Le chanoine Lalaque

Un grand serviteur des Sanctuaires

 

Le chanoine Lalaque s’est endormi doucement dans le Seigneur, samedi 11janvier, à Saint Thomas d’Aquin. La veille au soir, nous parlions comme d’habitude, sans que rien ne laisse prévoir cette issue discrète, dans le style de sa vie. Monseigneur Perrier, entouré d’une vingtaine de prêtres, présidait ses obsèques, dans cette église d’Ossun, où il avait été baptisé en 1920, année de sa naissance. Le chanoine Lavedan, avec sa finesse coutumière, avait été chargé de brosser le portrait de celui qu’il avait fréquenté, pendant plus de vingt ans, à la maison des Chapelains.

 

Comme le chanoine Lalaque, pour raison de santé, avait été contraint de prendre une retraite anticipée en 1991, beaucoup ne se doutent pas du rôle considérable qu’il a tenu, pendant près de trente ans, dans le Sanctuaire de Lourdes.

 

L’abbé Lalaque, de tempérament réfléchi et perspicace, avait été envoyé faire des études de morale et de théologie à l’Institut catholique de Toulouse, si bien que, dès son ordination par Mgr Choquet, en 1943, il a exercé la fonction de professeur de morale et d’histoire de l’Eglise au grand Séminaire. Sa vie va basculer en 1961, lorsqu’il est nommé économe de la Grotte, en remplacement du Père Bourdette. Ce poste était de la plus haute importance et comportait de grandes responsabilités, où son intégrité, son intelligence vont pouvoir se déployer.

 

En 1962, il règle les derniers chèques relatifs à la construction de la basilique souterraine de Saint-Pie X qui avait si cruellement pesé sur le Sanctuaire et, surtout, sur Mgr Théas : en cette heureuse époque, la confiance était revenue, avec l’argent, et les frais si importants ont pu être réglés avec deux ans d’avance. Alors commençait pour l’économe général une vie intense, vu les travaux incessants qu’il fallait suivre. Le détail en est donné dans le livre précieux de Chantal Touvet qui vient de paraître (Histoire des Sanctuaires de Lourdes, NDL Editions). Le chanoine Lalaque est très exigeant, très droit, et il est parfois éprouvant de travailler sous ses ordres, mais il aura été remarquablement efficace.

 

A cette époque, le Père Bordes va être nommé recteur, en 1977, succédant au Père de Roton. Ces deux amis vont travailler ensemble, pour suivre le Conseil Pastoral des Sanctuaire et les travaux entrepris, en particulier la première version de l’accueil Sainte-Bernadette et les grands rassemblements, comme le Congrès Eucharistique de juillet 1981. Ce Congrès laissera un souvenir inoubliable mais représentera un très gros effort, de la part des Sanctuaires.

 

Pour s’arracher à cette existence qui aurait pu être pesante, les Pères Bordes et Lalaque se livraient à leur passion commune : les excursions dans les Pyrénées.

 

La dernière grosse réalisation du chanoine Lalaque a été l’église Sainte-Bernadette et l’hémicycle, qu’il présente à la presse le 2 décembre 1987.

 

On a retrouvé sur sa table : « Heureux d’avoir vécu ma vocation au service de mon Eglise, mais conscient aussi de mon indignité, je m’en remets à la miséricorde du Seigneur… Merci de prier pour moi. »

 

                                                                                  André Doze

Mis en ligne jeudi 15 janvier 2009-9h55