Dernier conseil municipal
avant élections à Tarbes

Il fallait s'y attendre. Un conseil houleux mais d'un intérêt médiocre. On a eu droit à une opposition municipale pas toujours convaincante. Il y avait comme des relents politiques dans les débats de certains dossiers.
Au milieu de tout ceci des décisions ont été prises que les opposants annuleront s'ils sont élus. Faire pour défaire, est-ce une vision constructive dans la gestion de la cité ? Tout pourra-t-il être défait ? . Après tout la majorité actuelle doit gérer la ville jusqu'au 16 mars et de toute évidence elle ne se place pas en position de perdante des prochaines élections.


Une haie de manifestants CGT pour l'arrivée de Gérard Trémège au Conseil

Séquence ambiance
Les personnels communaux étaient dans le couloir pour revendiquer une revalorisation de leurs salaires en arborant une étiquette " Raz le bol des bas salaires - Ration 100 % ". Claude Gaits porte le même badge !
Nous apprendrons au cours des débats que la satisfaction de la revendication représenterait 1,6 points d'augmentation de la fiscalité alors qu'actuellement elle est zéro. Par ailleurs, Madame Palamaringue (PC) était attendue par François-Xavier Brunet pour parler du sujet mais… elle n'est jamais venue. Les responsables CGT sont partis en silence.

Séquence émotion
En début de séance, Véronique Vieu prend la parole pour rendre hommage au maire sortant, Gérard Trémège au nom de ses collègues de la majorité municipale. " Notre ville doit continuer à avancer sur la voie de la réussite et de la prospérité" dit-elle. " Au revoir et non adieu" suivi d'applaudissements.

Véronique Vieu

Claude Gaits avec le badge : " Raz le bol des bas salaires" - De sa part, est-ce de l'humour ?

Séquence recensement
La séquence émotion avait donné du tonus à l'opposition. Claude Gaits (PRG) sonne la charge au sujet des chiffres du recensement en rappelant que selon l'INSEE, la population s'établissait ainsi

1990 : 47 566
1999 : 46 433

Curieuse démonstration pour nous prouver que sous la précédente municipalité la population avait augmenté et que c'était sous la municipalité Trémège qu'il y avait eu diminution selon lui avec une population au 1 juillet 2005 de 45 777. Il conteste les propos de Gérard Trémège en disant " Tarbes va continuer à perdre des habitants, environ 2000 " nous annonce-t-il. Gérard Trémège rappelle ce qu'il a déjà dit à la presse. Il explique qu'il avait demandé un échantillon de 100 adresses sur les 3000 contestées afin de faire un sondage et " il en a été retrouvé 20. Reste 80 de la liste non retrouvé " ce qui confirme les observations de l'INSEE. Et il précise : " Je n'ai pas l'intention d'endosser la responsabilité de la diminution du nombre d'habitants. "

Séquence polémique
Le Conseil aborde enfin le premier sujet : la démission de Pierre Lagonelle de sa qualité d'adjoint au sport. Il est d'ailleurs absent du Conseil. C'est Claude Palmade (PS) qui attaque en rappelant le départ du Docteur Couderc en parodiant le CD des chanteurs montagnards et de la musique militaire " le rêve est passé " et en disant " cette majorité se délite ". Ce qui vaut à Gérard Trémège de rappeler le " départ de Mademoiselle Abadie (PS) et de Monsieur Baqué (Les Verts) ". Il précise qu'il reste " 31 conseillers municipaux sur 33 de l'équipe de départ. "

Une partie de la gauche en grande forme !

Au Parti Communiste, la ZAC de l'Ormeau est un modèle de réussite d'urbanisme et M. Barrière nous fait un discours de député sur sa réforme de la fiscalité des collectivités locales

Séquence " qu'est-ce qu'elle a ma gueule ? " ou " ravalement de façade "
Il fallait entériner des décisions prises notamment l'obligation faite aux héritiers de l'immeuble Dupont rue Maréchal Foch de faire des travaux sur la façade. Obligatione légales contestéee par Gisèle Palamaringue (PC) qui rappelle qu'il était faux de dire que c'est l'équipe municipale actuelle qui a lancé l'opération " façade " dans la ville mais la précédente équipe en 1995. Polémique sans grand intérêt lorsqu'on sait que depuis 2001, 196 façades ont rénovées avec une aide de la ville ce qui laisse entendre qu'avant 2001 rien n'avait été fait dans ce sens.

