Musique et theâtre sacrés

Le 2 mai, au soir, dans l'église de Bartrès, on a entendu résonner le claquement des sabots de Bernadette. On a senti battre son cœur. On a vu en ses yeux scintiller l'au-delà. Jeanne Montaigu, nous a fait entrer dans cette grâce.
Y avait-il un lieu et un moment mieux choisis en cette « Année Bernadette » ? Bartrès et son église où Bernadette priait encore trois semaines avant les apparitions.
La voilà. Par le fond de l'église, elle rejoint les gens qui l'attendent, nombreux, pour en faire des témoins.. C'est Bernadette, bigourdane en sabots, qui passe au milieu de nous. Elle est porteuse d'un mystère qui la comble. Sa présence est une invitation à le vivre. Elle se place, légère, face à nous, dans le choeur. L'or du retable baroque l'enveloppe de sa lumière. Sans attendre, elle parle. Sa voix et ses yeux ne sont qu'un seul éclat.
A l'orgue, en alternance, Daniel Abbadie lui donne résonance et tout devient méditation musicale. Le dialogue s'instaure entre la musique, la voix et le silence recueilli d'un public qui devient, à son tour, acteur d'un mystère. Bernadette raconte. Ses mots sont vrais et simples. Le texte tout entier est fondé sur le récit solide de René Laurentin. D'ailleurs, il n'y a pas de texte. Jeanne s'est effacée, c'est Bernadette, vivante, qui est là. Elle ne récite pas, elle se livre, sans penser à rien d'autre qu'à la Belle Dame.
Une communion s'établit, très forte, entre Bernadette et nous. Nous pensions bien la connaître. La voici qui se révèle à nous plus vraie, plus proche. Cette communion s'exprimera d'une seule voix, au final, avec la prière à Bernadette dite par toute l'assemblée, debout, dans une église pleine de monde, débordante de joie.