La Chambre d'Agriculture
des Hautes-Pyrénées en session

Au cours de sa session du 21 avril 2008, la Chambre d'Agriculture des Hautes-Pyrénées a examiné les comptes financiers de l'institution consulaire. Moment important de cette réunion mais qui est rarement le plus marquant pour les participants si n'est que la masse salariale est le poste le plus important avec une progression de plus de 2.7%.

Progression bien plus importante que les retraites des exploitants dont Bernard Lacaze nous apprend que selon la Cour des Comptes, elles sont 3 fois inférieures à la moyenne des retraites du régime général et 6 fois inférieures à la moyenne des retraites des régimes spéciaux. " Les paysans se plaignent toujours mais il y a peut être une petite différence à corriger. "

Le milieu agricole est confronté à une multitude d'obligations, de contraintes et de subventions en tous genres. La situation devient tellement complexe et les contrôles tatillons de l'administration tellement lourds de conséquences pour les exploitations, que la Chambre d'Agriculture a dû se doter d'un service de " conseil sur mesure qui respecte l'autonomie " de chaque exploitation. CLEO, c'est le nom de cette structure qui doit pouvoir permettre de faire face aux exigences réglementaires. L'objectif est de sécuriser les exploitations, organiser les dossiers, fixer les priorités et dynamiser l'exploitation.

Le débat s'est bien évidemment ouvert sur la nouvelle politique agricole commune (PAC) avec le Directeur Départemental de l'Agriculture en faisant le point sur la synthèse des débats départementaux. Plus de 5000 personnes ont participé à ces débats dans pratiquement tous les départements.
" La diversité des points de vue exprimés, reflet de la diversité des productions et des territoires et des interrogations suscitées par le changement, un large consensus se dégage des débats dans les départements pour approuver la stratégie proposée pour la présidence française :

  • Anticiper le débat sur la PAC de l'après 2013 sur la base d'objectifs dégagés par les Assises.
  • Utiliser le bilan de santé pour amorcer dès 2009 une réorientation de la politique agricole commune. "
Des inquiétudes concernent la fièvre catarrhale et la vaccination. Il manquait 40 000 doses de vaccination. Le Préfet a eu des propos rassurants pour les transhumants. Grâce aux doses destinées à la Corse dont la livraison peut être différée, 80% du cheptel du département sera vacciné et la seconde vaccination pourra être faite en estive. Des éleveurs s'étonnent qu'il ait fallu tant de temps pour récupérer des vaccins de type 1 existant en Espagne.

Glané autour de la table….


Il existe des opérations de vaccination assez surprenantes. Des discussions au cours du repas, toujours très instructives, nous notons que des seringues ne fonctionnent pas ou mal, que des bêtes ne reçoivent que la moitié de la dose ce qui tend à créer un aspect folklorique à ce qui devrait être sérieux.

Les troupeaux " étrangers " pourraient ne pas venir. En effet, les règles de vaccination ne sont pas les mêmes d'un département à l'autre. De même pour les types de fièvre. Ainsi, en Gironde, il faut être vacciné du type 8 et dans les Hautes-Pyrénées de type 1. Mais le comble est le cas du troupeau venant et repartant à pied de Gironde pour estiver au-dessus d'Estaing. A priori, il peut venir dans les Hautes-Pyrénées mais il pourrait ne pas pouvoir repartir en Gironde. Conclusion : sa transhumance pourrait être compromise.

Et en Barousse, c'est presque comique….
Les règles ne sont pas les mêmes entre les Hautes-Pyrénées et la Haute-Garonne. Il faudra donc clôturer le département pour éviter que les bêtes ne se côtoient. Voilà un beau programme…. Irréalisable !

Monsieur le Préfet rappelle à cet égard qu'au cours de la réunion de Luxembourg des Ministres de l'Agriculture, " Michel Barnier, avec le Portugal, a exprimé des préoccupations quant aux mesures d'encadrement de la circulation des ruminants en raison de l'épizootie de FCO. Certaines mesures retenues semblent disproportionnées au regard des impératifs sanitaires… " Et il précise que " les discussions se poursuivent avec les pays partenaires" notamment l'Italie.

Le plan de soutien à l'économie montagnarde (PSEM) était bien sûr à l'ordre du jour. L'arrêté serait signé mais non encore publié. Il convient d'attendre pour connaître avec précision son contenu. Bernard Souberbielle, de Betpouey, soulève le problème de l'aménagement des granges foraines, de la préservation de ce patrimoine bâti et de la problématique liée à leur usage par rapport au bien être animal. Un flou artistique semble exister dans ce domaine laissant l'éleveur dans l'incertitude du futur.

La production ovine est " un sujet d'utilité publique " selon le Président Cazaubon. Des cas types sont établis à partir de producteurs référents en montagne. Ces cas types aideront à développer la filière.

La question de l'ours et du bilan à mi-parcours est soulevée par Marie-Lise Broueilh et Pierre Martin. " Il n'est pas question d'accepter de nouveaux prédateurs ". De son côté, le Préfet attend le compte rendu des inspecteurs.

Pour les vautours, des discussions qui ont eu lieu avec les éleveurs, des informations sortiront prochainement selon Monsieur le Préfet.

La filière " Bio " s'est manifestée. Des problèmes techniques de pulvérisation ont été abordés de même que la question de la commercialisation. Il y a dans ce domaine " une attente sociale…. Un marché qui s'ouvre."

Jean-Louis Cazaubon rappelle que " nous avions une réglementation la plus dure de nos partenaires. On a perdu des parts de marché qu'il faut reconquérir en s'alignant sur les règles européennes. "

Robert Marquié, représentant le Conseil Général, rappelle que " compte tenu de l'augmentation de la population mondiale, l'agriculture devient stratégique. "

Monsieur le Préfet précise qu'à l'occasion de la réunion des Ministres de l'Agriculture à Luxembourg, il a été pris " une initiative européenne pour la sécurité alimentaire dans le monde " en reprenant les propos de Michel Barnier " produire plus et produire mieux, en priorité pour l'alimentation." Il précise que " la commissaire Mariann Boel a exprimé les mêmes préoccupations. "

Texte et photos : Louis Dollo