Le budget….
Le budget primitif est présenté par le maire lui-même. Il est établi, comme pour d'autres années, sans augmentation de la pression fiscale " contrairement à d'autres collectivités qui ont connu des augmentations de 25 % "… suivez son regard du côté de la région et du département…. La politique de désendettement de la ville est poursuivie avec une nette amélioration de l'épargne nette (+324 % depuis 2001) qui " sous la précédente municipalité était négative. "
Pour Jean-Claude Palmade, c'est " un mauvais budget " Il précise que si la gauche gagne les élections, " le budget sera modifié. " Et il précise au maire " on va vous laisser dans votre autosatisfaction permanente. " Pour lui, c'est un échec pour la municipalité sortante. La ville n'est pas propre (budget : 50 000 euros en 2007 et 25 000 euros en 2008).

Le MoDem a voté comme l'UMP sans aucune défaillance

Il n'y a pas de pistes cyclable " juste de la peinture au sol ". Et il pose cette question : " qui voulez-vous convaincre ? " Et Gérard Trémège de répondre " pas vous. " Mais pour la gauche, " reste à convaincre les Tarbais. " Antoinette Castelot explique à JC. Palmade ce qu'est une piste et une bande cyclable et lui propose une visite de terrain pour qu'il comprenne. Il aurait peut-être été intéressant que le leader de la gauche s'y intéresse avant les élections parce qu'il reconnaît quelques carences dans ce domaine.


Un maire heureux et confiant

Séquence écolo - vélo
François-Xavier Brunet présente le projet de " charte d'écologie urbaine et de développement durable. " L'occasion pour Arlette Dubalen (Les Verts) de rentrer en scène un peu comme si il n'y avait que les Verts qui pouvaient parler d'un tel sujet. En s'adressant à Gérard Trémège " vous avez découvert l'écologie et le développement durable. " Et de questionner : " Quelles actions pendant 7 ans ? " Et elle nous sort un catalogue de ce qui n'a pas été fait (en oubliant ce qui a été fait et qui lui a été rappelé par FX. Brunet) notamment, rien pour les piétons. Pourtant plusieurs kilomètres de trottoirs ont été refaits. Et de critiquer l'opération des vélos gratuits en demandant " des vélos gratuits pour qui ? " Curieuse question sur un sujet qui avait déjà eu un vote unanime du conseil. Elle rappelle que " jamais le terme de développement durable n'a été employé en 7 ans " Peut-être a-t-elle été elle-même défaillante… d'autant qu'à un moment du dialogue la confusion entre écologie et développement durable est bien visible.
Bref !

FX. Brunet réplique en disant à Arlette Dubalen " je comprends votre embarras " en faisant le bilan de ce qui a été fait notamment la maison des associations rue Latil (Haute Qualité Environnementale), les actions en faveurs du vélo, etc.. en lui rappelant que lorsqu'elle était aux affaires (25 ans de gauche) elle s'était " souvent plainte de ses alliés " et de conclure " nous n'avons pas de leçons à recevoir. "
Pour Gérard Trémège, " il n'est pas choquant que la ville de Tarbes s'engage dans une démarche. Nous proposons un cadre de discussions. " Il rappelle qu'il a " voté le PDU (traduction : Plan de déplacement urbain) au Grand Tarbes sous une réserve, le coût. " Il est effectivement estimé entre 26 et 35 millions d'euros après étude… " Au Grand Tarbes, il ne se fait que des études et pas de réalisation " précise le maire de Tarbes. Et il explique que au Grand Tarbes, présidé par Jean Glavany, " les vélos c'est prévu avec un parking à Bordères, une piste cyclable depuis Bordères…. Pas sérieux. " Il y aurait également des points " vélos " à la gare SNCF et Place de Verdun. Ce qui fait dire à Gérard Trémège que c'est " une proposition farfelue qui ne verra jamais le jour. " Et il précise que " ce projet devait se réaliser en 2007 et nous sommes en 2008 et rien n'est fait. "
Jean-Claude Palmade précise que le projet de Bordères est lié au bus. C'est donc " bus vélo bus ". Projet intéressant lorsque vous faites vos courses avec des gosses et des paquets. Et il faut plier les poussettes dans les bus du Grand Tarbes….

