Nouvelle guérison inexpliquée à Lourdes,
récit par Mme Antonietta Raco et témoignage de son évêque
Mgr Nolé

Nous avons été parmi les trois premiers médias français à évoquer le cas d'Antonietta Raco, une Italienne de 50 ans, du diocèse de Tursi-Lagonegro, immobilisée depuis 2005, et qui a été guérie d'une sclérose latérale amyotrophique (SLA) à la suite d'un pèlerinage à Lourdes. Nous avons rencontré le Docteur Alessandro de Franciscis qui dirige le Bureau des Constatations Médicales de Lourdes depuis le 1er avril dernier. Il nous a précisé qu'il n'avait pas eu à connaître le cas d'Antonietta Rico. Elle n'a pas témoigné à Lourdes puisque sa guérison serait survenue à son retour d'un pèlerinage dans la cité mariale. Le docteur de Franciscis a été informé en prenant connaissance de la presse italienne. L'affaire fait en effet grand bruit dans la péninsule. Radio Vatican a recueilli hier le témoignage de l'évêque, Mgr Francescantonio Nolé, qui conduisait le pèlerinage, lequel a déclaré : « C'est un don du Seigneur par sa sainte Mère ».

Mme Raco, 50 ans, de Francavilla in Sinni, près de Potenza, dans la région de la Basilicata (Sud de l'Italie) était jusqu'ici soignée à l'hôpital Le Molinette de Turin. Elle s'est remise à marcher de façon inexplicable. L'évêque précise que Mme Raco a fait une visite de contrôle à Turin, le 24 août, et le professeur Chiò a déclaré que « du point de vue de la littérature médicale, il n'y a jamais eu de cas de régression de la maladie », il déclare donc : « On peut dire que c'est un événement extraordinaire ». On peut en savoir plus en lisant l'article publié par Zénit, l'agence d'information internationale catholique basée à Rome.

Le Docteur Alessandro de Franciscis qui dirige désormais le Bureau des Constatations Médicales de Lourdes a profité de notre visite pour nous détailler les différentes étapes qui conduisent à conclure qu'une guérison est inexpliquée, exceptionnelle, remarquable.

La 1ère étape : c'est la guérison constatée. Il s'agiit de la déclaration volontaire et spontanée des personnes qui ont éprouvé un changement radical de leur état de santé qu'elles estiment dû à l'intercession de Notre-Dame de Lourdes. Le médecin permanent du Bureau Médical recueille et archive toute déclaration de ce type. Il procède alors à une première évaluation du sérieux de cette déclaration, son étude portant simultanément sur la véracité des faits et sur leur signification. Dans le cas d'Antonietta Raco, cette première étape n'a pas été abordée en l'absence de la démarche volontaire de la pèlerine italienne.

La 2e étape : la guérison confirmée. Ce sera l'étape de vérification, reposant sur une interdisciplinarité, aussi bien médicale qu'ecclésiale. Sur le plan médical, l'opinion des soignants faisant partie de l'Association Médicale Internationale de Lourdes (AMIL) constituée d'environ 12 000 médecins de 75 pays différents, est sollicitée, ainsi que celle, éventuelle, des médecins et professionnels de santé le souhaitant, quelles que soient leurs croyances. Sur le plan ecclésial, dès ce moment, une commission diocésaine, présidée par l'évêque du guéri, pourra effectuer un discernement collégial pour apprécier la manière dont est vécue cette guérison dans toutes ses dimensions. "En cas d'approbation, la personne guérie sera habilitée, si elle le désire, à porter simplement à la connaissance des fidèles cette grâce de guérison authentique survenue dans un contexte de foi et de prière".

3e étape : la guérison ratifiée - Elle comprend également deux lectures, médicale et pastorale, qui se déroulent en deux temps :
1°) Guérison certifiée : C'est le CMIL, en tant qu'organe consultatif, qui apportera une garantie pleine et entière à son "caractère exceptionnel" dans l'état actuel des connaissances scientifiques par une expertise médicale et psychiatre complète.
2°) Guérison proclamée : Ce niveau relève toujours de l'évêque du diocèse du guéri, en lien avec la commission diocésaine mise en place. C'est lui qui fera une reconnaissance canonique de miracle.

22 dossiers ouverts depuis le mois d'avril

Depuis le 1er avril, date d'installation du docteur Alessandro de Franciscis, 22 déclarations de personnes s'estimant guéries ont été consignées sur le registre du Bureau des Constations Médicales. Et ont été examinées par les médecins et soignants du CMIL. Le cas le plus sérieux est celui d'une femme d'un certain âge venue avec un pèlerinage français en 2008. A son retour chez elle, elle s'est dite guérie d'un syndrome grave à la colonne vertébrale et était placée sous morphine depuis plus de dix ans. Les confrères du Docteur de Franciscis, membres de l'AMIL, ont recueilli des documents durant l'hiver. La personne est revenue en pèlerinage à Lourdes avec son diocèse durant la première semaine du mois de juillet 2009. Elle est évidemment allée au Bureau des Constations Médicales et a été entendue par une cinquantaine de médecins et de soignants présents à ce moment-là à Lourdes. Il a été décidé d'ouvrir un dossier.

Avant d'être nommé par Mgr Jacques Perrier, évêque de Tarbes et Lourdes, à la direction du Bureau des Constations Médicales, le Docteur de Franciscis était depuis longtemps un fidèle de Massabielle. En 2008, cela faisait 35 ans que ce pédiatre de renommée internationale venait à Lourdes. Il s'y est déplacé près de 70 fois avec le pèlerinage italien de l'UNITALSI. Depuis sa prise de fonction, ce qui le marque le plus, c'est le grand intérêt des jeunes pour les guérisons. "Ils demandent à connaître le mystère. Pour moi, c'est quelque chose qui me donne de la force. C'est beau !".

Nous remercions le Docteur Alessandro de Franciscis de nous avoir consacré quelque 90 minutes de son emploi du temps très précieux. Nous avons apprécié son souci de communiquer sur ce domaine des guérisons inexpliquées ou remarquables et ce en préservant évidemment le secret professionnel.

(Gérard Merriot)

Les guérisons de LOURDES
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A feuilleter comme un livre
Mis en ligne vendredi 28 août 2009