depuis le 17 novembre, d’un commun accord avec le Syndicat Mixte, l’association, M. le sous-préfet d’Argelès, la DDASS et tous les responsables sanitaires. La date de la CLIS était située vers la mi-février. Nous avons envoyé deux lettres de relance, une début février, une autre début mars, et on n’a toujours pas de réponse. Apparemment, il y a eu une réunion ces jours-ci où nous n’avons pas été conviés".

Christian Agius, président du Comité de Vigilance Lourdais :

"Vu que le préfet bloque la CLIS, nous bloquons la route. On a trouvé que la seule solution pour discuter avec les services de l’Etat c’est peut-être de gêner - tout en notant que notre manifestation est pacifique – la circulation qui est tout de même assez fluide. On veut lui rappeler très gentiment que c’est nous qui payons. Les services d’Etat s’étaient engagés à faire une CLIS le 15 février, nous sommes le 22 avril et rien n’est fait. Ça veut dire que nous doutons de la parole de l’Etat. L’Etat protège-t-il quelqu’un ? Est-ce que le rôle de l’Etat c’est la santé publique ou les intérêts privés de quelques élus ? C’est la question que nous posons à M. le Préfet. Qui défend-il ? Pour quelles raisons ? Il faut respecter la parole donnée. Nous continuerons à nous battr. S’il faut durcir le ton, on durcira. Pour l’instant, on a fait quelque chose de très simple. Mais notre but est d’informer les gens de plus en plus. La décharge de Poueyferré est un gros problème. On veut qu’il soit réglé dans les meilleures conditions".