Interpellation
de l'auteur des récents cambriolages dans des commerces lourdais
:
il a été écroué
Cet après-midi, le commandant Patrick Spinosi,
adjoint au chef de service du commissariat de police de Lourdes,
était particulièrement satisfait de porter à la
connaissance de la presse lourdaise l'élucidation des vols constatés
dans des commerces de la cité mariale, au cours du premier trimestre
2009. Et ce après, ce que d'aucuns ont considéré,
comme un acharnement médiatique de la part de certains organes
de presse laissant entendre : "Que fait la police ?".
Depuis la fin de l'année dernière, la
police lourdaise n'avait pas manqué de constater, sur la ville
, une augmentation des faits liés au trafic de stupéfiants
et parallèlement une augmentation des vols avec effraction. Ces
cambriolages concernaient essentiellement des commerces (boulangeries,
agences immobilières, salons de coiffure, etc.), certains d'entre
eux ayant été visités deux voire trois fois. D'où
le sentiment d'insécurité ressenti par des habitants.
"Lors des constatations, observe le commandant Patrick
Spinosi, nous nous sommes aperçus que le mode opératoire
utilisé par le ou les auteurs était similaire. Ce qui
nous a laissé penser qu'il s'agissait du même individu
ou de la même équipe. En plus, lorsque préjudice
il y avait, il s'agissait essentiellement de fonds de caisse ou d'articles
rapidement négociables. Nous avons pensé que cela pourrait
être le fait de toxicomanes. À partir de là, nous
avons orienté nos recherches plus particulièrement sur
le milieu toxicomane lourdais. Nous nous sommes livrés à
de nombreuses vérifications, surveillances, etc. Ce qui nous
a permis petit à petit d'éliminer certains individus et
de nous recentrer sur d'autres". C'est un renseignement obtenu
par la BAC (Brigade Anti-Criminalité) qui a mis plus particulièrement
les policiers sur la piste d'un individu, déjà connu des
services. Renseignements qui ont été recoupées
par d'autres informations recueillies par la BSU (Brigade de Sûreté
Urbaine). C'est ainsi que le 30 mars dernier, les enquêteurs appréhendaient
un individu, Lourdais d'origine, bien
connu de la justice, toxicomane notoire, susceptible de receler des
objets volés. "Nous avons effectué une perquisition
à son domicile qui a abouti à la découverte d'objets
identifiés comme provenant de certains vols, souligne P.
Spinosi. Dans un deuxième temps, une heure après,
nous avons également interpellé un deuxième individu,
soupçonné être l'auteur de la série de vols
avec effraction. Là encore, la perquisition effectuée
à son domicile a permis la découverte de quelques objets
provenant de ces vols". Devant le faisceau de présomptions
qui avait été déjà relevé à
son encontre lors de l'enquête, il n'a pu que reconnaître
avoir commis 24 vols avec effraction dont 3 à Argelès-Gazost.
Il s'agit également d'un Lourdais. Ces vols ont été
commis de janvier à mars 2009, la période où la
ville baignait dans l'insécurité à en croire certains.
Pratiquement, ce sont plus de 90 % des vols commis
durant le premier trimestre qui viennent d'être élucidés.
Le premier individu, c'est-à-dire le receleur, âgé
de 22 ans, a été remis en liberté et sera convoqué
prochainement devant le tribunal correctionnel. Le voleur, âgé
de 22 ans et demi, a été placé en garde à
vue prolongée puis présenté au parquet de Tarbes.
Après sa mise en examen, il a été placé
sous mandat de dépôt le 1er avril (NDLR.
Il se souviendra toujours de cette date). Il est très "accro"
à la drogue et n'exerce pas de profession.
