Déclaration à la presse de M. Jean-Claude ROCH

Président de la CCI-THP

18 janvier 2008

 

Il n'est pas habituel de ma part de répondre directement aux polémiques par voie de presse sauf lorsque j'estime que la mesure du raisonnable et de l'acceptable est largement dépassée. Tel est bien le cas s'agissant des récentes déclarations de M. Pascal Claverie concernant la Chambre de Commerce et d'Industrie et l'Aéroport de Tarbes-Lourdes-Pyrénées.


Je souhaite m'exprimer à la fois sur la forme et sur le fond de ces prises de positions dont chacun mesure combien elles occupent une place disproportionnée par rapport à la dimension et à la représentativité du personnage.


Sur la forme, d'une part, mon ancien concurrent malheureux, parce que largement défait, aux élections consulaires de 2004 s'arroge le droit de dire tout et n'importe quoi avec une arrogance et une impudeur qui prêteraient à sourire si elles ne visaient pas exclusivement à jeter la confusion dans les esprits.

Dans le fond, qui est M. Claverie ? Que représente-t-il sinon lui-même ? Au nom de quelle compétence ou sur la base de quelle connaissance des dossiers s'érige-t-il en donneur de leçons ?

 

Pour bien s'exprimer sur le fond d'un sujet, encore faut-il savoir de quoi on parle, ce qui n'est manifestement pas le cas.

Son attitude et le contenu de ses déclarations tendent seulement à prouver qu'il est orphelin de mandats comme de reconnaissance et qu'il croit qu'il suffit d'être péremptoire et malveillant pour exister sur la scène publique.

Après tout, c'est son droit. Chacun son style !

 

Mais il ne suffit pas de critiquer pour construire et l'empressement à anticiper certaines échéances électorales n'apparaît ici comme rien d'autre que de la fébrilité.

 

Sur le fond, il est quand même naturel que la Chambre de Commerce et d'Industrie de Tarbes et des Hautes-Pyrénées entretienne des relations de travail avec la Chambre de Commerce et d'Industrie de Pau-Béarn.

Il n'est pas si loin le temps où il m'était reproché de ne même pas être capable de m'entendre avec nos voisins béarnais. Aujourd'hui, c'est de l'inverse dont il m'est fait grief. Mais, et c'est là une constante, avec une perpétuelle méconnaissance des dossiers.

 

Je me réjouis que le président de la CCI de Pau, Patrick de Stampa, dès sa prise de fonction, ait manifesté le désir d'un rapprochement sinon de structures au moins de vues entre nos deux institutions.

Nous sommes non seulement voisins mais plus encore situés sur un bassin économique et une zone de chalandise communs. Il n'est pas concevable de continuer à s'ignorer ou être inutilement rivaux. C'est le souci de l'intérêt général qui nous anime quand nous nous rencontrons.

 

Pour autant, les principes de réalité s'imposent à nous comme à tous les chefs d'entreprise. Il y a ce qui est souhaitable, ce qui est possible, ce qui est faisable.

Parmi les différents thèmes de réflexion et d'échanges entre nos deux Chambres, il est évident que les Aéroports occupent une place particulière. Nous avons en effet engagé une réflexion de long terme, dans le respect des compétences propres aux collectivités territoriales désormais propriétaires des plate-forme, visant à imaginer le paysage aéroportuaire des Pays de l'Adour dans les quinze prochaines années. Ce travail prospectif est pleinement du ressort des CCI en charge de la représentation des intérêts des entreprises et de l'animation économique des territoires.

En revanche, il ne faut pas pratiquer le mélange des genres.

 

En matière aéroportuaire, le cadre juridique et le marché du transport aérien ont été profondément modifiés dans un passé récent.

Outre un environnement concurrentiel très fort marqué par l'entrée de nouveaux transporteurs et de nouvelles pratiques, les lois de décentralisation ont entraîné le désengagement de l'Etat au profit des Collectivités Territoriales.

C'est ainsi que l'Aéroport de Tarbes-Lourdes-Pyrénées est devenu depuis le janvier 2007 la propriété du Syndicat Mixte Pyrénia avec lequel nous entretenons d'excellentes relations de travail dans le cadre des deux dernières années de notre concession et notamment caractérisées par la reprise par le Syndicat Mixte de la gestion du dossier de la ligne de Paris.

Depuis quelques semaines, et de façon tout à fait normale, le Syndicat Mixte a lancé une procédure de mise en concurrence pour choisir le futur exploitant de l'Aéroport au terme de l'actuel contrat de concession le 31 décembre 2008.

 

Dans ces circonstances, dans le plus strict respect de la procédure actuellement en cours, je ne souhaite pas m'exprimer plus longuement sur le choix de la CCI de concourir dans le cadre d'un groupement avec VEOLIA TRANSPORT, spécialiste de rang mondial des transports publics collectifs, des Délégations de Services Publics et, notamment, gestionnaire de l'Aéroport de Nîmes.

En parfait accord avec nos partenaires nous avons publié la semaine dernière un communiqué de presse afin de mettre un terme à la propagation de contrevérités.

 

Enfin, je sais bien qu'il est tentant pour certains esprits de toujours considérer que l'herbe est forcément plus verte dans le pré du voisin. C'est ainsi que j'entends dire, ou que je lis dans la presse, que pas loin d'ici on aurait trouvé le moyen de faire desservir un aéroport par des compagnies low-cost alors qu'ici on en serait incapable. Et d'en déduire aussitôt qu'il ne se passe rien à Tarbes-Lourdes-Pyrénées.

 

A cet égard, je rappellerai seulement que le Syndicat Mixte de la Zone Aéroportuaire, avec le concours de la CCI, a lancé le 14 septembre 2007 un appel à projets en vue de l'ouverture de liaisons régulières nouvelles en 2008 entre notre plate-forme et le Royaume-Uni, l'Allemagne, l'Italie, l'Europe centrale et orientale, l'Espagne, le Portugal et la Belgique.

Ces questions sont complexes car, pour être résolues, elles exigent de satisfaire aux attentes des transporteurs, aux exigences du droit communautaire et aux capacités de financement des collectivités territoriales. Elles sont du reste loin d'être résolues chez ceux qu'on nous montre en exemple.

 

En conclusion, je tiens à préciser avec beaucoup de détermination qu'au moment où la CCI est engagée dans une démarche par laquelle elle apporte la preuve de sa capacité d'adaptation aux évolutions de l'environnement économique et institutionnel de l'Aéroport, rien ne saurait ni infléchir notre volonté de réussir ni déstabiliser la stratégie que nous avons décidé de mettre en oeuvre pour honorer nos engagements tant à l'égard des entreprises et de l'économie des Hautes-Pyrénées que de nos collaborateurs de l'Aéroport et de notre partenaire le Syndicat Mixte Pyrénia.

 

Jean-Claude ROCH

Mis en ligne samedi 19 janvier 2008