Avancement des agents territoriaux
La ville de Lourdes la plus "chiche" du département ?

Le communiqué de presse de Michel Arnau,
secrétaire général de l'UNSA 65

L’année dernière ont été organisées les élections des représentants syndicaux de la CCPL, du CCAS et de la Ville de Lourdes. L’UNSA s’y présentait pour la première fois sans moyen aucun mis à disposition, sans panneau d’affichage pour informer les agents.

L’UNSA a remporté cette élection, comme d’ailleurs sur l’ensemble du département des communes affiliées au centre de gestion. Malgré la détermination des candidats qui se présentaient, je suis resté interrogatif quant à l’ampleur de ces résultats qui ont rapidement révélé l’ambiance générale morose des personnels des deux collectivités et en particulier de la CCPL.

Fidèles à nos engagements, nous avons demandé qu’il nous soit attribué les moyens de fonctionnement normaux et équivalents à ceux accordés au syndicat déjà présent sur ces collectivités. La simple mise à disposition des panneaux informatifs a nécessité deux mois et nous n’avons toujours pas accès à l’ensemble des panneaux dont certains sont fermés à clef……. Je ne vous dis pas qu’elle aurait été les réactions outragées des responsables politiques de la commune si un pareil sort leur avait été infligé.

La façon dont a été traitée notre organisation syndicale est indigne d’une commune de l’envergure de Lourdes. Nous avons attendu six mois pour pouvoir bénéficier d’un local de quelques mètres carrés dans l’attente de la mise à disposition d’un local nécessitant travaux….. Lors de notre dernière réunion, 37 agents attendaient devant la porte et nous avons dû nous replier dans un local syndical basé à Tarbes.

Les élus et dirigeants de la commune souhaitent le respect, qu’ils commencent donc à respecter l’organisation syndicale que je représente et les salariés de la commune. Ils ont été jusqu'à refuser ma présence lors de 2 réunions. Certaines vérités ne sont peut-être pas bonnes à entendre, mais après 30 années d’engagement et de défense des agents, c’est bien la première fois que j’assiste à ce genre de manœuvre et à cette absence de concertation.

Ceci me pousse à intervenir par voix de presse, ce qui pour moi représente l’échec total d’une médiation bien engagée et le refus de négocier, ce qui est inadmissible dans le contexte social actuel.

Lorsque je me suis rendu compte de l’ambiance générale déplorable qui régnait au sein des collectivités, j’ai organisé une première conférence de presse pour alerter les élus et la population de cet état de fait. Le résultat a été des mots outragés de certains de nos élus contestant nos propos mais sans qu’aucune solution ne soit trouvée.

Il est bien évident que la nature de mon intervention est aujourd’hui généraliste mais que les six derniers mois m’ont permis de rencontrer une première fois le président de la CCPL et maire de Lourdes ainsi que le vice-président de la CCPL et Maire d’Adé qui ont bien voulu écouter les éléments que m’avaient fait remonter les agents, et je les en remercie.

Malheureusement, ces rencontres n’ont pas généré de modification sensible dans le quotidien des agents. En outre, et malgré plusieurs tentatives, je déplore l’impossibilité d’avoir pu rencontrer le vice-président et Maire de Loubajac, pour essayer d’améliorer les conditions de travail de nombreux agents du service enfance/Jeunesse de la CCPL .

A cet effet, je signale que la médecine du travail à fait passer un questionnaire sur les risques psychosociaux aux agents de la CCPL dont il me tarde d’avoir les résultats et analyses. Là encore, en trente années de syndicalisme, j’ai connu des situations de tensions et de mécontentement mais à ma connaissance, il reste très rare qu’une collectivité dans laquelle certains élus se targuent qu’il n’y ait pas de malaise général, procèdent à ce type de questionnaire.

C’est la raison principale pour laquelle nos délégués des personnels ont rencontré les représentants des collectivités citées afin de se concerter pour améliorer le sort des agents, tendre vers l’équité et la transparence et travailler de concert dans le respect du Service Public dû à la population.
Dans le même état d’esprit, les représentants de l’UNSA étaient présents lors d’une réunion d’information organisée par la municipalité pour déterminer les avancements de grades et d’échelons dans les collectivités et de permettre ainsi d’acter l’investissement et la qualité du travail fourni par les agents dans le respect des taux votés en conseils municipaux et communautaires.

L’UNSA dénonce les choix restrictifs de l’autorité territoriale car les taux votés ne sont pas appliqués. En effet, 1 agent sur 4 est seulement promu (53 agents promouvables, 15 promus si l’on ne tient pas compte du CCAS).