"En fin d'année, précise
le commandant Spinosi, on s'était aperçu qu'il y avait
une augmentation très nette au niveau des "stups" à
Lourdes. On s'est aperçu également que la consommation
d'héroïne et de cocaïne était en augmentation
à Lourdes. En même temps, on a constaté une augmentation
des vols avec effraction. On est parti sur cette piste toxicomane. Au
niveau des constats, on n'a trouvé ni ADN, ni empreinte. C'est
une enquête à l'ancienne qui a été conduite.
Les constatations ont d'ailleurs prouvé que l'équipe agissait
avec des gants. Les renseignements de la BAC et de la BSU se sont regroupés
sur le même nom".
Les deux individus ont été plusieurs
fois condamnés et sont archiconnus des services de police. Tous
les deux demeurent à Lourdes, ils sont célibataires.
Trafic
de stupéfiants :
10 mois de prison dont 5 mois mois ferme
pour un Rmiste lourdais
On a déjà eu l'occasion de l'écrire,
les services de police sont très sensibles sur le trafic de stups.
Autant la première affaire est un exemple de parfaite coopération
entre les diverses unités du commissariat - BSU - BAC - autant
la deuxième affaire est une affaire 100% BAC. La mission de ces
policiers est d'être dans la rue à la recherche de renseignements.
Ils se sont aperçus que dans une petite rue de Lourdes (à
proximité de la place du Champ-Commun), il y avait beaucoup de
va-et-vient, avec notamment la présence de visages connus en
matière de toxicomanie. Les policiers de la BAC ont mis en place
une surveillance discrète et efficace, ce qui n'était
pas évident vu la configuration des lieux. Ils ont remarqué
que des gens allaient
à une certaine adresse. Ils ont identifié l'occupant de
l'appartement dans lesquelles se rendaient lesdites personnes. Constatant
que ce va-et-vient se poursuivait les jours suivants, les policiers
sont passés à l'action. Ils ont attendu qu'un individu
sorte de l'appartement et l'ont contrôlé un peu plus loin.
Celui-ci était porteur d'une barrette de 10 grammes de résine
de cannabis. Il ne restait plus alors aux représentants de la
loi qu'à se rendre chez le titulaire de l'appartement où
la perquisition permettait de mettre la main sur 15 barrettes de 145
grammes de résine de cannabis et sur une somme de 350 euros.
Argent que le locataire a tenté de justifier par le versement
du RMI qu'il perçoit. Il a d'abord nié les faits, expliquant
que ces stupéfiants étaient destinés à sa
consommation personnelle mais l'enquête vient de démontrer,
ces derniers jours, plus d'une trentaine de transactions. L'homme qui
opérait quasiment tout seul est âgé d'un peu plus
de 43 ans, de nationalité française, sans profession (Rmiste),
célibataire, déjà connu pour des affaires de stupéfiants.
L'an dernier, les policiers lourdais l'avaient intercepté sortant
d'un commerce avec la caisse enregistreuse sous le bras ! Après
une garde à vue prolongée, il a été présenté
au parquet de Tarbes et a fait l'objet d'une comparution immédiate
le 2 avril. Il a été condamné à dix mois
d'emprisonnement dont cinq mois ferme, confiscation de l'argent provenant
du trafic, et mise à l'épreuve pendant deux ans.
Pour le commandant Spinosi, "on s'est aperçu
que bien généralement la drogue génère d'autres
délits. Les gens ont besoin d'argent pour se procurer des stupéfiants.
Le plus souvent la méthode utilisée c'est des cambriolages
ou des vols à la roulotte. On est extrêmement attentif
à tout ce qui est stups. On renforce notre action dans ce domaine".
Enfin, pour tordre le cou à la rumeur qui voudrait
que Lourdes soit une ville peu sûre, P. Spinosi s'appuie sur des
statistiques officielles qui font ressortir sur le premier trimestre
2009, par rapport à la même période 2008, une baisse
de 6 % des faits constatés, une augmentation des gardes à
vue, une augmentation des personnes mises en cause, une augmentation
des personnes écrouées.
(Gérard
Merriot) |