Brillante réception en l'honneur du départ de Mireille Larrède
promue sous-préfet à Auxerre

Allocution de Jean-François Delage, préfet des Hautes-Pyrénées, à l’occasion

Du départ de Mireille Larrède, directrice des services du cabinet

 

 

Madame Larrède, Chère Mireille,

 

C'est un moment singulier qui nous réunit ce soir. S'y côtoient dans mon esprit une profonde joie et un petit pincement de nostalgie déjà. Cette joie, elle vous est très sincèrement dédiée. Vous avez subi avec succès une épreuve difficile. Devant un jury exigeant vous avez dû répondre à des questions parfois inattendues mais toujours désarçonnantes. Vous êtes allée vers cette épreuve avec modestie mais toute empreinte de la détermination qui vous caractérise.

J'en donnerai ici une illustration un peu personnelle que j'espère vous me pardonnerez. Je fais référence aux « souliers de Cendrillon ». Quelques minutes avant de franchir le seuil du Ministère de l'Intérieur, vous avez cassé un des talons de votre chaussure. Vous n'avez pas hésité. Vous vous êtes précipitée Rue du Faubourg Saint-Honoré, avez franchi le seuil d'une des boutiques de ce quartier où fleurissent plus les enseignes d'Yves Saint Laurent que de TATI, et vous vous êtes dotée d'une paire de mocassins avec laquelle vous vous êtes donc présentée devant vos examinateurs. J'en connais beaucoup qu'un tel incident aurait déstabilisés. C'est là une illustration anecdotique de votre capacité à rester clairvoyante dans l'épreuve ou face à l'inattendu. Je me souviens très bien des appréciations négatives que vous avez portées sur votre prestation. Mais en fait, au-delà des questions techniques, vous avez su convaincre de vos capacités à exercer les fonctions de Sous-Préfet. En un mot, à la question  «Pourrais-je lui faire confiance ? », les poids lourds de ce jury ont répondu oui sans hésiter.

 

A partir de là a commencé une longue période d'attente où vous cachiez votre impatience derrière la pudeur de vos sentiments et votre bonne humeur quotidienne. Enfin, la bonne nouvelle est tombée. Aujourd'hui elle se concrétise : vous allez rejoindre votre premier poste de sous-préfet. C'est un moment important dans votre carrière car vous rentrez ainsi dans le cercle étroit des fonctionnaires nommés par décret du Président de la République.

A partir de maintenant votre légitimité à décider, à diriger, est entière. Vous êtes légitime car vous êtes fragile. Cette légitimité se fonde sur la confiance que vous accorde le Ministre de l'Intérieur, et plus largement le Gouvernement. Vous ne connaîtrez plus la cohorte des procédures qui rythment la carrière de la majorité des fonctionnaires de tableaux d'avancement en CAP incertaines. Comme il vous nomme, le Gouvernement peut vous révoquer « ad Nutum », littéralement d'un « coup de menton ».

Cette particularité n'est inhibante que par ceux qui ne sont pas faits pour ces fonctions. J'ai plutôt tendance à penser qu'elle est au contraire libératrice, à condition d'user de votre liberté de décision avec détermination mais pondération.

 

Je voudrais maintenant vous dire combien j'ai apprécié l'année que nous avons passée ensemble. Parmi toutes les qualités qui sont les vôtres, je voudrais, ici, en souligner deux ou trois. En premier lieu, votre loyauté est totale. Elle s'exprime bien sûr par le fait que vous n'agissez pas contrairement aux orientations définies. Mais aussi parce que vous savez mettre en garde votre préfet, vous n'hésitez pas à exprimer vos réserves ou désaccords. C'est très rassurant. Vos observations, vos remarques sont d'autant plus précieuses que vous avez une très pertinente intelligence des situations. C'est une qualité précieuse et essentielle. Ce don, ou cette intuition, vous les possédez au plus haut point.

Je n'insisterai pas plus sur votre sens élevé du service, votre totale disponibilité, votre efficacité. Vous avez été l’âme attentive et l'artisan exigeant de la préparation et du déroulement du voyage du Pape. Je n'oublierai pas ce que je vous dois d'essentiel à la réussite de cet événement majeur. J’en veux pour preuve les termes employés par un éminent prélat pour vous adresser ses remerciements: Nous savons tous ici à Lourdes que tout se règle avec l'intercession de Mme Larrède ».

 

Enfin, je ne voudrais pas conclure ces quelques propos sans vous dire que vous possédez une qualité, ou un défaut selon certains, qui m'a été particulièrement chère : vous fumez.

Au-delà de cette plaisanterie, je tiens à vous réaffirmer l'estime que je vous porte et la confiance que je vous fais pour gravir les échelons suivants d'une carrière qui s'annonce brillante.

 

Il me reste à vous souhaiter, ainsi qu'aux vôtres, une très bonne installation à Auxerre".

 

Mireille Larrède est longuement intervenue pour remercier tous ceux avec lesquels elle avait travaillé depuis son arrivée, notamment les élus, les chefs de service des administrations, les services de police, de gendarmerie, etc. A n'en pas douter c'est une prometteuse carrière professionnelle qui s'annonce pour ce haut fonctionnaire.

Photos Gérard Merriot
Mis en ligne jeudi 30 octobre 2008