Tarbes, Le 10 juillet 2009 Monsieur Jean-François DELAGE Préfet des Hautes Pyrénées Préfecture Place Charles de Gaulle 65000 TARBES Objet : Fermeture du passage à niveau N° 181 à LOURDES DEMANDE DE RECOURS GRACIEUX Monsieur le
Préfet,
Par arrêté en date du 6 juillet 2009, vous venez de prendre la décision de fermeture du passage à niveau n° 181 à LOURDES. CONSIDERANT la brutalité d’une telle décision, prise sans concertation préalable (le Conseiller Général du canton où se trouve le P.N. a appris par la rumeur publique qu’un arrêté préfectoral était en préparation). CONSIDERANT l’indescriptible engorgement des circulations automobiles que va provoquer cette fermeture. CONSIDERANT l’extrême gêne que les habitants des cites périphériques vont subir dans les déplacements intra-muros pour rejoindre leur lieu de travail (cité Lannedarré, Cité Labastide, cité du Turon de Gloire, lotissement de la petite bergère, quartier Astazou-Bartrès, accès au V60 et aux stades municipaux, etc.…). CONSIDERANT l’inéluctable condamnation des commerces situés dans ce périmètre CONSIDERANT qu’effectivement, il y eu mort d’hommes dans certains passages à niveaux des Hautes-Pyrénées, naguère à SEMEAC, au détriment d’un car de pèlerins qui venaient de Lourdes…, ou au passage à Niveau de VIZENS (P.N. 182), qui fut le théâtre de plusieurs accidents mortels. CONSIDERANT par contre, qu’il n’y eut jamais d’accident mortel au P.N. 181. CONSIDERANT que la fermeture du P.N. 181 va mécaniquement entraîner, à l’Ouest de LOURDES, un accroissement important du trafic routier vers le passage à niveau mortifère de VIZENS (P .N. 182), véritable guillotine, où les trains passent à plus de 100 kms/h, dans une courbe, sans visibilité ni à droite, ni à gauche. CONSIDERANT les 1500 caravanes des gens du voyage qui emprunteront désormais le seul PN 182 de VIZENS lors de leur pèlerinage, pour rejoindre les terrains qui leur sont réservés. CONSIDERANT l’asphyxie que va provoquer à l’Est du P.N. 181, le renvoi de tous les trafics routiers sur le carrefour déjà saturé des boulevards Célestin–Romain, Alexandre Marqui, Pont SNCF, avenue Maransin. CONSIDERANT l’incompréhension qui résulte de la date de fermeture du P.N. 181, effective depuis le 9 juillet 2009, c’est à dire en pleine saison touristique, motivée notamment dans les attendus de l’arrêté de fermeture, par un incident survenu le …5 avril 2008. CONSIDERANT qu’il convient de rappeler les fonctionnements appliqués antérieurement par la SNCF : - dans le sens LOURDES-PAU Un train ne quittait la gare de Lourdes que lorsque le gardien de passage à niveau signalait avoir baissé les barrières, d’où risque zéro et vitesse de train 30 kms/h au P.N. - dans le sens PAU-LOURDES Longue ligne droite montant vers la gare de LOURDES, offrant une bonne visibilité aux conducteurs des trains, avec une décélération continue avant l’entrée en gare.
CONSIDERANT que dans un pays qui compte 2 millions de chômeurs, le rétablissement d’un gardiennage du P.N. 181 aurait dû être la première décision à prendre. CONSIDERANT que plusieurs mesures améliorant la sécurité d’un P.N. où, rappelons-le, il n’y eut jamais d’accident mortel, méritent d’être expérimentées : - installation de feux tricolores, tous azimuts, de part et d’autre des P.N., qui passent au rouge à l’annonce d’un train, comme cela existe au P.N. de la route de PAU à TARBES. - Mise en place de portiques de part et de d’autre du P.N. interdisant physiquement le franchissement de la voie ferré à tout véhicule de plus de 3,5 T, laissant le passage aux seuls véhicules légers et aux piétons. CONSTATANT que le diagnostic (SETRA) évoque dans ses conclusions cette piste (interdire le franchissement aux véhicules de plus de 3,5 T). CONSIDERANT que tous les modes de
déplacements humains peuvent être potentiellement dangereux mais que
jamais les 5 000 morts annuels sur les routes n’ont conduit à interdire
la circulation automobile, que jamais les catastrophes aériennes n’ont
conduit à interdire aux avions de voler, et que jamais les naufrages
de paquebots n’ont mis un terme à la navigation des hommes, depuis des
siècles.
CONSIDERANT que les conséquences de l’arrêté du 6 juillet 2009, dommageables aux plans économique, social et humain pour la ville de LOURDES, sont disproportionnées au regard des mesures de bon sens qu’il suffirait de prendre pour améliorer la sécurité d’un P.N. où il n’y eut jamais d’accident mortel, depuis qu’il existe. J’ai l’honneur, Monsieur le Préfet , de vous demander, par le recours gracieux dont je vous saisis, de bien vouloir surseoir à la fermeture du P.N.181, incomprise de l’opinion publique Lourdaise, et d’envisager en concertation avec l’ensemble des partenaires publics, la mise en œuvre de mesures raisonnables, permettant de concilier sécurité ferroviaire et circulation automobile.
José Marthe Conseiller Général Lourdes-Ouest |
Mis en ligne vendredi 10
juillet 2009 |