Mozart… l’Apéritif qu’on sert
« C’est la
Fête des voisins, Qui se tiennent par la main, En chantant ce gai refrain,
Coin, coin, coin, coin. Y a du confit de canard, du fromage et du pinard,
Personne n’est en retard, Heureux fêtards !»
C’est comme cela qu’a débuté au quartier Mozart la fête des voisins
première du nom, mais certainement pas la dernière. L’adage Bigourdan :
Porto t’en y, s’en y bos, qui veut dire en bon Français : Si
tu en veux, tu en portes, fut si bien compris par chacun, que nous nous
sommes retrouvés avec un énorme stock de boissons et de victuailles
qui aurait pu alimenter la Ville de Lourdes pendant une semaine. Nous
remercions la municipalité qui nous a offert vaisselle, couverts, nappes
et Apéro. C’est par lui qu’à
démarré la fiesta.
Sous l’auvent aménagé en chapiteau, toute la soirée
nous avons pu narguer une pluie tenace. Le
vin dedans, la pluie dehors ! Après l’apéritif municipal, les
présentations n’étant pas terminées, ce furent les apéritifs importés-perso.
Au diable l’alcotest, il n’y avait que des piétons. Comme nous avions
pris la précaution de faire une bonne étagère de toasts, rondelles de
saucisson et autres ¨bocadillos¨ les apéros bien rangés ne firent que
rosir les pommettes. Il m’étonnerait que je puisse vous donner la liste
complète des plats présentés. Pâtés, saucissons, jambon, quiches, poulet,
rôti de porc pipérade, précédèrent le trou Bigourdan. A l’heure où
la ceinture devenait trop courte, il fallait une pause. Ce fut une reconstitution
de l’origine de la gymnastique collective qui fut proposée. La gymnastique
collective, contrairement à ce que l’on croit n’est pas d’origine Chinoise.
Elle est bien de chez nous. Elle fut inventée dans l’Aude, par le clan
de Tautavel il y a exactement 452.008 ans. Le clan chassait sous la
Caune de l’Arago, marchant en une file qui n’était pas encore indienne.
Tout à coup, une ombre gigantesque le recouvrit, une espèce de pipe-line
l’écrasa dans les hautes herbes. Instantanément, les hommes levèrent
les bras pour se dégager. L’ombre se figea sur place. Le chef, marchait
comme il se doit à côté de la
file. Plus intelligent que les autres (c’est pour cela
qu’il était chef) il analysa immédiatement la situation et donna les
ordres en conséquence, indiquant par le geste, les mouvements salvateurs.
Aux hommes qui à bout de bras soutenaient l’énorme tuyau, il fit signe
de se pencher toujours bras tendus vers l’avant, puis de se redresser,
et se repencher pour se redresser à nouveau et ainsi de suite en accélérant
la cadence. Peu à peu le
long cylindre se releva pour prendre une position parfaitement horizontale,
dégageant ainsi les chasseurs exténués par cet exercice auquel ils n’étaient
pas entraînés. En masturbant le mammouth, ils sauvèrent leur vie et
comprirent les bienfaits des mouvements gymniques qui leur donneraient
force et souplesse. La gymnastique collective était née. Revenons à
notre fête, l’exercice reproduisant un des principaux instants de l’évolution
de l’Humanité étant terminé sous les fous-rires des exécutants surpris
par la chute de l’histoire, chacun reprit sa place. Sur les tables,
il restait en attente, salade, fromages, tartes de toutes sortes, crêpes,
vins fins et j’en oublie, pour faire monter la pression et la température. Tout
cela concassé, mastiqué, malaxé, et arrosé en racontant des histoires
mignonnes ou grivoises a donné une ambiance que seule l’heure de se
quitter a pu arrêter. Il y en a qui travaillent encore et commencent
de bonne heure. A 11h30, tout le monde se levait et dans une ronde d’embrassades,
jurait de se retrouver plus souvent afin de s’entraîner pour de nouvelles
fêtes.
René
Delhom |