Guérisons de Lourdes

CINQ OBSERVATIONS REMARQUABLES

 

En novembre 2008, le Comité Médical International de Lourdes a fait le point sur les guérisons de Lourdes enregistrées ces dernières années. Parmi celles-ci, il en a jugé 5 remarquables

 

Madame A… actuellement âgée de 40 ans, a été reconnue atteinte de façon certaine d'une sclérose en plaques au mois d'avril 1993. Diagnostic formel confirmé par les examens habituels, y compris de radiologie. Malgré les traitements, l'évolution a été marquée par 13 poussées successives entre 1993 et 2004 avec aggravation importante durant la dernière année l'amenant à utiliser une chaise roulante. Le 20 mai 2004, lors d'un pèlerinage à Lourdes suscité par une amie, cette personne, au départ incroyante, a constaté subitement aux piscines la disparition de l'impotence de ses membres inférieurs et des autres symptômes. Depuis, elle n'a éprouvé aucune autre difficulté de santé. Les examens cliniques effectués par 2 fois par des membres du C.M.I.L. se sont révélés totalement asymptomatiques.

 

Madame B., actuellement âgée de 53 ans, a souffert depuis l'enfance d'une faiblesse musculaire des membres inférieurs, évoluant en asthénie majeure douloureuse, avec chutes. À 34 ans, elle est en fauteuil roulant. Un bilan hospitalier approfondi n'a pas conclu à une myopathie nettement caractérisée. Madame B. a effectué six pèlerinages à Lourdes. C'est au terme du sixième, en 2004, qu'elle a été définitivement guérie et a abandonné le fauteuil roulant.

 

Monsieur F., actuellement âgé de 62 ans, souffrait de lombalgies tenaces depuis février 1990 à l'âge de 44 ans, résistant au traitement médical se compliquant d'une sciatique gauche en 1991. En 1993, deux scanners mettent en évidence une hernie foraminale gauche L5-S1. Deux interventions en 1993 et 1997. Le patient continue à souffrir. Un scanner de 1997 évoque une fibrose post-opératoire. Devant l'intensité des algies, mise en place d'un site intrathécal pour injection locale de solumedrol et dérivé morphinique. Malheureusement, la symptomatologie douloureuse ne va pas changer. Le 12 avril 2002, après avoir souffert 5 ans, il ressent subitement, au cours d'un pèlerinage à Lourdes, une impression de bien-être. À partir de là, tout revient en ordre. Depuis lors, Monsieur F. mène une vie normale sans aucun traitement. En 2007, il a effectué seul le pèlerinage complet de Saint Jacques de Compostelle.

 

Madame M., 59 ans, souffrait en 1992 d'un lymphome malin avec atteinte plurale, traité par six cures de chimiothérapie. Dans le cours de l'évolution, une névralgie cervico brachiale et une paralysie occulo-motrice avaient manifesté une localisation méningée avec infiltration néoplasique du nerf optique, révélatrice d'une leucémie myéloblastique. En aplasie sous chimiothérapie, la malade a présenté un syndrome de détresse respiratoire aiguë nécessitant intubation et réanimation cardio-vasculaire. Après une démarche de prière à Lourdes, elle est sortie du coma et guérie définitivement à ce jour comme en attestent des contrôles médicaux aujourd'hui inutiles.

 

Madame P. est guérie à Lourdes le 15 août 2004, à l'âge de 47 ans, de séquelles algiques et fonctionnelles d'un traumatisme du rachis cervical survenu lors d'un accident de la voie publique, le 18 février 1983, à l'âge de 26 ans. Ce syndrome douloureux, non influencé par les traitements médicamenteux ou physiques reçus, évoluant depuis 21 ans et ayant motivé une invalidité professionnelle, a complètement disparu.

 

 

DEUX TÉMOIGNAGES DE PERSONNES GUÉRIES

 

Madame B.

En juin 2004, j'ai participé avec les malades, au pèlerinage organisé par mon diocèse, j'utilisais un fauteuil roulant pour tous mes déplacements extérieurs. C'était mon sixième pèlerinage. Le thème de cette année était le Seigneur est mon rocher ».

 

Avant le départ, pendant le pèlerinage, puis au retour, un évangile s'est imposé à moi à quatre reprises, celui de la guérison de la femme hémorroisse, dans l'évangile de Marc, (Marc 5, 25- 44)

 

À la quatrième rencontre avec cet évangile, le 5 juillet au matin, j'ai enfin réalisé qu'il y avait quelque chose à comprendre pour moi-même.

