Récit
n°10
Mardi 22 Avril 2008 : 34ème étape, Nikolaïev – Kherson / 75 km. Quand notre ¨Cantagoy ¨* bigourdan Momond Duplan,
chante de sa Bagnéraise et non moins splendide voix : Mercredi 23 Avril2008 : 35 ème étape, Kherson – NovaKahokva / 80 km. Diù Biban ! je ne croyais pas si bien dire. Hier au soir, il aurait mieux valu chanter que d’entendre les jérémiades de certains¨inquiets¨ jamais contents, qui ne savent que rouspéter¨. Bon on va mettre ça sur le compte de la fatigue et du manque de variété dans le paysage. A chacun son ambiance, mais quand même ce n’est pas un voyage du 3ème âge, c’est Paris-Pékin à bicyclette, nuance. Bien sûr le parcours n’est pas folichon, bien sûr qu’il peut y avoir quelque couac dans l’organisation. Mais au lieu de râler il vaut mieux aider à réparer les oublis ou améliorer l’ordinaire. Ce n’est pas en se planquant derrière un soi-disant blog à tenir à jour, critiquer ceux qui travaillent et font de leur mieux pour que tout aille bien, que ça va arranger les choses. Jean-François, pour faire une nécessaire mise au point, a été délégué par le staff unanime soutenu par l’unanimité des participants, moins les grincheux qui se sont abstenus. Il a rappelé à chacun que l’engagement pris n’était pas un contrat d’agence de voyage. « C’est à un Paris-Pékin à bicyclette que l’on a souscrit avec tous les aléas et inconvénients qu’une telle expédition comporte. Nous ne sommes pas au Club Méditerranée, et les donneurs de leçons, les spectateurs passifs, ceux qui se permettent de juger à titre personnel les prestations, la préparation et l’exécution de l’expédition, peuvent donner un coup de main. Leurs compétences seront les bienvenues. Nous souhaitons des acteurs et non des profiteurs. A bon entendeur salut ! L’incident est clos en ce qui nous concerne.» A la fin de cette tirade, ce n’est pas le nez de l’orateur qui s’est allongé. Nous pédalons sous le soleil qui continue a favoriser le peloton de ses U.V. ça commence à roussir ou à bronzer, c’est selon la couenne du pédaleur. Encore un bivouac d’évité, on couche dans un gymnase, mais il n’y a aucun poète pour le regretter. Dobraj nõchi ! Jeudi 24 Avril 2008 : 36 ème étape, NovaKahovka - Melitopol / 168 km. Ce matin, aucun commentaire, aucune discussion, tout
le monde est concentré. L’étape est sérieuse.
Cent soixante huit bornes, ça ne se traite pas ¨ par dessous
la pédale¨. Comme il n’y a pas de petites économies,
les gestes et la salive sont ménagés au maxi. Le ciel est
couvert, la température fraîche, mais depuis quelque temps,
Éole fait ami-ami avec nous. Il nous pousse gentiment, peut-être
pour nous faire sortir au plus vite de ce triste pays. Et ces routes en
élastique, que plus tu y roules dessus, plus elles s’allongent.
J’ai râlé tu sais plus d’une fois en grimpant
le Tourmalet. Juste après le pont de la Gaubie, je poussais petit,
mais j’avançais quand même. Je voyais la borne 6 se
rapprocher, lentement d’accord, mais elle se rapprochait. Tandis
qu’ici, tu as beau passer grande plaque, l’horizon se fout
pas mal de tes efforts, il reste sur place. Tu n’entends pas un
oiseau chanter, y a pas un seul corbeau pour croasser. Tu peux sans crainte
laisser ton fromage sur la sacoche, il ne risque pas de s’envoler.
A force de faire mes exercices de télépathie avec René,
je vais devenir aussi fort en divination que madame Irma. Avant-hier soir,
je parlais de chanter, eh bien aujourd’hui, le copain Alfred, Alfred,
c’est le prénom, son nom, c’est Muller. Devine qu’est-ce
qu’il est ? Non tu ne vois pas ? IL est Mosellan. Alors Alfred aujourd’hui
aurait aimé que : « Les Cyclos-chanteurs donnent de la voix.»
Mais queue d’ale, pas de concert, ils n’ont pas du signer
à l’engagement de contrat subsidiaire et substantiel avec
la Fédé. Vendredi 25 Avril 2008 : 37 ème étape, Mélitopol – Berdansk / 118km. Le petit dej. dans une boîte de nuit à 7h. du mat. fallait y penser. C’est ce que nous a offert le Recteur de l’Université. Grand merci à lui. Mais qui a pu contrarier Éole? Ce matin lassé de ses efforts, ou voulant nous assassiner pour terminer le travail de sape de l’étape d’hier, il nous regarde bien en face, nous souffle gentiment sur la figure, mais longuement et sans reprendre haleine. Heureusement que l’Ukraine c’est tout plat! Et puis c’est bien, tu n’as pas à réfléchir. La route ? c’est tout droit, toujours tout droit. Ce qu’il y a de bien aussi en Ukraine, c’est que tu peux pique-niquer facilement dans la campagne. Y a de la place ! après le repas, il a bien fallu reprendre la route et le vent contraire, mais nous avons placé des gaillards devant qui lui ont fait du rentre dedans, sans baisser ni les yeux ni la cadence. Les relais se succédaient sans rouspétance, il y a bien eu deux ou trois resquilleurs, mais ils devaient se sentir faiblots, personne n’en a tenu compte. Ce soir grand luxe, nous allons à l’hôtel. Grandement apprécié, le geste de notre trésorier. Bonne et longue douche, bon repas, et des DRAPS blancs, pas de pétomane en colère ni de ronfleur attendrissant. Kharóshyl atél’. Samedi 26 Avril 2008 :
38 ème étape, Berdansk – Mariupol / 92 km. René Delhom |
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Mis en ligne
mercredi 30 avril 2008 |
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