La vérité sur le bilan du candidat sortant

 

Les 9 et 16 mars, les Tarbais auront la lourde responsabilité de choisir une nouvelle équipe municipale. Celle-ci aura la charge de gérer la ville pendant les six prochaines années.

Les dernières élections présidentielles nous ont rappelé que les électeurs doivent examiner le fond des propositions plutôt que la forme. Qui ne se souvient pas des engagements du candidat Sarkozy sur des sujets majeurs de la vie quotidienne des français comme le pouvoir d'achat, la croissance, les petites retraites ou l'éducation. Nombre de ceux qui ont cru en ce discours, se sentent aujourd'hui floués, trahis, abusés.

 

Une élection municipale ne se gagne pas sur un bilan, mais sur un projet. Tous nous en convenons. Cependant un bilan et surtout la façon dont il est présenté éclaire les citoyens sur la pratique politique du candidat sortant. Pour être crédible ce document doit être sincère. Cette sincérité éclaire alors la manière qu'ont les élus d'aborder la démocratie et leur rapport à la vérité. De ce point de vue, le bilan du candidat sortant présente de très fâcheuses tendances :

 

Tendance à oublier ses engagements contenus dans ce qu'il appelait en 2001 le contrat citoyen et occulter dans présentation les lacunes criantes de sa mandature. Il affirme ainsi avoir respecté ses engagements (« à 85% ! » annonce t-il péremptoirement) alors qu'examiné point par point son contrat citoyen n'a été respecté qu'au quart de son contenu.

 

Tendance à présenter des rapports biaisés où les chiffres présentés révèlent une curieuse approche de la vérité.

 

Tendance à s'approprier les réalisations des autres et pour lesquelles le candidat sortant ne peut revendiquer aucune espèce de responsabilité.

 

I. Une fâcheuse tendance à oublier ce sur quoi il s'était engagé

Quand on parle d'emploi et de développement économique il faut le faire sans tricher. Car la commune de Tarbes, comme toutes celles de l'agglomération, a transféré la compétence « développement économique » au Grand Tarbes. Ceci était déjà vrai en 2001. Pourtant, le maire sortant faisait de ce thème, à l'époque, l'axe central de son programme.

Il s'engageait ainsi à « créer une structure d'accueil pour les investisseurs et les créateurs d'entreprises, à constituer un espace de rencontres, de dialogue et d'échanges entre les entreprises et les établissements d'enseignement supérieur, à créer des pôles d'activité, à faciliter l'accès et les déplacements....  »

Savait-il ou ignorait-il qu'il ne pourrait tenir des engagements hors de sa compétence? En tout cas, son bilan en la matière est nul ou quasiment.

 

Pire : il s'était pourtant engagé à « Inscrire Tarbes dans la "nouvelle économie" en dotant la ville de moyens performants à l'Internet » en fait, il s'est opposé à la boucle à très haut débit que le Grand Tarbes voulait construire avec la ville de Lourdes.

Toujours dans une démarche politicienne, le candidat sortant a cherché à bloquer le projet d'aménagement de l'entrée Est de l'agglomération allant même jusqu'à déposer un recours au tribunal administratif. Opposition purement idéologique - à moins que ce ne soit de connivence avec certains intérêts privés dont il veut défendre la position dominante...- alors qu'il s'agit de donner une meilleure image de la sortie d'autoroute, de sauver Alstom et de créer une pénétrante sur ce site industriel.

Enfin, dernier exemple : il a mis en danger des entités économiques historiques de la ville. Ainsi le maire sortant a délibérément écarté Le Grand Tarbes de la réalisation d'un « pôle équestre » sur le site des haras, faisant perdre, là encore, une importante subvention de l'Etat et mettant en danger cet établissement bicentenaire, cher au coeur de tous les Tarbais.

 

Bref, loin d'encourager l'emploi et le développement économique, le maire-sortant l'a freiné et parfois bloqué. Il a isolé Tarbes de ses partenaires naturels et indispensables que sont le Grand Tarbes. le Conseil Général, le Conseil Régional.

