Conférence de presse de l'association des Usagers des rue et routes de Pau

L'intervention du président Christian Gélis

"Nous sommes écoutés peut-être....mais manifestement mal entendus !"

"A l'issue du jugement récent, nous avons souhaité faire un point d'étape sur notre action en faveur de la réouverture du PN 181.

Revenant en premier lieu sur le jugement rendu par le tribunal administratif en référé le 17 septembre dernier, nous rappelons que lors de nos commentaires à chaud nous avions indiqué que la décision rendue ne constituait pas véritablement une surprise, tant nous étions conscients que le caractère même du référé: l'existence d'une urgence à suspendre la décision du préfet ne serait pas nécessairement aisée à faire admettre. Et de fait la situation n'a pas paru exceptionnellement dommageable ou dangereuse pour ne pas attendre la décision sur le fond qui sera rendue dans quelques semaines. C'est du reste bien à ce moment-là que la partie judiciaire se jouera réellement après ce qui n'était somme toute qu'un prologue.
Dans l'intervalle, nous poursuivrons notre travail dans le sens d'une démonstration plus probante encore de nos arguments.
Néanmoins, sans qu'il nous soit permis, en droit, de formuler la moindre critique sur le jugement rendu, il ne nous est pas interdit d'en relever tant les considérants qui, pour le moins, nous semblent plus que curieux et, à minima, de les commenter, que les arguments mis en avant par les services de la préfecture en défense.

Ainsi sur le plan de la légalité de la décision au regard des compétences du préfet, nous relevons que la préfecture estime n'avoir pas procédé à la suppression du PN 181 mais seulement à la réglementation de son franchissement l'argument peut paraître spécieux quand le terme même utilisé dans le rapport SETRA et dans l'arrêté préfectoral est celui de fermeture lequel s'assimile bien à une suppression à terme et une disparition programmée du système de barriérage dès qu'une solution piéton sera trouvée! Evidemment qui disait suppression disait enquête publique préalable ....on peut aussi noter que la suppression ne pouvait intervenir que sur la demande de RFF, laquelle n'a rien demandé!
A moins qu'on ne laisse indéfiniment en place les si jolies glissières de béton et le franchissement piéton actuel pour tenter de fournir une base à l'allégation niant la suppression en fait du PN 181: c'est bien pour nous d'une suppression dont il s'agit!

Dans le même temps nous rappelons, que selon notre analyse de la jurisprudence, en dehors des cas de suppression sur demande de RFF, le ministre des Transports est seul habilité à mettre en oeuvre la réglementation du franchissement ce qu'actuellement la préfecture refuse d'entendre....
Sur leplan des dommages et nuisances occasionnés, il semble exclu par le juge, dans ses considérants, que les incroyables bouchons et la vitesse désormais débridée sur certains axes soient réels et ne constituent pas une atteinte grave et immédiate aux intérêts des usagers. Il suit en cela l'argument de la préfecture qui déclare , comme dans la chanson, que ces difficultés ne sont qu'un simple ressenti et n'existent pas vraiment! Curieux quand dans le même temps, nous donnant par la-même raison, la municipalité s'emploie avec la dernière énergie à trouver les palliatifs nécessaires et que le presse titre encore récemment sur la fin programmée ou espérée des bouchons il y a encore quelques jours. A d'autres que nous cette négation des problèmes ferait sans doute l'effet d'une pure provocation sinon d'un mépris!
    
D'une certaine façon, plus grave encore est le rejet par le juge de la difficulté d'accès au centre hospitalier et plus notamment encore aux urgences situées sur la rue de Pau! Je ne puis croire que la nouvelle préfète, en qualité de Médecin, n'aura pas le soin d'interroger le directeur et les médecins sur ce point? Peut-être même les pompiers trouveront-ils l'occasion de lui en faire leur propre rapport ..... à ce jour le mutisme semble complet....et tout de même inquiétant!
Sous un autre aspect, l'existence d'un préjudice fait aux commerces est clairement niée considérant que leurs seuls témoignages ne sont pas probants...ils apprécieront sans doute!
 
Par ailleurs, nous nous étonnons de ce que le représentant du préfet  met désormais, en avant l'interdiction de franchissement aux poids lourds comme ne supprimant pas le risque d'accidents....en contradiction avec la conclusion du rapport SETRA sur lequel la décision de fermeture s'appuie pourtant puisque celui ci, je le rappelle, indiquait comme mesure à prendre l'interdiction de franchissement aux poids lourds en s'interrogeant toutefois sur les difficultés éventuelles à mettre en oeuvre une telle mesure. Ainsi aujourd'hui et après coup ce sont tous les véhicules qui poseraient problème: quelle soudaine évolution d'analyse!
Parce que si l'on y songe raisonnablement rien ne supprimera jamais les risques d'accident sur aucun passage à niveau sinon la suppression totale. Avec un tel argument, on fermera bientôt tous les passages  à niveau de France!
Et surtout quelle contradiction avec les propos de Monsieur Bussereau, tels que les relataient le Figaro il y a peu, indiquant que 98 % des accidents sur les passages a niveaux étaient liés au non respect des règles du code de la route lors du franchissement, en d'autres termes à l'irresponsabilité et à la faute stricte des usagers. Monsieur Bussereau indiquait du reste à cette occasion que la fermeture ne constituait pas la solution systématique et loin s'en faut ..... Nous disons exactement la même chose, curieux tout de même de n'être pas entendus!
 
Ces éléments et d'autres encore nous interpellent, ils nient délibérément l'existence d'une situation qui trouve des répercussions dans toute la ville et que, pour ce que nous en constatons, tous les Lourdais ressentent désormais dans leur vie quotidienne. Certaines de ces répercussions sont encore à venir parce que la modification et la dégradation des conditions de circulation entraîneront une échappée du tourisme par d'autres axes et que cela découragera certains d'entrer dans la cité mariale qu'ils laisseront de coté comme étape possible à leurs trajets. D'aucuns ont-ils songé un peu aux conséquences économiques de tout ceci?
 
Alors bien sûr, nous poursuivons notre lutte en faveur de la réouverture du PN 181 mais elle ne se limite pas à défendre la vie des quartiers riverains de celui-ci mais bien à jeter un vrai cri d'alarme sur une situation qui concerne tous les Lourdais tant au présent que dans l'avenir. Aujourd'hui tous les dangers et préjudices sont méconnus par l'Administration qui en nie l'existence. Cela est grave et alarmant....
 
  C'est pourquoi, face à cette situation plus que préoccupante, nous organisons le 21 octobre prochain au palais des congrès à 20 h 30 une nouvelle réunion des membres de l'association ouverte à tous ceux qui prennent conscience de l'urgence à se faire entendre plus nettement encore! Je m'adresse de façon plus que sérieuse à tous les Lourdais, cette manifestation a pour but de rendre visible un mécontentent et de mettre le doigt sur les préjudices qu'occasionne la fermeture du PN 181 à toute la ville. Vous avez une occasion de prendre la réelle mesure du problème. N'attendez pas que d'autres le fassent pour vous, chacun doit se sentir concerné et responsable!
 
Cette manifestation nous permettra de rencontrer début novembre , comme convenu avec elle, Madame la Préfète en pleine légitimité et donnera la mesure de l'insatisfaction persistante des Lourdais face à cette mesure. Elle semble donc prête à nous écouter, nous espérons cette fois nous faire entendre..."    

 
Interview de Christian Gélis
Mis en ligne mardi 6 octobre 2009
Mis en ligne mardi 6 octobre 2009