Sauvegarde
du patrimoine pyrénéen... sans l'ours.

Week-end chargé pour les protecteurs du patrimoine pyrénéen hostiles aux importations d'ours dans les Pyrénées. Week-end studieux également puisqu'il ne s'agissait pas de manifestations mais de réflexions face à de nombreuses problématiques.

Samedi matin, à Tarbes, le Conseil d'Administration de l'ADDIP, coordination pyrénéenne, s'est réuni à la Bourse du Travail. De nombreux sujets ont été abordés tels que :

  • L'actualité des associations départementales et des différents collèges de l'ADDIP
  • La mission d'évaluation du plan ours par le Ministère de l'Ecologie : menaces de nouveaux lâchers notamment en Béarn, mais aussi la " honteuse et inadmissible utilisation propagandiste de la participation des éleveurs par le Ministère de l'Ecologie et les associations environnementalistes "
  • L'avancée des travaux du bilan parallèle initié par l'ADDIP dont on peut se rendre compte qu'au-delà des grands prédateurs (ours et loups) il s'agit bien de l'avenir des territoires de montagne et de la gestion de ceux-ci.
  • L'expansion du loup à partir des Pyrénées-Orientales qui tend à se développer vers l'Ariège et les Hautes-Pyrénées malgré le mutisme diplomatique des pouvoirs publics.
  • La Commission interdépartementale " vautours " mise en place par l'Etat qui tourne au comique et apparaît peu sérieuse.
  • Le symposium Life-Coex, premier financeur des associations pro-ours, qui doit se tenir à Luchon. " Véritable provocation que de venir au cœur des Pyrénées faire ce type de colloque. " Les associations de la coordination ignoreront ce symposium. Par contre nous apprenons que des éléments incontrôlés feront tout pour qu'il n'ait pas lieu. " S'il le faut nous y mettrons le feu mais pas question des laisser se réunir pour décider d'un avenir que nous refusons avec des ours." Les prochains jours pourraient bien être chauds.
  • Programme d'actions 2008 qui n'a pas été dévoilé.

Nous avons constaté que Gérard Trémège, maire de Tarbes et président de l'agglomération du Grand Tarbes, accompagné de Jean-Claude Piron, adjoint à l'environnement et au développement durable, sont venus participer à une partie de cette réunion. Gérard Trémège a d'ailleurs assuré les éleveurs de son soutien (voir la vidéo).

Pour Philippe Lacube, Président de l'ADDIP, " 2008 sera une année charnière dans les Pyrénées. S'appuyant sur l'évaluation du plan-ours qu'il vient d'achever, l'Etat va prendre dans les tous prochains jours des décisions qui engageront le devenir de notre massif d'une façon déterminante : au nom de l'ours et du loup tout puissants, c'est bien la place des activités humaines que l'Etat et les associations environnementalistes tentent de réduire ou d'éliminer : pastoralisme, développement économique et touristique, chasse, libre circulation ... A court terme, c'est l'équilibre remarquable Pyrénéen qui est menacé de disparaître, tel que des générations d'hommes ont su le sauvegarder, l'adapter et le faire progresser dans les conditions difficiles du milieu montagnard,. "

" Pendant cette évaluation, les Pyrénéens ont envoyé un signal fort aux pouvoirs publics, montrant combien notre mouvement ne faiblit pas mais au contraire s'amplifie, se soude et s'organise. Les inspecteurs du ministère de l'Ecologie ont reconnu avoir trouvé des interlocuteurs sur le terrain plus déterminés que jamais : éleveurs, élus, associations de défense du patrimoine, responsables consulaires, institutionnels professionnels et syndicaux sont unanimes à demander l'arrêt immédiat du plan ours.

" Ces 3 piliers complémentaires : associations départementales, élus, représentants consulaires et syndicaux confèrent à l'ADDIP toute sa force et sa légitimité. "

L'après-midi était consacrée à l'Assemblée Générale de l'Association pour la sauvegarde du Patrimoine Pyrénéen des Hautes-Pyrénées (ASPP 65) présidée par Marie-Lise Broueilh. Présentation aux membres de l'association d'une vidéo sur la manifestation de Bagnères de Bigorre qui avait réunie près de 7 000 personnes. Cette vidéo sera disponible sur le site Internet de l'association qui ouvrira le 5 ou 6 mai à cette adresse http://www.aspp65.com

La présidente présente un rapport d'activités assez conséquent avec de nombreuses actions et interventions mais aussi une présence dans de nombreuses commissions départementales. Jean-Baptiste Larzabal a fait un exposé très documenté sur le thème de " L'ours, grand carnivore " où nous découvrons qu'aucune étude sérieuse n'a été faite sur le régime alimentaire de l'ours et qu'en aucun cas il ne peut être autrement que carnivore. Une notion qui bouscule de nombreuses affirmations environnementalistes en même temps qu'une démonstration des contradictions de ceux-ci.

De son côté Bruno Besche- Commenge (ASPAP / ADDIP) nous a expliqué comment " Ils avaient tout prévu ! " depuis très longtemps (Voir la vidéo). En fait, l'ours n'est qu'un prétexte pour les environnementalistes dont l'objectif est l'appropriation et / ou la gestion des espaces territoriaux pyrénéens au détriment des habitants eux-mêmes afin d'en retirer toutes activités humaines y compris touristiques, randonnées incluses. Les divers documents présentés, dont certains sont en anglais, le prouvent sans aucune ambiguïté.
Un compte rendu sur la dernière commission interdépartementale " vautours " est assez accablant pour les pouvoirs publics. Des procédures d'alerte incompatibles avec la réalité du terrain, un dépliant coûteux et inutile, des extravagances littéraires de la LPO notamment de Michel Terrasse, des Français qui en sont encore à étudier et s'interroger pour savoir si les vautours attaquent ou non les animaux vivants alors qu'en Espagne c'est une notion acquise, bref ! " Une réunion… pour rien. La vraie question est de savoir si nous devons perdre notre temps avec des gens hermétiques notamment les environnementalistes, DIREN incluses, qui passent leur temps à donner des leçons d'élevage et de surveillance du cheptel à des éleveurs dont c'est le métier ? " Et puis nous apprenons que le Préfet des Hautes-Pyrénées préfère faire cavalier seul pour plus d'efficacité avec les éleveurs du département.

Nous n'avons pas fini de voir s'opposer d'une part les environnementalistes, "qui préconisent un ensauvagement d'une montagne dépourvue de toute vie et activités humaines" et d'autre part les défenseurs "d'une montagne vivante dont le dévelopement durable doit être conduit par ses habitants pour ses habitants et non par des rêveurs hors des territoires concernés."

Photo Alain Bouchard
Vidéo 1 ci-dessus (Philippe Lacube)
Photo Alain Bouchard
Vidéo 2 ci-dessus (Bruno Besche-Commenge)
Photo Alain Bouchard
Vidéo 3 ci-dessus (Marie-Lise Broueilh)
Photo Alain Bouchard
Vidéo 4 ci-dessus (Gérard Trémège)

Louis Dollo (Mis en ligne lundi 21 avril 2008)