Boulevard du Centenaire : doublement envisagé ?
Une étude de faisabilité lancée par le Conseil Général

Ces derniers jours, des riverains du Boulevard du Centenaire (entre le rond-point de l’Europe, entrée nord de Lourdes, et le rond-point de Czestochowa, après le Pic du Jer) se sont interrogés en voyant près de leurs habitations des géomètres procéder à des relevés avec des lunettes et des appareils de mesure qu’on appelle dans la profession des théodolites. Et comme certains de ces géomètres ne comprenaient pas ce qu’on leur disait et ne savaient pas, à plus forte raison, expliquer ce qu’ils étaient en train de faire, il y a eu parfois de l’affolement dans la population. Inquiétudes qui sont remontées jusqu’à nous et qui nous ont poussé à enquêter. Nous nous sommes donc orienté vers le service des routes du Conseil Général puisque depuis le 1er janvier dernier, cette importante voie lourdaise de circulation a été transférée par l’Etat au département des Hautes-Pyrénées. Corinne Raynaud, en charge du dossier, nous a très aimablement renseigné.

Une société de Belfort avec des employés de la communauté européenne enlève le marché

Pourquoi ces relevés au Boulevard du Centenaire ? "Je fais procéder à un lever de terrains pour réaliser une étude de faisabilité du doublement sur place de la voie actuelle. En fait, il n'y a pas de projet", précise Corinne Raynaud. Et d'en expliquer aussitôt les raisons : "Auparavant, l'Etat était propriétaire de cette voie. Cette portion a été transférée. Dans le cadre de ce transfert, nous avons besoin de connaître exactement la partie qui nous a été transférée, c'est-à-dire l'emprise réelle. Ce qui explique le lever de terrain sur lequel sera collé le cadastre visant à définir réellement ce qu'est la limite public/privé. Il nous faut une base de travail pour connaître la limite public/privé" .

Pourquoi certains riverains ont-ils eu affaire à des employés ne parlant pas Français ? Ils auraient eu en face d'eux des Polonais ou des Britanniques ? Réponse de Corinne Raynaud : "Le Conseil Général a lancé un appel d'offres pour réaliser cette étude de faisabilité. Des entreprises situées souvent très loin ont réclamé le dossier. Des géomètres du département et de la région ont été évidemment consultés. L'appel d'offres n'a pas permis d'en retenir. A technicité égale, c'est le moins disant qui l'emporte. C'est donc une entreprise de Belfort qui a enlevé le marché qui nécessite un matériel coûteux. C'est vrai que des personnes envoyées par cette société ne parlaient pas très bien le français. Etant des ressortissants de pays européens, ils ont éprouvé des difficultés à faire comprendre ce qu'ils faisaient auprès des riverains inquiets. Ils avaient pourtant ordre d'informer la population. Un arrêté préfectoral avait été pris, je leur avais bien spécifié qu'ils ne devaient pas rentrer chez les gens sans explication. C'est juste d'un relevé de terrains dont il s'est agi. Des personnes n'ont pas compris ce qu'ils venaient faire et ont téléphoné au service des routes. J'étais en relation avec le chef d'équipe qui parlait relativement bien le français. Le travail doit être rendu pour la fin du mois. C'est juste un relevé de la limite des maisons, ils sont donc obligés de mettre les piquets chez les gens pour avoir la limite du domaine public et du domaine privé . Pour l'instant ça n'a pas caractère de travaux et peut-être ça n'en aura jamais. Il faut juste savoir ce qu'on a d'abord et regarder ensuite si un doublement est réalisable".

Où en est le contournement de Lourdes ?

Cela signifie-t-il que le contournement de Lourdes dont il est question depuis des années pourrait faire l'objet d'une prochaine étude ? Corinne Raynaud rappelle que le projet de l'Etat évoquait le percement d'un tunnel sous le Pic du Jer. La compétence ayant été transférée au département, on peut dire sans crainte d'être démenti que ce projet sous le Pic du Jer ne verra pas le jour, le coût d'une telle réalisation ne pouvant pas être supporté par les finances du département. . "Une fois que j'aurai le lever de terrains, il va falloir que j'envisage d'autres solutions" poursuit Corinne Raynaud. Qu'est-ce que vous allez faire pour l'instant ? "Rien. Il faut d'abord que je regarde. Ne connaissant pas l'étendue des emprises réelles, je préfère ne rien dire. Pour l'instant, je vais voir ce qu'on a et essayé de réfléchir à ce qui est faisable avec ce qu'on a. Je pense que d'ici six mois à un an, j'aurai un ordre d'idées de ce qui peut être envisageable ou de ce qui ne peut pas l'être envisageable".

Le dernier mot, on le laissera à Sylvain Peretto, premier adjoint au maire de Lourdes, chargé des travaux : "Il n'est pas question d'exproprier des riverains du boulevard du Centenaire. C'est exclu".

(Texte et photos Gérard Merriot)

PS. Lire les précisions de Jean-Pierre Siutat, directeur des routes et des transports au conseil général des Hautes-Pyrénées, dans l'interview qu'il nous a accordée : cliquez ici...