Elections municipales de Luz - Saint-Sauveur

Laurent Grandsimon :
"Construisons Ensemble l'Avenir de Luz"

Il y avait longtemps qu'à Luz il n'y avait pas eu plusieurs listes complètes. Il semble que 2007 sera un bon cru avec deux listes : l'une du Parti Socialiste avec Alain Lescoules, maire sortant et l'autre, concurrente, avec Laurent Grandsimon qui a su " réunir des personnes motivées autour d'un projet. "


Laurent Grandsimon

Laurent Grandsimon, un nouveau sur l'horizon politique luzéen ? Pas vraiment. Un revenant au pays venant bousculer des habitudes ? Peut-être bien. Avec une femme australienne, il parle sans doute plus l'anglais que le patois mais il n'en est pas moins Toy. Il a grandi dans la cour de l'école de Gèdre et joué dans celle d'Arcizans-Avant où sa mère était institutrice, il suit des études à Théo à Tarbes, obtient un DESS de management et d'informatique et s'en va s'installer en Australie. Mais, inconsciemment sans doute, le mal du pays est là. En 2003, il achète la maison de sa grand-mère, Jeannette Burret qui est en fait l'Hôtel des Templiers face à l'église. Tout en parlant, nous voyons que sa famille a marqué toute une époque de la vallée. Un grand oncle médecin, Georges Cazaux, un grand père, principal du groupe scolaire, Louis Burret qui dirigea l'Orphéon.

Mais nous comprenons qu'il n'est pas là pour parler de lui. Il veut d'abord parler de l'avenir de Luz avec une équipe qui s'est réunie autour d'une certaine idée du village et qui développe des projets cohérents avec cette idée. Il est là pour " animer une équipe qui a la volonté de réussir " et non pour diriger.

"Dynamisme et transparence", tel est le nom de la liste qui s'est constituée. A lui seul c'est tout un programme qui rassemble " des personnes d'horizons différents." Un rassemblement autour d'une " éthique de développement " qui va au-delà des partis politiques puisqu'on y voit aussi bien des gens clairement affichés à gauche et à droite comme Jacques Béhague, conseiller général sortant UMP. Mais la quasi-totalité d'entre eux n'a aucune carte de parti politique.

Pour cette équipe " le développement ne passe pas par le volume. C'est un réflexe dépassé des années 70 / 80….. Ce n'est pas le nombre de lits qui compte. " Il faut arrêter le béton et "valoriser l'existant par un apport de clients supplémentaires." Avec un taux d'occupation de 25 à 40 % les structures d'hébergement ont de la marge pour rechercher d'autres clients, d'autres marchés en dehors des " hautes saisons ". Et puis, " les vacanciers ont de moins en moins d'argent. Il faut prospecter autre chose que du ski. " Il ne faut plus " construire n'importe quoi, n'importe comment " au risque de porter atteinte au tissu social du village avec des investissements qui portent atteinte aux meublés existants, qui participent à l'inflation du foncier ne permettant plus au Luzéen de vivre chez eux, obligeant les jeunes à s'expatrier hors de la vallée. " Il n'est pas normal que des jeunes doivent aller se loger à Pierrefitte " car s'est l'engrenage de la " disparition des jeunes familles, des enfants, puis de l'école, etc… " Pour cette équipe, il faut agir sur deux points :

  • contrôler le type de bâtiment, la densité, l'architecture et le volume des projets.
  • avoir une politique sociale : acheter des terrains, faire des lotissements sociaux qui sont actuellement insuffisant ce qui entraîne un exode de population.

Mais ceci doit être fait en concertation et collaboration avec les autres communes du canton.

