De Carla Bruni à Carla Sarkozy :
un ours des Pyrénées !

 

 

La réaction de Carla Bruni-Sarkozy fait grand bruit dans la presse alors qu’il ne s’agit que d’un non événement. Une prise de position qui n’en est pas une ou, en tout cas, la confirmation de la position de l’Elysée au sujet des introductions d’ours.

 

Nous pouvons observer que, si le 17 mai 2006, elle avait agi seule en fonction de son ressenti personnel, en juillet 2008, la « Première dame » n’a pas écrit elle-même le courrier mais laissé ce soin au Chef de Cabinet Adjoint du Président de la République après 4 mois de silence. Il aura donc fallu beaucoup de réflexion à l’Elysée avant de s’engager sur un terrain particulièrement sensible dans les montagnes des Pyrénées. Par ailleurs, cette lettre du 22 juillet a été diffusée par les environnementalistes près d’un mois après sa réception et au milieu d’un week-end du 15 août. Pourquoi ? Sont-ils pleinement satisfaits de cette réponse qui ne prévoit pas de lâchers et qui ne laisse qu’assez peu d’espoir qu’il y en ait prochainement.

 

En ne répondant pas directement, Carla Bruni-Sarkozy tente d’éviter de sombrer dans la critique faite par Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d'État à l'Écologie qui regrettait, lors de sa conférence de presse à Toulouse le 26 juin 2008, la "peopolisation" des plantigrades. Elle précisait à cet égard  que «C'est un élément de plus pour alimenter l'incompréhension entre Parisiens et habitants de la montagne. Les éleveurs ont du mal à admettre cet anthropomorphisme, cette façon de traiter les ours comme des gros doudous, alors qu'ils se retrouvent face aux prédations. »

Mais cette situation n’aura pas échappé au Président de l’ADDIP, Philippe Lacube qui « croyait que la peopolisation des ours était terminée. » Et il précise que « ça irrite tout le monde et ne sert à rien. Ce sont des propos stériles et inutiles. » Il s’interroge en se demandant « quelles sont ses compétences pour s’immiscer dans le Plan Ours ? »

 

Toute fois, nous constatons que le Chef de Cabinet Adjoint du Président de la République reprend les mêmes propos que Claude Guéant dans sa lettre adressée à Gérard Dubuc, maire de Saint-Lary (Couserans – Ariège) le 1 septembre 2007 : " D'un autre côté, l'adhésion des populations locales constitue une nécessité incontournable" dit-il. Et il précisait : « Il n'est pas question dans l'immédiat d'envisager de nouvelles introductions d'ours dans les Pyrénées…/… Je crois au contraire nécessaire de mener une évaluation très approfondie de la politique qui a été menée sous tous ses aspects y compris budgétaires…/…. qu'aucune politique ne peut être menée sans l'adhésion de la population locale… »

 

Le Chef de Cabinet Adjoint, renvoie également la décision au comité national "ours" dont il dit qu' "Il recevra les rapports demandés qui seront ensuite partagés et débattus. Il appartiendra à ce comité de définir les voies de coexistence pour l'avenir, dans la sérénité et la concertation." Claude Guéant ne disait pas autre chose : « d’ailleurs, toutes les propositions émises par les responsables locaux doivent être expertisése sur le terrain… »

 

Toutefois, du côté de l’ADDIP on reste vigilant. Philippe Lacube précise que « nous ne sommes pas dans une cour royale. Nous respectons Carla Bruni-Sarkozy en tant qu’artiste mais ce n’est pas elle qui fait la politique. »

 

Mais alors, pourquoi dévoiler cette lettre maintenant ?

Philippe Lacube a son idée. « Peut-être que les « pro-ours » sont à cours d’arguments… et qu’ils n’ont rien d’autre à proposer. » Il faut dire que depuis les « Pastoralies » ils emploient tous les moyens et pas forcément les meilleurs. 

 

En faisant apparaître cette intervention comme étant un soutien à l'ours, les associations environnementalistes pourraient bien essayer de prendre l'Etat en otage par la manipulation et l'interprétation des propos qui sont tenus. Nous avons déjà vu cela à d’autres occasions.

 

Louis Dollo

 

 

Mis en ligne mardi 19 août 2008-6h55