Lourdes, le 14 août 2009

J’interviens au titre de rédacteur en chef de lourdes-infos.com, titulaire de  la Carte d’Identité des Journalistes Professionnels avec un numéro de carte  qui précède de plusieurs milliers celui de ceux qui en sont titulaires ici. Je n’ai pas attendu d’approcher, comme d’autres,  la quarantaine pour obtenir celle de stagiaire. Tout cela pour tordre le cou à des déclarations lâchées  dans quelques lieux (voire milieux) selon lesquelles seul un certain groupe de presse disposerait de professionnels de l’information. J’en profite pour rendre hommage aux correspondants locaux de presse sans lesquels les journaux et les médias dans leur ensemble  n’existeraient pas. Des correspondants qui accomplissent souvent un travail d’aussi grande qualité et parfois mieux encore que des titulaires encartés. 

J’en viens donc à un épisode récent dont on continue de parler dans la cité. Ce n’est pas de l’année 1998 que Jean-Pierre Artiganave et Gérard Merriot se connaissent Il faut remonter encore vingt ans plus tôt pour retrouver, entre eux,  des traces de certains moments de la vie lourdaise. Malgré cette ancienne connaissance réciproque, je pratiquerai le vouvoiement, tout simplement par respect pour la fonction de premier magistrat. 

Je n’ai pas attendu les années 2000 pour prouver que mon cœur était sportivement cerclé de bleu et rouge. Couleurs qui savaient s’effacer et se transformer en bleu et blanc quand nous changions de registre en descendant le long du gave.  Comme certains de mes anciens collègues disparus, nous avions ancré en nous la maxime  « Touche pas à mon Lourdes ! ».  Je ne l’ai jamais abandonnée.

Quel n’a donc pas été mon étonnement de constater la mise à l’écart de lourdes-infos.com et par là même du doyen de la presse lourdaise lorsqu’il a été question de traiter du brûlant dossier du PN 181. D’un passage à niveau traversé, pour notre part, depuis près de 55 ans et qui nous rappelle que nous allions rejoindre le stade Antoine Béguère pour admirer nos idoles et fouler auprès d’eux avec l’école de rugby ce rectangle magique.  Une  mise à l’écart journalistique, jamais auparavant un maire de Lourdes n’en avait ordonnée (je remonte à l’année 1968, mon année de référence).

Quelle n’a pas été aussi ma surprise d’observer qu’au lieu de tenir une conférence de presse unique, c’est à une série de points-presse que j’appellerai en chapelet qu’on a eu droit à la mairie de Lourdes. Est-ce une nouvelle façon d’appréhender les relations avec les medias ?

Nous n’avons pas encore compris - mais nous devons être naïf -  quel peut bien être  le motif qui a justifié notre  éviction ? Est-ce parce que nous étions sorti du moule de la bienséance quelques jours auparavant en s’étonnant de pratiques qui nous paraissaient et continuent à nous paraître curieuses ? Est-ce parce qu’il est interdit de toucher à certaines icônes ?

Nous ne doutons pas, Monsieur le Maire,  que vous saurez éclairer notre lanterne. Faut-il considérer notre présence en cet instant comme un retour en grâce ? En tout cas, je suis satisfait d’avoir crevé l’abcès. Je terminerai en disant que nous continuerons à garder notre liberté d’expression, c’est la base de toutes les autres libertés, c’est par là qu’on s’éclaire mutuellement.

 Gérard Merriot
Mis en ligne vendredi 14 août 2009