 

II. Une propension à présenter des bilans biaisés où les chiffres annoncés révèlent une curieuse approche de la vérité.

 

Quelques exemples significatifs :

1. Dans le secteur de la petite enfance :
La lecture du bilan du candidat sortant conduit les Tarbais à croire que ce dernier a créé 52 places aux « Crayons de couleur », 8 places supplémentaires à la crèche « Goutte de lait » et 7 de plus à la crèche Jean-Jacques Rousseau. Soit un total de 67 places...

 

En fait, il oublie de mentionner – malheureux oubli ! – que dans le même temps il a supprimé une crèche de 42 places. La précision n'est pas mince. Son bilan n'est donc plus que de 25 places. 25 places en 7 ans soit 3, 5 par an à mettre en parallèle avec les dizaines de demandes en liste d'attente !!!

2.Un autre exemple celui du logement social :

Le candidat sortant dit, pour défendre un bilan en matière de logements sociaux « la moyenne nationale est à 10%, la régionale à 16%, le seuil obligatoire est à 20%, Tarbes est à 29% ! ». Mais d'abord, Tarbes n'est plus à 29%, mais plus près de 25, aujourd'hui alors qu'en 2000 il se situait à 30%.La baisse est donc significative.

D'autre part le seuil légal de 20% n'est qu'un minimum. Oui il manque encore des logements sociaux à Tarbes !!

3. Dans le domaine de l'environnement et des déplacements urbains :

Reprenons l'exemple des pistes cyclables. Le candidat sortant annonce la création de 12 km de pistes cyclables. Plusieurs choses à dire sur ce sujet :

Tout d'abord ce ne sont pas des pistes cyclables qui ont été créées mais des voies cyclables. Ce n'est pas un détail. La prévention routière (voir son site internet) fait très nettement la distinction entre les voies cyclables qui ne sont que des voies tracées à la peinture sur la chaussée des voitures les pistes cyclables, qui elles, mettent les cyclistes dans des conditions de sécurité maximum ce qui est particulièrement important pour les enfants.

 

Les choses sont ainsi plus claires : nous n'avons pris que 3 exemples précis, chiffrés (places de crèche, logements sociaux, pistes cyclables) pour montrer d'une façon objective et incontestable que les annonces du bilan témoignent d'un... curieux rapport à la vérité. Nous aurions pu en prendre d'autres. Mais ceux-là suffisent à éclairer les tarbais.

 

III. Une tendance manifeste à s'approprier les réalisations des autres :

Quelques brèves remarques :

1. La Maison de l'Escrime figure en bonne place dans le bilan, avec ajouté en tout petit « maîtrise d'ouvrage déléguée ». Celle-ci a été conçue, financée et désormais gérée par le Grand Tarbes. Cette « maîtrise d'ouvrage déléguée » ne fut qu'une collaboration technique passagère ce qui est bien naturel pour un équipement réalisé par le Grand Tarbes...à Tarbes ! Est-ce une raison pour se l'approprier ?

2. « Le financement d'équipements d'intérêt communautaire : bibliothèques, école de musique et le Parvis »...or, tout cela est de la compétence du Grand Tarbes depuis 2003 (fin 2004 pour le Parvis). Pourquoi ne pas le dire aux tarbais ?

 

3. Le plus comique cette affirmation dans la partie économie « nous avons contribué, par notre action auprès des pouvoirs publics, à favoriser le choix de l'aéroport de Tarbes pour l'implantation du site de démantèlement d'avions ».

 

C'est bien la preuve flagrante d'une méconnaissance du sujet et donc d'une absence de ce dossier : car ce projet est né de l'aéroport de Tarbes et pour l'aéroport de Tarbes. Jamais il n'a risqué d'atterrir ailleurs puisqu'il est né d'une démarche de Jean Glavany auprès du Président d'Airbus : « Il faut qu'Airbus, se saisisse de notre aéroport largement disponible pour y construire un projet de développement ». Plusieurs élus - y compris de droite ! - de ce département peuvent en témoigner. Alors pourquoi s'inventer un rôle ?

 

Question pour finir : si le candidat sortant se targue tant de son influence auprès des pouvoirs publics et de sa proximité avec Sarkozy et Fillon entre autres, peut-il vous expliquer pourquoi il n'en a pas usé pour éviter la fermeture de GIAT ?

 

 

Photos J. PEREZ
Mis en ligne lundi 4 février 2008-17h08