De nouveaux saumons (juvéniles) dans le Gave de Pau
Le mercredi 8 avril, la Fédération de pêche des Hautes-Pyrénées, aidée dans cette tâche par la société de pêche de Lourdes, a lâché 750.000 alevins de saumons dans la Gave de Pau entre Argelès-Gazost et Saint-Pé de Bigorre. Cette opération s’est inscrite dans la démarche voulue par le Président fédéral, Jacques Ducos, afin de restaurer le Gave dans sa qualité de rivière à saumons et y voir affluer bientôt des pêcheurs de toute l’Europe.

Le saumon atlantique remontait en nombre le Gave de Pau jusqu’au milieu du XXème siècle, puis a quasiment disparu de cette rivière à la suite de la construction de plusieurs barrages.
Le COGEPOMI Adour (comité de gestion des poissons migrateurs du bassin de l’Adour) s’est fixé comme objectif la restauration du saumon dans le bassin du Gave de Pau. L’alevinage fait partie des mesures préconisées pour atteindre cet objectif, en complément d’autres mesures comme le rétablissement de la libre circulation (montée et descente).

Combien d’alevins ?

Depuis 2004, des alevinages importants en juvéniles de saumon sont réalisés dans le Gave de Pau. D’environ 400.000 alevins introduits en 2004 et 2005, 500.000 en 2006, 600.000 en 2007 et 740.000 en 2008, ce sont cette année 750.000 alevins qui ont été introduits dans le Gave de Pau entre Lourdes et Nay les 8 et 9 avril.

D’où viennent ces alevins ?

Les alevins proviennent de géniteurs de souche Adour qui sont élevés à la salmoniculture de Cauterets. Les parents de ces géniteurs sont tous des saumons sauvages, qui ont grandi en rivière un à deux ans, puis sont partis en mer et sont revenus en ayant survécu au difficile cycle migratoire du saumon. Les œufs de ces géniteurs sont incubés dans trois écloseries de la Fédération de Pêche des Hautes-Pyrénées où les alevins sont ensuite élevés pendant quelques semaines.

Que vont devenir les alevins introduits ?

Ces alevins vont rester dans le Gave de Pau pendant un à trois ans. Lorsqu’ils auront atteint la taille de 16 à 22 cm, ils vont se transformer en “smolts”, devenir très argentés et descendre vers la mer où ils vont rester une à trois années, puis revenir dans le Gave de Pau pour pondre. Leur taille est alors proportionnelle au temps passé en mer, d’environ 60 cm pour 2,5 kg après 1 an de mer à plus d’un mètre pour 10 kg, après trois ans de mer.

Quels résultats peut-on attendre de ces alevinages ?

Les alevins sont introduits à un stade précoce (7 à 9 semaines après l’éclosion). On peut estimer leur taux de retour à environ 0,2 à 0,5% ; ce sont donc 1.500 à 3.700 saumons adultes qui devraient remonter le Gave de Pau suite à cet alevinage dans les prochaines années, la remontée étant étalée sur plusieurs années, compte tenu des différents temps de séjour en rivière puis en mer.

Qui fait et qui paie ?

La restauration du saumon dans le Gave de Pau est un projet collectif, qui rassemble les énergies et les moyens de nombreux partenaires comme l’Institution Adour, les Fédérations de Pêche des Hautes-Pyrénées et des Pyrénées-Atlantiques, MIGRADOUR, avec le soutien de l’Agence de l’Eau Adour-Garonne, de l’Europe et des collectivités locales.

Retours de saumons adultes

Avec 300 individus comptabilisés au niveau du barrage d’Artix en 2009, les remontées de saumons adultes dans le Gave de Pau continuent à progresser. Ils sont actuellement sept fois plus importants qu’à la fin des années 1990.
Pour la seconde année consécutive, des frayères actives de saumons ont en outre été observées dans le département des Hautes-Pyrénées, entre Saint-Pé-de-Bigorre et Lourdes.

Perspectives et enjeux du retour du saumon

Le retour du saumon dans le Gave de Pau est important à plusieurs titres.
- Celui de la reconquête de la rivière tout d’abord, car le saumon est un poisson symbole, exigeant vis-à-vis de la qualité de l’eau et de la continuité écologique.
- Enjeu halieutique, pour les pêcheurs des deux départements concernés bien entendu, mais bien au -delà, tant l’aura de ce poisson est forte est génère un tourisme pêche important. (René Lacaze)

Photos René Lacaze
Mis en ligne mercredi 8 avril 2009