Traversée Centrale des Pyrénées - TCP :
Le démenti de Josette Durrieu pas très convaincant

 

Selon la présidente du Conseil Général, le geldu terrain de Camous n'est pas lié à la TCP. Elle dit : " De façon évidente, ceci ne concerne en rien la TCP. Je reconnais que la rédaction du courrier cité par J.-L. Anglade manque de précision. D'ailleurs, je suis en train d'apporter ces précisions au maire de Camous, qui a fait cette demande de cession pour les terrains concernés "

Pas claire ?

Nous avions titré ici et sur Tarbes et Lourdes-Infos du 15 septembre 2008 " une affaire sombre ". Elle est bien sombre car notre chère présidente / sénatrice a bien écrit et cosigné avec Martin Malvy, Président du Conseil Régional :

 

" Les emprises ferroviaires que vous souhaitez céder sont situées sur le territoire d'études et donc potentiellement sur l'un des tracés de la future traversée centrale des Pyrénées ".

 

Le caractère évident n'a manifestement pas le même sens pour tout le monde. Elle précise : "En réalité, nous avons le CD 929 sur lequel on fait des travaux et où on est empêchés d'avancer. Quand les travaux seront achevés, nous n'aurons pas pour autant réglé tous les problèmes de circulation dans la vallée d'Aure. Pour apporter les réponses nécessaires, on peut envisager de faire un itinéraire de délestage à double sens de circulation grâce à l'utilisation de l'emprise SNCF."

 

Le retournement de veste paraît pour le moins maladroit. S'il s'agit de l'aménagement du CD 929, que vient faire le Président du Conseil Régional en cosignant cette lettre ? Pas du tout convaincant. D’autant moins convaincant lorsqu'elle dit…" c'est pour cela que, depuis cinq ans, le conseil général a préempté sur ces terrains auprès de Nexity Saggel Property Management " (Voir la lettre dont nous avions discrètement occulté les noms)

Encore une fois, si cela est une affaire départementale….  depuis 5 ans, rien de moins, que vient faire Martin Malvy dans cette lettre ?

 

Et Josette Durrieu poursuit en s'enfonçant un peu plus lorsqu'elle dit : " Par ailleurs, une deuxième hypothèse nous fait envisager une remise en service de la voie ferrée entre Lannemezan et Arreau pour le trafic voyageurs, comme cela est aussi envisagé pour Tarbes-Bagnères. En tout état de cause, notre souci est de préserver la vallée d'Aure ".

 

Voilà donc une nouveauté : la réouverture des lignes de chemins de fer. Même les candidats aux dernières législatives, cantonales et municipales n'y avaient pas pensé. Et tout à coup, la TCP nageant en eau trouble, notre présidente nous sort cette idée de son chapeau. Très fort !

 

Donc, pour la TCP, de Lannemezan à Hèches, on n'utiliserait pas l'emprise SNCF actuelle. Il y aurait d'autres terrains qui seraient concernés pour faire deux lignes de chemin de fer :

  • une pour la TCP à grande vitesse dont les trains ne s'arrêteraient pas dans le département
  • une pour un hypothétique TER avec arrêt à toutes les gares ??? Si c'est comme sur la ligne de Luchon où il y a plus de bus que de train ou s'il faut attendre aussi longtemps que pour Oloron-Canfranc…. No comment !

  

Et puis il y aurait deux routes dans la vallée de la Neste : l'ancienne à travers les villages et la nouvelle qui vient d'être mise en service.

 

Super efficace…. Les bords de la Neste vont devenir comme les bords de Seine. Bravo la protection de l'environnement… Le touriste appréciera sans doute

 

Il semble que nos présidents n'aient pas bien compris le message du Grenelle de l'Environnement. Rien d'étonnant lorsque nous nous rappelons le discours de Martin Malvy au " Grenelle " régional à Auch et lorsque nous lisons le contenu de l'Agenda 21 de Midi-Pyrénées : la montagne est le dernier de ses cadets. Ce qui compte c'est Toulouse et uniquement Toulouse.

 

Tout ceci n'est que projet. Mais en attendant ce sont aussi des études qui coûtent cher aux contribuables de la région pour quel retour sur investissement ? Quel tracé ? Des études sur quel parcours ? Quel est le contrat de passé avec les cabinets d'étude ? Pour quelles études précises ? Sur quelle surface au sol ? Quelle emprise ? Quelles communes ?

 

Loin de rassurer, Josette Durrieu inquiète. Une seule solution pour dissiper tout malentendu : diffuser largement et notamment sur Internet, tous les contrats, toutes les options, tous les plans sans aucune retenue. La démocratie, n'est-ce pas aussi rendre compte et dire toute la vérité avec tous les éléments à tous les citoyens et contribuables. Dans l'immédiat, bien malin celui qui y reconnaît ses petits y compris parmi les élus du département.

 

Louis Dollo

 

Mis en ligne dimanche 21 septembre 2008-9h50