Tarbes
: La gauche KO
Victoire de Gérard Trémège
La victoire (A. Bouchard)
Dimanche, 18h30, une visite dans plusieurs bureaux de vote, les premiers bulletins dépouillés et l'équilibre entre les deux listes laissait entrevoir une issue très incertaine. Puis une très légère avance dans quelques bureaux. A 19h, rien ne semblait évident.
En 2001, Gérard Trémège n'avait été élu que de 26 voix d'avance sur la liste de gauche. Ce qui signifiait qu'il dirigeait la commune avec pratiquement aucune majorité de la population. Hier soir, il sentait que la différence serait plus importante avant même l'arrivée de tous les résultats. " Pas de déclaration, il faut attendre " Décidément, il prend beaucoup de précautions. Pendant ce temps, au QG de la liste Glavany au Grand Tarbes, l'ambiance retombe. " Pas la peine de te déplacer, ils restent enfermés dans leur bureau " me dit un journaliste sur place. Nous comprenons la déception dans le camp de gauche. Eux aussi ont mené une campagne difficile. Mais manifestement moins efficace. Ils n'ont pas su convaincre, trouver les bons arguments, emporter la confiance des Tarbais. Alors que l'on parle, dans toute la France, d'une déferlante de gauche, nous comprenons qu'à Tarbes, il en sera différemment. Et au-delà de la victoire de plus en plus probable de Gérard Trémège, c'est la défaite de Jean Glavany qui est en train de se produire. A la mairie, les résultats continuent d'arriver. Puis les membres de l'équipe de Gérard Trémège. Tout le monde s'embrasse. C'est la joie. Francis Touya arrive. Gérard Trémège se lève " Bonsoir Monsieur l'adjoint au maire. " Moment démotion. Les deux hommes s'étreignent. Francis Touya laisse entrevoir une larme de joie. " Belle victoire pour cet homme de gauche " nous dit quelqu'un de l'entourage, lui qui s'était " associé avec le diable la pire des fripouilles " lui avait-on dit dans son "camp de sensibilité ". " Ce soir je ne regrette rien ", me dit-il. " Après avoir vu les méthodes employées par les autres " On sent chez lui de l'amertume que l'humanisme qu'il incarne ne soit pas là où il aurait dû le trouver. Mais il est " très heureux ". Mais où est donc Albert Malfait ? Impossible de l'approcher. Il est au milieu de la foule avec ses camarades à savourer les résultats qui s'affichent sur le grand écran de la salle des fêtes ponctués d'applaudissements. Des anciens arsenalistes sont là. Albert ne renie pas son passé. Il l'affirme. Comme il se plait à le dire " on va donner une nouvelle vie à l'arsenal ". Un homme s'approche difficilement dans cette foule. " Je ne suis pas arsenaliste, je suis retraité d'Alstom. Bravo pour ce que tu as fait. Tu as raison. " Comme pour Francis Touya, l'émotion est là. Pas besoin de mots pour l'exprimer. Le regard suffit. Tous les résultats ne sont pas arrivés mais déjà la victoire de Gérard Trémège parait évidente. Dans la salle on réclame Gérard . La foule est si dense qu'il a quelques difficultés pour atteindre la salle du conseil. Tout le monde veut le saluer, le féliciter, l'embrasser Il parvient enfin à la salle des fêtes, monte sur une table et là c'est un délire d'applaudissements. Un micro à la main, il remercie tout le monde Il parle " du contact qui s'est formé entre le maire et les Tarbais de l'engagement au service d'une ville, c'est le travail qui a été reconnu ce soir je rends hommage à tous ceux qui m'accompagne depuis la mi-novembre c'est une aventure humaine extraordinaire. " " Sans eux je n'étais rien. Nous avions besoin les uns des autres 4200 personnes rencontrées au cours des réunions Merci à tout ceux qui ont permis cette réussite. " Et il lance un message à tous ceux qui ne l'ont pas choisi. " Je respecte leur engagement. Je suis le maire de tous et qui que ce soit, chacun pourra compter sur moi et mon équipe sans jamais demander l'étiquette qu'il a sur le front. "
Aujourd'hui le Grand Tarbes pourrait bien " tomber ", non pas à gauche ou à droite, mais dans un nouvel esprit de travail dans l'intérêt commun des populations de l'agglomération. Gérard Trémège devrait proposer une sorte de " charte " dans ce sens. Voilà une évolution qui pourrait bien être positive pour tout le monde en espérant que tous les maires des communes concernées en acceptent le principe, sinon, à quoi servirait le Grand Tarbes ? La gauche KO à Tarbes, peut-être. Mais "une gauche qui doit et sera respectée dans un esprit de travail et non de luttes politiciennes.".... "Respecter les autres pour être respecté soi-même." C'est sans doute le message qu'il faudra retenir de ce scrutin. |
Texte
: Louis Dollo
Photos : Alain Bouchard et Louis Dollo