 

Pourquoi cette femme qui ne touche que la frange du manteau de Jésus était-elle guérie alors qu'il n'arrivait rien aux personnes qui entouraient Jésus et le pressaient de toute part ? J'ai relu plusieurs fois le texte et j'ai enfin compris de façon lumineuse, la foi de cette femme, son désir d'en finir avec la maladie, la souffrance physique et morale, l'exclusion,.. Sa foi en Jésus qui pouvait la guérir, sa confiance sans borne, lui ont donné l'audace de vaincre les difficultés, de s'approcher de Jésus, de toucher son manteau, c'est à dire de lui demander par ce geste, de la guérir.

 

Stupéfaite, j'ai réalisé que je rentrais pour la sixième fois de pèlerinage à Lourdes, et que je n'avais rien demandé pour moi-même. Chaque fois, j'avais prié pour les autres et demandé des forces spirituelles mais jamais je n'avais prié pour demander ma guérison physique. Je me suis immédiatement tournée vers Notre-Dame de Lourdes et je lui ai dit : « Tu vois je rentre de Lourdes et je n'ai jamais demandé ma guérison. Maintenant je suis prête, demande à ton Fils de me guérir, s'il le veut. »

 

J'ai terminé ma prière. ll ne s'est rien passé de particulier. Simplement je me suis levée, j'ai commencé ma journée, j'ai travaillé, marché, bougé„., sans m'arrêter de la journée. Je n'avais plus aucune fatigue, plus aucune douleur, j'avais retrouvé toutes mes forces. J'ai rangé mon fauteuil roulant et je ne n'ai plus jamais eu besoin de l'utiliser.

 

Cela s'est passé sans spectateur et sans bruit, mais en moi cela a été une joie inexprimable et un grand bouleversement. Je savais avec certitude que cette transformation immédiate était une réponse de Dieu à ma prière par l'intercession de Notre-Dame de Lourdes.

 

Depuis cet instant, avec Marie, mon coeur ne cesse de chanter a Magnificat ».

 

Quand Dieu guérit une personne, il ne guérit pas uniquement son corps malade, mais tout son être, physique, psychique, spirituel, qui subissait lui aussi les effets destructeurs de la maladie. La guérison redonne la santé, mais aussi la paix intérieure, une vie sociale normale, une vie relationnelle équilibrée..., et elle ouvre à une dimension spirituelle nouvelle.

 

Puis je me suis demandé pourquoi cela m'arrivait à moi. ll y a tant de malades à Lourdes et dans les évangiles et tous ne sont pas guéris. Cette guérison est un signe que Dieu a donné, qui est passé par moi, mais qui est pour tous les hommes.

Il y aura sans doute beaucoup encore à découvrir à travers ce signe et à la lecture de cet évangile.

Ce que je peux en dire :

 

-  L'évangile n'est pas une lettre morte, on y rencontre le Christ vivant, présent, dons son humanité et dans sa divinité, qui s'adresse personnellement à chacun d'entre nous.

- Aujourd'hui le Christ est présent il passe dans nos vies comme au milieu des fouies de l'évangile, il continue à se laisser toucher et émouvoir.

- Dieu est un Dieu d'amour et de miséricorde. Dieu est tout puissant mais il attend notre consentement pour agir dans nos vies, et éventuellement sur notre corps.

Il attend patiemment que nous lui exprimions nos demandes et nos souffrances, il ne fait rien contre notre volonté, il respecte notre liberté et notre cheminement.

- Nous avons tous besoin de guérison, ou nous en aurons besoin demain, car si nous ne sommes pas tous malades dans notre corps, tous nous rencontrons des difficultés, des peines, des adversités... Tous d'une manière ou d'une autre nous sommes des êtres blessés qui avons besoin de la miséricorde divine.

- La guérison physique est un signe visible, une résurrection partielle, pour nous rappeler l'autre résurrection, celle de l'âme. Cette guérison ne m'a pas rendue immortelle, mais elle me donne l'assurance que c'est la foi qui nous sauve.

- La foi et la prière, la confiance, l'abandon, touchent le coeur de Dieu. L'évangile, l'Eucharistie, les sacrements nous font toucher Dieu, ils nous le rendent réellement présent.

