Billet d'humeur n°7

         

Bon! Vous allez dire que je suis un râleur, toujours de mauvaise humeur, eh bien non! Vous vous gourez. Le doigt dans l'œil vous avez, et enfoncé grave. Je suis content. Enfin presque, car toute médaille a son revers. C'est une première à Lourdes, un consensus s'est créé au sein de notre conseil municipal. Si ce n'est l'entente cordiale, cela y ressemble fort. Pour fêter le quarantième anniversaire du premier alunissage, nos édiles ont dû louer un charter Ariane et ils doivent à cette heure contourner la face postérieure de Sélène regrettant au fond d'eux-mêmes qu'elle ne ressemble pas à celle de Fanny. Soyons sérieux l'instant est tragique. Silence radio. Black-out sidéral.

 

Ils vont avoir une drôle de surprise en revenant sur terre, lorsqu'ils vont apprendre que le P.N. 181 de la route de Pau est supprimé.  Ah! ça y est, ils reviennent. Mais ils ont l'air d'être au courant. Il y en a un qui en parle, je n'entends pas bien mais il me semble qu'il parle de tout ce qui n'a pas été fait pour garder le passage à niveau  ouvert. Tiens! Aucun ne relève la question pour dire ce qu'il aurait fallu faire pour le maintenir en service. J'étais à Vizens l'autre matin et je n'y ai vu que José Marthe. A l'instar des météorologues qui souvent feraient mieux pour nous de prédire le temps qu'il va faire, de regarder par la fenêtre plutôt que de faire une fixation sur leur écran d'ordinateur, les responsables auraient dû se rendre sur place, à différents moments et sur plusieurs périodes pour jauger la réalité et prendre la meilleure décision.  C'est seulement sur site que l'on peut s'apercevoir des défauts et avantages de la situation.

 

- Oh! René, tu "gagates", qu'est ce que c'est ton histoire d'Ariane. Ils sont ici nos conseillers, bien calmes, presque en léthargie dans les salles climatisées de la mairie. Tu étais parti à la pêche et tu reviens complètement déphasé mon pauvre vieux.

 

-  Là je ne pige plus. C'est vrai que les arcanes politiciennes pour moi, c'est pire que le labyrinthe du Minotaure. Comment! Pour un petit train qui promène les pèlerins dans notre ville, on en fait tout un fromage, et pour un passage à niveau qui emmerde des centaines de gens,  personne ne bouge chez les élus? Pourtant ça en fait des électeurs concernés, entre ceux qui sont pour et ceux qui sont contre. Mais ça, c'est la Politique… et je suis heureusement non politicien, seulement consultant pour travailler sur la circulation douce et autres bricoles.

 

-   Alors de quoi te mêles-tu? Sur les passages à niveaux, il n'existe pas de pistes cyclables.

 

-  Non! Mais voilà. J'ai été convié à participer à la campagne électorale avec en contre partie l'aide municipale pour les actions que je mène sur la construction de pistes cyclables et la sécurité des cyclistes en général. Réfléchis un instant. Si à la place des voies ferrées on construisait des VOIES VERTES? Regarde la ligne Lourdes-Pierrefitte, il y a davantage de monde qui y circule maintenant, que lorsque le tortillard s'y promenait à vide. Imagine toutes les Voies Vertes convergeant vers Lourdes. Je serai employé à plein temps entouré de secrétaires plus jolies les unes que les autres. Je statuerai sur les échelons hiérarchiques suivant les conpétences (y a pas faute). Le local des CRL serait bientôt trop petit, il faudrait échanger les sièges sociaux avec le conseil municipal. Toute mon équipe à la mairie et le conseil municipal à Soum, ça devrait marcher. Ce serait le plus gros chamboulement populaire depuis l'instauration des congés payés. Des millions de cyclistes en autonomie complète se rendant à Lourdes sans bruit, sans danger, sans pollution, sans problème, et je ne compte pas les Chinois nés avec un vélo entre les jambes. Leur venue se compterait en millions de milliasses. Lourdes deviendrait alors la plus importante "pélerinopole" du monde. Les permis de construire seraient attribués suivant contributions à … (censuré). Les hôtels seraient aussi hauts que l'Empire State Building et les magasins comme le World Trade Center. Non mauvais exemple, ils seraient trop visés par l'aviation. Disons que les commerçants seraient autorisés suivant la même règle à construire des Méridien en bondieuserie, des Champion de la médaille et de la Vierge bouteille ou autres Grandes Surfaces obligatoirement nécessaires à l'expansion de notre Cité. Comme Andorre la Vieille, Lourdes s'étendrait dans les vallées, englobant dans sa périphérie, Tarbes, Bagnères, Juncalas, Omex et les 9 com'Une. Les impôts impopulaires seraient supprimés pour la population autochtone. Ils seraient remplacés par une taxe de séjour "au réel" versée par les hôtels à la caisse des CRL.

 

Les impôts fonciers ou autres seraient perçus par la municipalité qui devrait en retour assurer la bonne marche des services et la création d'aménagements indispensables. Les Lourdais qui souhaiteraient, je ne dis pas travailler, mais avoir un emploi, seraient tous fonctionnaires municipaux payés en tant que cadres scrutateurs.

 

Et MOI l'instigateur de toutes ces richesses je serai….

 

-  Eh! CESAR, reste avec nous ou va prendre une douche froide à la "Pension du Plateau". Arrête de dire des conneries, quoique… si tu en fais ta profession de foi pour les prochaines municipales… tu peux toujours promettre, il y a pas mal de précédents.

 

- Bon sang ! Je divague. Ces pistes cyclables me font voyager loin, loin. J'en reviens à nos passages à niveau. Regarde ces deux photomontages, ils  recréent des situations envisageables au P.N.182 de Vizens. Seule l'urgence à renseigner les responsables m'oblige à limiter ma production. Je trouve bizarre, dangereux et complètement inconscient d'avoir fermé le P.N. 181 avant d'avoir sécurisé le P.N. 182. Depuis le temps que ce dossier est à l'étude…Ces bureaux d'études quand même…Celui-là toutefois, pousse le bouchon un peu loin, concluant sur un incident qui peut se produire sur tous les P.N. de France et de  Navarre que la fermeture de notre P.N.181 est la solution "la plus opportune". Z'ont cherché pourtant. Z'ont pas trouvé autre chose. Sur les autres alors, ON peut s'y faire tuer. Ça ne les regarde pas, ON ne leur a pas demandé leur avis.

 

S'il y a un accident sur le P.N. 182 qui sera responsable? Taisez-vous ! J'veux pas l'savoir.

 

René Delhom

Mis en ligne vendredi 24 juillet 2009