Nous voyons là poindre l'idée d'intercommunalité.
La notion de tissu social reste une idée forte dans la discussion avec cette équipe. La critique à la situation actuelle c'est qu' "on fragilise le système plutôt que de le renforcer "… " Les stations alpines ont passé un virage, nous pas encore. La situation n'est donc pas irréversible s'il y a une volonté très forte. "
Certes le développement est nécessaire mais pas à n'importe quel prix. Il y a le fond et la forme. Et dans la forme, " il faut garder l'aspect convivialité. C'est ce que recherche le client dans des villages comme le nôtre. " Et de regretter que " le relationnel entre nous est déjà perdu…. Nous n'avons plus de relationnel… On pense au boulot… " Pour eux le relationnel est un atout commercial, une authenticité recherchée qui constitue un fond de commerce pour une clientèle nouvelle. " L'esprit village doit renaître. " Ils font le constat que " le soir les rues sont vides dans le village… parce qu'il n'y a plus de relationnel. "

C'est bien tout un état d'esprit qu'ils veulent voir revivre dans la communauté luzéenne. Un état d'esprit qu'ils veulent différent de celui des stations alpines.

Il y a aussi " une politique du foncier à revoir. " L'élevage doit conserver sa place. " Il y a assez de terrains constructibles, pas question d'augmenter…. Il faut intégrer les agriculteurs dans la réflexion. " Ceci nécessite " d'éviter la politique du coup par coup en fonction des promoteurs. " Pour eux, " l'agriculture fait partie de l'authentique et participe à l'activité touristique. " Il est cité l'AOC du mouton " Barèges - Gavarnie " mais nous pourrions citer bien d'autres produits fabriqués et vendus localement sur la marché tel que le miel, les fromages de chèvres, etc… L'artisanat est également à développer avec de nombreux autres petits métiers qui contribuent au développement touristique. Et puis les éleveurs sont indispensables à l'environnement. Ils sont aussi des buts de randonnées, etc…

L'authenticité c'est aussi l'embellissement du village. " On n'entend plus l'eau couler " nous dit une candidate. Et vient dans la discussion l'affaire du stade et du complexe sportif. " Il faut un projet cohérent et structurant " comme expliqué dans le premier journal de campagne. De même, la liste n'est pas favorable à une déviation de la circulation. Il faut " un lieu de stationnement des bus pour visiter le village, l'église et voir le château. " Une autre forme de tourisme qui pourrait accentuer l'activité des commerces.

L'équipe veut aussi se diriger vers les énergies nouvelles, les constructions aux normes HQE (Haute Qualité Environnementale) même si l'investissement est plus important, le retour à moyen terme peut être intéressant. Tous regrettent que la maison Poque ne soit pas aménagée selon cette norme et reconnaissent qu'elle va grever le budget communal durant un ou deux ans. Les nouvelles énergies et normes de constructions peuvent être " compatibles avec une esthétique traditionnelle " Il faut " montrer l'exemple pour le privé. "

Le volet social du programme sera rendu public à la mi-février avec le second numéro du journal de campagne. Il faut renforcer " les objectifs de cohésion sociale de la vallée. " Pour eux, " le Centre Communal d'Action Social doit être indépendant de la politique…. Des actions doivent être intercommunales. "


Le team "Dynamisme et transparence"
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Les transports notamment " le mouvement des populations touristiques sont un problème " selon Jacques Béhague. "Il n'y a pas de bus, pas de transports adaptés depuis gares et aéroport pour desservir la vallée."

Beaucoup de travail pour cette liste pleine d'enthousiasme et bien décidée à s'occuper des affaires du village. Huit hommes et sept femmes de tous horizons, toutes origines dont la moyenne d'âge est de 46 ans (le plus jeune, Sylvain Broueilh a 30 ans et la plus âgée 60 ans) souhaitent se retrouver tous à la mairie pour travailler en équipe comme ils ont déjà débuté à le faire. Manifestement, ils sont en train de créer une nouvelle gouvernance pour Luz. Ils ne cachent d'ailleurs pas leurs intentions : " il faudra continuer à faire des réunions élargies. " Laurent Grandsimon se dit favorable à l'organisation de référendums consultatifs " pour les grands projets, si non un débat. "

Texte : Louis Dollo