- Dieu seul sait pourquoi il guérit certains de leurs souffrances physiques, mais ce que je sais c'est que Dieu donne sa paix et son esprit en abondance â qui s'en remet totalement à lui dans la confiance.

- Que dire de la sainte Vierge ! Elle est ma mère et mon guide, celle qui me montre le Fils et me conduit à lui. Elle est celle par qui toute grâce arrive, celle qui a intercédé pour moi comme elle l'a fait pour les époux à Cana. Comme elle le fait pour chacun dès que nous nous en remettons à sa maternelle et affectueuse protection.

 

Madame P.

Suite à un accident de voiture, je souffrais depuis environ 25 ans d'une arthrose cervicale qui allait en s'aggravant. Elle me causait de violentes migraines, m'empêchait de dormir et m'obligeait à porter un collier de Thomas (cela ressemble à une minerve) fréquemment. J'étais inquiète pour mon avenir car je me voyais de plus en plus invalide.

 

En août 2004, je me trouvais en vacances dans les Pyrénées lorsque j'apprends que le pape Jean-Paul II doit venir à Lourdes le 15. J'étais une croyante très peu pratiquante pourtant je me sens à ce moment-là très fortement poussée à y aller avec ma famille. À la fin de la messe, le pape Jean-Paul il nous dit Je vous bénis tous » et là je suis parcourue d'un frisson d'émotion et de joie. Avant de repartir je vais à la source pour m'y mouiller.

 

Au matin, je suis étonnée de ne plus avoir mal et d'avoir passé une excellente nuit, puis je me rends compte que je n'ai plus aucune douleur et que mon cou a retrouvé toute sa liberté de mouvement ; je comprends alors que je me suis réveillée guérie... Ressentant l'évidence, je loue le Seigneur..

 

Quatre années se sont écoulées et ma guérison physique est toujours totale. Ma guérison spirituelle, quant à elle, ne fait que croître et s'affirmer. Ma foi et ma joie ne cessent de grandir et je m'épanouis dans la prière et l'eucharistie quotidiennes et les actions caritatives dans ma paroisse.

Regardant cette grâce avec recul je pense que la guérison physique est un signe fort mais qu'elle est peu en regard de la guérison du cœur je me sens le devoir de témoigner des deux.

 

RÉFLEXION APRÈS LE C.M.I.L.

 

La réunion du C.M.I.L. qui vient de se tenir a, pour la première fois, appliqué la réforme introduite en 2006. Dans les cinq cas qui lui ont été soumis et qui ont fait l'objet d'expertises approfondies, ayant pour but de confirmer ou d'invalider un premier constat de guérison, le comité a conclu qu'il s'agissait d'observations remarquables.

 

Incontestablement, ces personnes allaient mal, voire très mal : le dossier médical en témoigne. Non moins incontestablement, aujourd'hui, elles vont bien et rien n'indique que le mal puisse reprendre.

 

Ce changement d'état, qui fut soudain, est lié à Lourdes, le plus souvent lors d'un pèlerinage. Cet événement inattendu a changé la vie de ces personnes, à tous les plans, y compris dans leur foi, dans leurs engagements d'Église et dans le service des autres.

 

Voilà les faits. Chacun est libre, ensuite, de leur interprétation. Ils n'auront jamais une évidence contraignante.

 

N'oublions pas qu'un fait aussi remarquable que les Apparitions de Lourdes n'est pas un objet de foi sur lequel tous les catholiques devraient s'accorder. Monseigneur Laurence s'était contenté de dire que les fidèles étaient fondés à croire » en leur authenticité.

 

Question

 

Pourquoi le C.M.I.L. n'invite-t-il pas l'évêque du diocèse où habite chacune de ces personnes à proclamer un « miracle ?

Parce que l'application de certains des critères de Lambertini est aujourd'hui presque toujours impossible : les diagnostics se prétendent rarement infaillibles ; tout malade a bénéficié d'un traitement ; une dimension psychique est toujours impliquée.

Et pendant ce temps-là, en 2008, soixante personnes se sont présentées au Bureau Médical, se déclarant guéries.

 

Jacques Perrier

Évêque de Tarbes et Lourdes

Sur les deux vidéos ci-dessous, l''essentiel de la conférence de presse (la vidéo 1 est à gauche)

CI-CONTRE

INTERVIEW Docteur THEILLIER

Directeur du Bureau Médical

Mis en ligne lundi 1 décembre 2008-13h10