Une partie de
l'équipe de l'APF
avec Emilie Sabathé |
C'est ce
qu'a voulu savoir l'Association des Paralysés de France
et avec eux, Emilie Sabathé, conseillère municipale
déléguée au handicap en organisant une opération
de sensibilisation afin de faire prendre conscience des obstacles
rencontrés par les personnes en situation de handicap auprès
des commerces.
La plus grande difficulté ressentie au quotidien réside
dans les problèmes d'accessibilité des lieux.
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L'inaccessibilité
est la 1ère des discriminations vécues par les personnes
en situation de handicap.
La problématique est particulièrement visible dans les
commerces de proximité comme ceux de la rue Maréchal
Foch que nous avons visités au point que beaucoup de personnes
à mobilité réduite nous disent " Je ne
fais mes courses qu'en supermarché ". Dommage pour
un commerce de centre ville qui cherche à se " revitaliser
" D'autres ironisent en nous disant " Il m'arrive
souvent de me faire servir sur le trottoir ". En effet, difficile
d'imaginer une personne en fauteuil aller s'acheter un produit chez
Yves Rocher. Pourtant, un handicapé c'est une personne comme
une autre
enfin, presque
Mais c'est une différence
qui peut arriver à tout le monde. Un accident est si vite arrivé
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Trois marches
qui gènent tout accès. |
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Un autre
handicapé témoigne en nous disant " je me
fais accompagner mais je ne comprends pas pourquoi l'on s'adresse
toujours à la personne qui pousse mon fauteuil plutôt
qu'à moi-même " Situation qui est parfois
comique
Pour qu'un
commerce soit vraiment accessible, il ne suffit pas d'y rentrer.
Il faut aussi pouvoir y circuler facilement à l'intérieur.
Le plus bel exemple est la chocolaterie Berger. Facile pour y
entrer, facile pour y circuler et le " top " du magasin,
les meubles intérieurs sont mobiles. C'est un peu plus
compliqué pour entrer à Royalty mais " des
travaux sont prévus " nous dit le chocolatier
tarbais. Parions que nous serons prochainement proche de l'excellence.
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Un meilleurs
accès aux commerces est un confort pour tout le monde mais
c'est aussi pour la personne handicapée la possibilité
d'avoir la liberté d'acheter dans le commerce de son choix
et non pas uniquement parce qu'il est ou n'est pas accessible.
Actuellement,
il n'y a pas vraiment d'obligations. Toute fois, la " loi handicap
" du 11 février 2005 pose un délai de 10 ans
pour la mise en accessibilité du cadre bâti donc des
établissements recevant du public.
C'est bien
avant ce délai que l'ensemble de la société
doit s'engager dans une démarche volontariste, responsable
et concertée.
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Cette marche
qui laissera cette jeune fille sur le trottoir |
Toujours une
marche....
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Cela concerne
toutes les personnes à mobilité réduite :
les parents de jeunes enfants en poussette, les personnes âgées
ou momentanément fragilisées.
Emilie Sabathé
nous précise que " la mairie de Tarbes n'a aucun
moyen de pression pour obliger les commerces existants. Mais pour
les nouveaux permis de construire ou les rénovations soumises
à autorisation, il n'y aura pas de dérogation, pas
d'indulgence, pas de tolérance. " C'est ce que
Gérard Trémège avait appelé au cours
de sa campagne électorale " l'exemplarité
de la ville. " Mais la ville n'est pas seule concernée.
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Emilie
Sabathé qui a tenu à voir plusieurs magasins en situation
réelle avec des handicapés précise avec beaucoup
de professionnalisme que "la loi sur l'égalité
des chances prévoit que l'agglomération, c'est-à-dire
le Grand Tarbes, crée une commission d'accessibilité
dans laquelle chaque type de handicap doit être représenté..."
Et cette question de l'accessibilité ne concerne pas que
les commerces. " Elle concerne également les logements
" dont il faudra faire un inventaire de ceux qui sont adaptés.
Actuellement, il n'y a pas de sanction pour ceux qui n'ont pas adapté
leurs accès mais après 2015, il pourrait en être
autrement. |
Explication
de texte par Nathalie Baleur.
.... il y aura une prochaine tranche de travaux.
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Emilie Sabathé
vérifue la hauteur de la marche |
La visite
se poursuit avec des explications très techniques. Chez
un commerçant de vin, la marche fait 9 cm, au magasin de
chaussures, Emilie Sabathé vérifie elle-même.
C'est 5,5 cm, une pente doit être possible. Chez le libraire,
la pente est trop forte, le fauteuil se renverse à l'arrière.
C'est même dangereux. Même chose chez un marchand
de lunettes. Les commerçants sortent sur le trottoir pour
discuter, expliquer leur problème. Pour l'un, le bail lui
interdit des modifications. Oui mais elles sont légalement
obligatoires. Il faudra revoir le bail. Pour un autre, c'est toute
la vitrine qu'il faudra refaire et ça coûte
Cette autre n'est là que depuis un an et demi
Ici
c'est un franchisé. Il faut voir avec le siège à
Paris. " Ecrivez leur, nous on ne peut rien faire. "
Enfin
ils encaissent à chaque client !
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Ce qui est redoutable
dans ce magasin,
c'est que à peine arrivé devant la port,e
on vous offre du chocolat
Les contraintes techniques
sont très précises. Mais pas toujours satisfaisantes pour
tous les handicaps. L'Association des Paralysés de France (APF)
a déterminé 3 degrés d'accessibilité qui se
distinguent par 3 couleurs différentes :
- Vert = accessible
seuil et ressaut inférieur ou égal à 2cms ; pente
inférieure ou égale à 5%
- Orange = un peu
accessible pente entre 5 et 8% sur 2m maxi ; pente entre 8 et 10% sur
0,5m maxi
- Rouge = inaccessible
au dessus des critères précédents
Partant de là,
le résultat est tombé pour la seule rue Maréchal
Foch. Sur les 112 commerces recensés dans cette rue il y a :
- Vert : 30 (27%)
- Orange : 14 (13%)
- Rouge : 68 (60%)
Il est clair qu'il
reste du travail à faire.
L'accessibilité
à l'APF
Texte
et photos : Louis Dollo
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