L’UNSA tient à faire remarquer que sur la quasi-totalité des agents promouvables et non proposés, les raisons invoquées par les représentants administratifs des trois entités ainsi que par l’autorité décisionnelle ont été :
- le manque de besoin dans le service
- volonté de « ne pas avoir une armée de généraux » même si cette dernière a été tempérée en ce qui concerne la catégorie C, la plus basse de la fonction publique territoriale

L’UNSA constate qu’aucun élément objectif n’a été apporté pour défendre les choix des collectivités, aucun moyen de contrôle sur le nombre et l’équité des choix et propositions ne peut à ce jour être apporté pour nos collectivités.

De plus, l’UNSA constate avec amertume qu’aucune équité n’est appliquée dans les choix opérés (exemple, pour le grade d’adjoint administratif de 1ère classe après examen, puisque seulement 25% des agents sont proposés à la Ville de Lourdes contre 100% au CCAS et à la CCPL), à grade équivalent, les missions, compétences, conditions de travail….seraient elles si différentes entre nos trois collectivités, de plus certains agents remplissant correctement leurs missions depuis plus de 20 ans attendent toujours leur avancement .
La ville de LOURDES est la seule du département à ne pas avoir salué les efforts fait par les agents qui se sont investis pour passer et obtenir leur examen professionnel. Ces agents occupent déjà les emplois équivalents aux examens obtenus et leur juste promotion n’aurait en aucun cas grevé le budget municipal pour des agents se situant au plus bas de l’échelle de rémunération de la fonction publique équivalent au Smic.

Il faut que chaque agent puisse rencontrer son chef de service afin que lui soit apporté les informations nécessaires à la compréhension de sa non proposition au grade supérieur.

Les représentants du personnel UNSA se tiennent à la disposition des agents pour leur expliquer personnellement les raisons qui ont été données à leur non proposition et s’engagent à les soutenir et les représenter s’ils en estimaient le besoin.

Quoi de plus frustrant à travail égal de voir son collègue promu et pas soi.
Quoi de plus démotivant de ne pas avoir d’explication quant à sa non promotion lorsque sa fiche de notation ne comporte aucune restriction quant au travail apporté.

Quoi de plus énervant de voir des élus vous remercier par le travail accompli dans la commune pour la venue du pape, l’année du jubilé, le tour de France etc.

Les remerciements, c’est au bas de la feuille de paye qu’ils sont effectifs.
Il faut que des discussions soient engagées pour plus de transparence au niveau des choix de la collectivité. Que les taux de promotion votés en soient respectés.

Que les organisations syndicales puissent négocier les avancements sur des critères objectifs et ne pas être conviés à une simple réunion d’information concernant les promus sans argumentation sur leur choix.

Qu’elles puissent avoir accès aux feuilles de paie des catétories B et C pour savoir qui touche quoi et sous quelles conditions d’attributions. Même si le versement des primes est du bon plaisir de l’autorité territoriale, la aussi les salariés des communes et les contribuables ont le droit de savoir.

Si cela n’est pas appliqué, on ne pourra s’empêcher de penser qu’est appliquée la politique des petits copains ou la magouille règne en maitre.

La sérénité dans les services ne reviendra qu’à ces conditions.

Elle reviendra aussi à la CCPL si le problème de l’encadrement est résolu. On ne peut pas laisser des gens qui n’ont plus la confiance des salariés, qui sont dans l’incapacité de répondre aux questions posées, qui sont obligés de s’appuyer sur l’encadrement LOURDAIS, pour régler leur problème. On ne peut pas comprendre comment les élus n’entendent pas la grogne des salariés. Un jour tout se sait et la chute est d’autant plus lourde.

Il faudra nous expliquer pourquoi le taux de promotion des agents est le plus bas du département (TARBES, BAGNERES, LANNEMEZAN, SEMEAC, AUREILHAN, GRAND TARBES, COMMUNAUTE DE COMMUNES HAUTE BIGORRE ETC……..)

Avons-nous les plus mauvais agents du département ? (ou alors les plus mauvais encadrants ?)

Nous ne pouvons pas croire que ce sont des problèmes budgétaires qui entrainent cet état de fait, ou alors proportionnellement au nombre de promotions par rapport aux autres communes, la CCPL et la commune de Lourdes sont les plus mal gérées du département ? Ou pire encore la non promotion de certains permettraient-elles la promotion d’autres, ou l’attribution de primes illégales ou infondées pour d’autres.
Puisque nous ne pouvons à l’heure actuelle avoir ces réponses, il faut que les élus et la population demandent des comptes. Il faut que soient mises à leur disposition les feuilles de paye des salariés sur les derniers six mois pour que toute suspicion soit levée.

Mis en ligne jeudi 11 juin 2009