Arlette Dubalen conclut en dénonçant " le fait d'en parler avant les élections. " C'est bien là tout le fond du problème. La commune de Tarbes continue de travailler jusqu'au 16 mars alors que pour l'actuelle majorité municipale, le Grand Tarbes présidé par Jean Glavany est déjà en hibernation électorale.

Séquence " Permis de conduire "
Une initiative intéressante pour ceux qui n'ont pas les moyens de se financer un permis de conduire. Mais cela devient une occasion de critique. Pour Arlette Dubalen c'est " une mesure électoraliste. " Et Gérard Trémège d'expliquer que cela se fait déjà dans d'autres villes et que le ministre des Transports a écrit aux maires pour les inciter à prendre cette initiative. Ce qui fait dire à FX. Brunet à l'adresse d'Arlette Dubalen que son propos est " un commentaire électoraliste ". En définitive la gauche votera cette mesure prise dans "l'intérêt collectif." On se serait bien passé d'un dialogue stérile.

Séquence GIAT
C'est devenu une habitude à chaque séance du conseil municipal. Hier soir, c'était la vente de 6 bâtiments ou parties de bâtiments qui était à l'ordre du jour. Une vente à un prix supérieur à l'évaluation des " domaines ". Rien de très nouveau dans cette procédure. Dès la présentation de son projet, le maire de Tarbes avait expliqué sa méthode de financement de l'acquisition pour que cela coûte le moins possible ou rien du tout aux Tarbais. Ne pas payer la première année, payer sur trois ans en revendant une partie des acquisitions sous certaines conditions. La procédure est engagée. Il ne perd pas de temps.

Pour JC Palmade " ces ventes successives n'ont pas de sens. " Il y a " une absence de vue d'ensemble. " Pourtant il existe bien des plans, des consultations, des dialogues…. Mais " c'est une pseudo concertation au Comité de suivi du site. C'est une démarche qui s'inscrit dans une logique comptable et une vente sans plan d'ensemble et sans cohérence. " Encore heureux qu'il y ait une logique comptable pour éviter de se retrouver encore endetté comme par le passé. Quant au " plan d'ensemble " il a été abondamment présenté et commenté.
Pour Claude Gaits il n'y a " pas de plan ". Il faut admettre que nous ne l'avons jamais vu au cours des portes ouvertes. " C'est une vente à la découpe. " Normal. Il ne fallait pas s'attendre à un acquéreur de la totalité si non ça se saurait depuis longtemps.

Concernant le cinéma CGR, " On engage la ville de Tarbes dans une opération suspecte. " Il explique que la ville vend un bâtiment à GIAT mais rachète 4 salles de cinéma en ville qui sont destinées à du cinéma d'art et d'essai.

Gérard Trémège est " surpris de l'absence de vue d'ensemble " pour les raisons déjà évoquées ci-dessus. Il rappelle que Jean Glavany se plaint du " manque d'hôtel d'entreprises mais il ne fait rien au GIAT. " Après avoir essuyé des critiques sur la présence d'entreprises industrielles sur le site dont deux qui souhaitent acquérir des locaux, la maire de Tarbes s'interroge : " la gauche veut elle une activité économique avec création d'emplois ? " Il nous apprend qu'assez rapidement 400 emplois pourraient être créés sur le site. Et en répondant à Claude Gaits, il dit " vous avez une méconnaissance des lieux et des procédures. "

Dans la soirée ce seront pas moins de 43 points de l'ordre du jour qui auront fait l'objet d'un vote au cours de cette dernière séance de la première mandature de Gérard Trémège.

 

Texte et photos : Louis Dollo


Mis en ligne mardi 22 janvier 2008-7h10