Gérard Trémège :
" la fierté du travail accompli "


"C'est pas gagné, mais heureux"


Dépouillement au bureau 1 de la Mairie

Au fur et à mesure des dépouillements, l'incertitude était totale. Glavany, Trémège… Trémège, Glavany… selon les tables. L'un ou l'autre prenait la tête sans jamais vraiment prendre l'avantage. Et pourtant, des bureaux sont tombés, passant de la gauche à Trémège. Mais il fallait attendre la récapitulation à la Mairie dans une salle des fêtes comble et acquise au maire de Tarbes


Une salle des fêtes comble

Le tableau des résultats

Avec les bureaux du centre ville, Trémège était à 55%. Puis, la situation s'est dégradée sans jamais descendre en dessous de 47 %. Les sondages en prévoyaient 46 %. Un point de plus de… satisfaction. Pendant ce temps, au PC de soirée de la gauche, au Grand Tarbes, les mines se défaisaient et les discours se radicalisaient. Mais les résultats sont là. La démocratie a parlé au travers des urnes.

" Il a un bon bilan…. L'usure du pouvoir ne s'est pas encore manifestée." C'est ce qui ressortait chez Jean Glavany hier au soir à la vue des résultats sur Tarbes. La " vague rose " n'a pas eu lieu. De son côté, le Modem n'est pas en position de force avec seulement 9% de voies quoique celles-ci soient courtisées par les deux listes leaders. Pierre Lagonelle se dit toujours près à travailler avec la liste qui le souhaite avec quelques conditions telles que " pas d'augmentation de la pression fiscale " ou bien " arrêter les guerres entre Tarbes et le Grand Tarbes ". Ce à quoi il lui ait répondu d'un côté " nous acceptons toux ceux qui acceptent notre programme de gauche " et de l'autre, " pour faire la paix il faut que les deux parties le souhaitent ".
Regard sur les derniers résultats de la ville

La "Paix avec le Grand Tarbes " est évidemment souhaitable. L'agglomération est avant tout un "lieu de concertation intercommunal " nous dit-on du côté de l'équipe à Gérard Trémège. Mais il est difficile d'obtenir la paix si toutes les parties ne le souhaitent pas. A entendre les idées " revanchardes " de certains militants hier soir au Grand Tarbes ou encore l'appel à la révolte d'Arlette Dubalen, le doute est permis. D'un autre côté, le départ de Jean Glavany de la présidence du Grand Tarbes, dans l'hypothèse probable de la défaite de sa liste à Tarbes devant Gérard Trémège, pourrait être un facteur de réconciliation inter-communale. Mais en réalité, a-t-on besoin de Pierre Lagonelle et / ou Pierre Couderc ? A priori, aucune liste ne semble véritablement intéressée par les deux adjoints dissidents de Gérard Trémège qui font figure de " traîtres " aux yeux d'un certain nombre de candidats.

La grande inconnue reste donc les électeurs du Modem et non la décision de Pierre Lagonelle. Selon une militante de ce nouveau Parti, il y a " les anciens UDF qui iront naturellement vers Gérard Trémège et les nouveaux qui ont une tendance tournée plus à gauche. " Et dans ce cas, le plein des voies se fera-t-il d'un côté ou de l'autre ?

A gauche on ne semble rien attendre de ce côté et déjà on parle d'analyser les abstentionnistes ce qui en clair signifie que " les listes électorales vont être étudiées en détail pour aller chercher des voix" et des procurations afin de tenter de combler le retard. Selon Chantal Robin-Rodrigo, " il y a une forte abstention dans les quartiers populaires traditionnellement à gauche. " C'est probable, mais suffit-il d'aller chercher des procurations ? N'y a-t-il pas un problème de fond ? L'abstention n'est-elle pas l'expression du constat d'un " bon travail de l'équipe Trémège " avec une fidélité à la gauche qui n'a pas fait le sien notamment dans le domaine social et économique ? Ce qui rejoint cette observation de Jean Glavany parlant de Gérard Trémège : " Il a un bon bilan " et à contrario confirmerait que le sien n'est pas bon.

Au-delà du bilan il y a aussi un " projet " et la qualité de ceux qui veulent le réaliser. D'un côté un montage politique d'appareils de partis qui ont voulu respecter un certain dosage pour un projet de gauche qui devient " une bible " incontournable et indiscutable pour 6 ans et de l'autre " une équipe ouverte au-delà des couleurs politiques qui a la volonté de travailler ensemble pour faire avancer Tarbes. " Chez Gérard Trémège, pas de combine politique avec " seulement 15 UMP et un total de 18 " encartés " et 25 candidats sans aucune appartenance et d'horizons très divers ". Une seule motivation " faire avancer Tarbes ". L'engagement des jeunes y est aussi très important avec " une mixité des âges et des origines sociales. " Mais le point commun de cette liste est que " tout le monde est Tarbais et réside et/ou travaille à Tarbes " alors qu'à gauche, la tête de liste " n'est qu'un pigeon voyageur qui se présente à Tarbes par opportunisme politique ", pouvait-on entendre hier soir.

Les résultats de dimanche prochain risquent d'être serrés. Il faut que Gérard Trémège trouve 2.58 points pour atteindre les 50 % soit 138 voix seulement alors que Jean Glavany doit combler un vide de 1628 voix entre les deux listes. L'addition des voix de gauche avec l'extrême gauche (1 001 voix) ne fait pas le compte d'autant que parmi ces électeurs Jean Glavany ne vaut pas plus que Gérard Trémège, l'un et l'autre représentant le " grand capital " et " la bourgeoisie ". Au Modem, même si seulement le quart des électeurs vote Trémège, soit environ 400 voix, ce sera gagné pour le maire sortant.

Les abstentionnistes ? Bien sûr il y en aura quelques uns qui viendront voter pour l'un ou pour l'autre. Mais le taux reste faible. Au premier tour des municipales de 2001, ils étaient 39,23 % et au second tour, 32,77 %. Pour ce scrutin de 2008, ils sont seulement 33,63 % des inscrits. La marge est donc limitée même si cela représente 9 754 électeurs.

Le suspens reste donc entier pour dimanche prochain avec quand même une nette option pour la liste de Gérard Trémège dont les équipes restent fortement mobilisées " sans vendre la peau de l'ours avant de ne l'avoir tué. "

Les vidéos :

  • Jean Glavany
  • Chantal Robin-Rodrigo
  • Gérard Trémège
  • Emilie Sabathé
Les bulletins nuls


" Mort aux traîtres de la cause capitalistes "
Sans doute un électeur qui préfère voir dresser la guillotine à la place des bureaux de vote quoique…. Il a fait le déplacement jusqu'à l'urne.

Quelque chose de plus réfléchi puisqu'il s'agissait d'une page dactylographiée…

" … Quelqu'un m'a dit !... qu'un jour viendra où le prolétariat organisé abattra sa main de fer sur la bourgeoisie capitaliste et rapace….
" Donnez, gentils tarbais, Papa Sarko veille bien avec Tonton Trémège sur les intérêts de leurs amis, les nantis et vous roulent pendant votre sommeil dans la boue de leur infamie. "

Nous aurons compris que la véritable gauche anticapitaliste ne votait pas du tout pour les listes en pésence et encore moins pour Gérard Trémège. Elle ne vote pas non plus pour les amis de Bolloré. Nous pouvons donc imaginer que cette extrême gauche là ne votera pas non plus pour Glavany, lui aussi ami de Bolloré….

Il ne s'agissait que d'un bulletin parmi quelques milliers d'autres…

Texte : Louis Dollo
Photos : Alain Bouchard