La 32ème  Hesteyade de Bigorre fait le plein

 

Les 2000 places du chapiteau sont pleines. Pas  une place de libre dès les premiers groupes sur scène. Voici déjà 32 ans qu’existe la Hesteyade de Bigorre. Qui aurait cru en 1977 lors de la première édition que cette manifestation rassemblant les villages de Bigorre dure aussi longtemps ?

 

La Hesteyade, ça ne se raconte pas, ça se vit de l’intérieur. Il faut y participer, communier avec tous les participants pour comprendre et apprécier. Depuis 32 ans c’est toujours la même motivation autour d’une culture et d’une langue, le gascon.

 

Au coin du bar, entre deux chansons, pendant que d’autres se produisent sur scène, la discussion tourne autour de l’avenir de la langue. Beaucoup de locuteurs naturels disparaissent tandis que d’autres sont désespérés de voir l'envahissement de "l'occitan" et l'uniformisation de la langue. "Ils font la même erreur qu'avec le français" disait un habitant de Batsurguère. "Les seuls qui parlent encore leur gascon ce sont les Toy" disait un autre. Une jeune qui parle celui du Lavedan disait : "passé les gorges on ne parle plus la même langue" et elle rajoutait "c'est cette différence qu'on aime, il va falloir faire quelque chose". C’est bien cette différence qui fait l’identité de chacun.

 

A quelques pas, des jeunes entonnent un chant en… patois. « L’avenir est là » dit Daniel. « Ils vont tout reprendre. » Voilà que le moral revient. Mais le constat est clair. Il n’y a bien qu’au Pays Toy que l’on parle vraiment le gascon. LEUR gascon à eux… enfin le Toy pour simplifier.

 

Jean Salles, le coordinateur iboscéen de la fête nous fait remarquer que cette année, sur 54 groupes, 53 chantent en bigourdan et les 7 conteurs font tout en bigourdan. Pas question de français. « C’est normal. C’est quand même la Hesteyade »

 

Pour résumer, les jeunes sont là pour prendre le relais des anciens. Parfois sous une autre forme… un peu plus folklorique comme le regrette les anciens. « On a tellement expliqué à nos parents qu’il ne fallait plus le parler… ». Mais l’âme bigourdane est toujours là et peut-être qu’un jour cette belle langue se parlera de nouveau dans certains foyers où le bilinguisme retrouvera toutes ses lettres de noblesse.

 

Débutée vendredi soir par un bal gascon, la fête s’est poursuivie samedi par la Hestejada deths mainats (la fête des enfants) et évidemment l’apéro hestiu.

Samedi soir, Canta se gausas,  les « canters » étaient à l’honneur et dimanche matin une grand messe en bigourdan (Misse dera Hestejada) avec une chorale de 60 personnes.

Une bonne journée malgré la pluie. Les villages étaient là pour se faire plaisir et uniquement pour le plaisir de se retrouver et de chanter ensemble, enfants, parents et grands parents.

 

Louis Dollo

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Mis en ligne lundi 27 avril 2009