6 000 personnes dans la rue à Foix

Face aux restrictions de chasse imposées judiciairement par les mouvements écologistes pour une prétendue protection de l’ours, samedi, les chasseurs sont descendus dans la rue pour manifester leur mécontentement à Foix dans l’Ariège

Des revendications de droit
Le droit de chasse acquis en 1789 à la révolution est remis en cause selon les fédérations de chasseurs qui s’estiment être, comme les éleveurs, les principaux protecteur sde la faune et de la biodiversité.
A la suite de trois accidents sur des ours (Melba en 1997, Cannelle en 2004 et Balou en 2007), les écologistes veulent réduire le droit de chasser afin de protéger l’ours. Pire encore, les exigences de FERUS dans un récent communiqué revient à interdire la chasse sur l’ensemble de la chaîne des Pyrénées dans la mesure où personne n’est capable de préciser où se trouve, avec exactitude, chacun des ours.
Et l’affaire ne va pas en s’arrangeant puisqu’une organisation écologiste a déposé plainte contre la France pour absence de mesure de protection et prétend qu’il faut 150 ours, soit 10 fois plus qu’actuellement, pour qu’une population soit viable.
Autant dire que tout ceci, ajouté aux revendications des éleveurs, ne va pas arranger la notoriété des écologistes dans les Pyrénées.

Dans les rues de Foix
6000 manifestants dans les rues de Foix selon la police. « Nous n’avons jamais vu autant de monde dans les manifestations à caractère social » nous disait un officier de police. Les chasseurs de l’Ariège n’étaient pas seuls. Venus de toutes les Pyrénées mais aussi de Saône et Loire (un bus), de Gironde, Dordogne, Languedoc-Roussillon, etc… nous pouvions également voir des pêcheurs, des randonneurs, probablement les prochaines cibles de l’écologie, ainsi que les agriculteurs dont certains venaient de l’Isère.
L’ASPAP était présente avec des délégations de la coordination ADDIP venues de tous les départements des Pyrénées.

Tous les éleveurs n’étaient pas là
Beaucoup d’éleveurs étaient retenus par d’autres manifestations. C’est le cas du Couserans avec la foire de Sentein http://www.pyrenees-pireneus.com/Pastoralisme-Foire-Sentein-3-octobre-2009.pdf mais aussi le Béarn avec la Foire au fromage à Laruns et les débuts des manifestations autour d’un colloque de l’association des populations des montagnes du monde (APMM) http://www.mountainpeople.org/ 
Mais il y avait aussi un mouvement d’humeur à l’encontre des chasseurs qui sont pointés du doigt comme étant les responsables des introductions d’ours de 1996 et 1997 et complices des introductions de 2006.

Des chasseurs au passé pas clair
En 1996, les chasseurs de l’Ariège et de Haute-Garonne ont été des acteurs actifs de l’introduction de trois ours à Melles. Ils n’étaient pas seuls. De nombreux « politiques » étaient dans la même charrette parfois même jusqu’en 2000 malgré le constat de faillite attesté par le rapport final LIFE de l’Union Européenne.

En 2005 et 2006, ces mêmes fédérations ont soutenu le projet d’introduction de 5 ours alors que d’autres, comme les Hautes-Pyrénées rompait totalement et que les Pyrénées-Atlantiques adoptait une position ambiguë. La fédération des chasseurs de l’Ariège va jusqu’à détacher un de ses techniciens à l’équipe de suivi. Système de confusion qui n’est toujours pas levé mais dont on peut espérer qu’il prenne fin.

Une telle situation fait dire à l’ASPAP qu’elle avait raison. La cohabitation est impossible, non seulement pour les éleveurs, mais aujourd’hui et demain avec toutes les activités de loisirs si nous reprenons les exigences de FERUS qui n’ont guère évolué depuis plus de 20 ans avec celle des fondateurs d’ARTUS.

Une manifestation dans le calme
Partie des Allées, la manifestation s’est dirigée dans le calme jusqu’à la Préfecture où une délégation a été reçue par le Préfet. Manifestation bon enfant où nous pouvions noter beaucoup de personnes venues en famille. Une sorte de promenade dominicale où les slogans ne manquaient pas pour montrer leur hostilité à l’importation d’ours de Slovénie.

Des discours qui se radicalisent
Les Pyrénées peuvent dire merci aux écologistes. Grâce à la radicalisation de leurs exigences, au sectarisme de leur comportement, leur volonté d’imposer leur point de vue et d’exiger, comme pour le Parc National des Pyrénées, le monopole de la représentation des associations de protection de la nature au nom de la pensée unique, l’unité est en train de se faire. De favorable à l’introduction d’ours en 1996, treize ans plus tard, les chasseurs de l’Ariège rejoignent l’ASPAP alors que dans les Hautes-Pyrénées le lien est déjà fait depuis longtemps en ayant un représentant au sein du conseil d’administration de l’ASPP 65.
Aujourd’hui, l’unité est en train de se faire progressivement autour de l’ADDIP, coordination pyrénéenne. Alors que le Ministère de l’Ecologie pense qu’il ne s’agit que d’une minorité de braillards, le discours s’affine et pourrait changer de méthode. Beaucoup réclament un référendum sur les Pyrénées pour faire le point et montrer à un Ministère totalement autiste ce que veulent les territoires de montagne.

Un Préfet qui ne sert à rien.
La réception par le Préfet de l’Ariège d’une délégation de manifestants composée de chasseurs, pêcheurs, éleveurs (Fédération pastorale), d’élus (maires et députés) et du Président de l’ADDIP,  a été courtoise. Mais il en ressort que le Préfet transmet au Ministère de l’Ecologie qui, comme pour les nominations au Conseil d’Administration du Parc National des Pyrénées, dispose sous le contrôle rapproché de France Nature Environnement (FNE) supervisé par le WWF omniprésent dans toutes négociations y compris internationales.
Selon de nombreux observateurs, « comportement typique des dictatures » qui fait dire à d’autres que nous sommes en train d’assister à la création d’une « dictature écologique » dont les acteurs des territoires des Pyrénées en font les frais. Peut-être est-ce dû aux origines douteuses de certaines organisations ?
Mais aujourd’hui, le Ministère de l’Ecologie pourra-t-il dire encore qu’il s’agit d’une minorité ? Jusqu’à quand le dira-t-il ? Faudra-t-il encore des violences pour changer le cours de l’histoire comme à Arbas ou des tirs récents sur une voiture de l’ONCFS ?
Que faut-il pour comprendre que l’acceptation sociale des ours n’est pas pour demain ?

Louis Dollo

PHOTOS LOUIS DOLLO

www.tarbes-infos.com

www.lourdes-infos.com

Mis en ligne dimanche 4 octobre 2009