De tête à tête en tête à queue

Nous revenons comme annoncé sur un sujet d’actualité dont on parle beaucoup dans la ville de Lourdes. Disons d’emblée qu’il n'est pas dans notre intention de nous acharner sur quiconque. Pas plus que de nous immiscer dans la vie privée d’un tel ou d’une telle. Ce n'est pas le genre de la maison. L’affaire et tout ce qui tourne autour concerne la vie municipale, et intéresse donc nos concitoyens. De quoi s’agit-il ? Des péripéties qui ont conduit le maire de Lourdes à dire "OUI" à la réalisation d'un bulletin municipal doublé d'un bulletin de la Communauté de Communes du Pays de Lourdes et de "refiler" les deux "bébés" à la même société de communication locale où la rédaction serait confiée à une journaliste "de premier plan".

On reviendra d'abord quelques années en arrière. JPA, le premier magistrat de la cité, avait carrément rejeté l'idée de sortir un journal municipal. Sous son mandat, il n'y aurait jamais ce genre de publication. C'était proclamé avec force en même temps qu'il disait son opposition à la création d'une police municipale. "Les promesses des hommes politiques n'engagent que ceux qui les reçoivent", a déclaré un jour le Gaulliste Charles Pasqua. Il est courant, c'est bien connu, que des hommes politiques fassent le contraire de ce qu'ils ont annoncé. Eh bien, cela arrive aussi à l'édile en chef lourdais. Qu'est-ce qui a pu donc faire changer d'avis JPA ? Serait-ce les assauts répétés qu'il a subis au cours de fréquents tête à tête ou des "réunionites troquetières" quasi quotidiennes ? Ou encore lors de certains moments appétissants en bordure de l'Adour ? Il n'y a que lui qui peut expliquer son spectaculaire et formidable tête à queue.

Initialement, ce bulletin municipal avait fait l'objet d'un appel d'offres dans le cadre d'un marché public. Une bonne trentaine de candidats, venus d'un peu partout, déposèrent leurs candidatures. Parmi elles, la société et sa pétulante rédactrice dernièrement choisies. Que se passa-t-il ? Si notre mémoire ne nous trahit pas, le dépôt avait été fixé vers le 23 mars. Mais, on n'allait plus en entendre parler. La commission chargée de délibérer ne fut jamais réunie. Depuis, d'aucuns cherchèrent sans doute le moyen d'échapper à ce contraignant code des marchés publics. Les cerveaux cogitèrent. Rien de plus facile à la vérité : il suffisait de ne pas dépasser une certaine somme que le maire se fera sans doute un devoir de préciser si la question lui est posée et de réduire la voilure du projet. Si, primitivement, comme on l'a vu précédemment, l'appel d'offres portait sur une livraison "clé en main" (réalisation, mise en page, impression), il semble que la dernière solution adoptée s'exonère de l'impression. Là encore, des éclaircissements seraient les bienvenus.

Sur quels éléments a-t-on choisi la société de communication dirigée par une co-listière de JPA aux dernières élections municipales ? Les éventuels candidats (il y en avait d'autres sur le plan local dont nous n'avons jamais été, précisons-le) aimeraient le savoir. En posant cette question, nous ne portons aucune attaque envers la gérante qui a plutôt donné, elle, dans la discrétion. Ce qui est étonnant ce sont, au contraire, depuis pas mal de temps, les assurances de la correspondante en question. On se souvient que le mardi 5 mai, en fin de matinée, à l'office de tourisme, elle annonçait que le bulletin allait voir le jour.

L'opposition municipale s'emparera-t-elle du dossier ? Aura-t-elle droit à près de la moitié de la pagination vu son score aux élections de 2008 ? Ou se heurtera-t-elle à un silence du maire de Lourdes comme ce fut le cas lors du dernier conseil municipal quand Bruno Vinualès demanda, à deux reprises, ce qu'il advenait du bulletin municipal. (Gérard Merriot)

Mis en ligne lundi 25 mai 2009