Si tous les gars du Monde….

- Rrrrrrr ! Pppppffffffffff ! Rrr .

- René ! Allez debout, c’est l’heure !   

- Déj àààà !         

  Et voilà, comment je suis tiré de mon rêve par mon épouse.Elle a, comme souvent lorsque je pars en balade, préparé le petit déjeuner qui n’est petit que par le nom.

      Aujourd’hui, c’est une randonnée à laquelle        les Cyclo-Randonneurs Lourdais, ont à cœur de participer. Elle clôture les Journées de la Paix organisées par la Ville de Lourdes. Ils sont pour cette bonne cause aimablement renforcés par leurs amis du Cyclo-Club Lourdais. Un beau peloton qui prend son essor au Palais des Congrès. Conduit par Laurent Fignon, deux fois vainqueur du Tour de France , il défile fièrement sur l’Avenue Foch. Pensez, si ça ‘’ Frime’’ derrière le Champion.

       C’est vraiment une Journée de Paix. Jéhova a rangé ses Cumulonimbus dans les râteliers et Zeus, lui tient bien ses Eclairs en main. Nous pédalons tranquillement dans la fraîche vallée de Castelloubon ou l’on n’entend que le chant des oiseaux et le murmure du Néez  à peine troublés par le chuintement des pneus.

        Le petit raidillon de Cheust, étire légèrement le peloton. Lulu Plaa, hisse à la ’’28x26’’ ses 84 ans. Il dit qu’il est ‘’à fond’’, mais on le connaît. S’il a encore la force de le dire avec son sourire malicieux, c’est qu’il lui en reste dans les mollets. La suite nous donne raison puisqu’il arrive en haut de Neuilh dans les délais. Les costauds ont à peine eu le temps de refaire le plein des bidons qu’il est déjà là.

       La descente par l’hôpital d’Astugue qui mène à Pouzac suivie d’une joyeuse pédalée à travers Bagnères et c’est l’arrivée au Centre Laurent Fignon où nous sommes reçus par Alain Laguerre dont le patronyme nous semble mal adapté à sa personne, tant son accueil est avenant. Il nous fait gentiment visiter le Centre. Ses explications méritent que l’on écrive plus tard un article complet sur cet ensemble qui regroupe l’hôtellerie de confort et le sport de haut niveau.

 

       Laurent a troqué le cuissard et le maillot cycliste, contre une tenue plus adéquate à son rôle  d’hôtelier. L’accueil est à la dimension de l’homme, direct, chaleureux, sans ‘’chichi’’. C’est un régal de le côtoyer, il n’est que de voir tout un chacun jouer des coudes pour figurer à côté de lui dans la photo de groupe. Sans rechigner, il dédicace les posters le représentant en vainqueur du Tour. A la mine réjouie de chaque Cyclo ayant le trophée en main, on mesure sa notoriété et l’admiration qu’il suscite chez la gent pédalante.

        Il installe son monde dans la salle à manger aux larges baies vitrées, et s’étant assuré que chacun est à son aise, donne le signal espéré.

        En apéritif, un Jurançon de derrière les fagots me fait songer que ‘’nousté Henric’’ avait eu beaucoup de chance d’être baptisé avec un vin pareil.

         Les Gambas aux sésames disposés avec art sur un dôme de semoule aux aromates et cernés d’une Julienne de concombres, ont retenu un moment l’attention admirative des gourmets, mais comme il fallait laisser la place à une Selle d’agneau rôtie à l’ail nouveau baignant dans une crème de carottes d’Asté, les Gambas ont vite sombré dans les abysses stomacaux. La Selle d’agneau par contre copieusement servie, accompagnée d’un bébé de courgette à la menthe nous invite à la déguster lentement, retardant l’instant où il faudra reprendre assise sur celle de notre vélo beaucoup moins agréable. Et cette crème de carotte surprenante et délicieuse qui nous oblige à saucer le pain… Les assiettes restent alors d’une propreté telle que toute vaisselle ultérieure est complètement inutile. La fine tarte aux abricots et le café mignardise nous font savoir que les bonnes choses se terminent et qu’il  nous faut prendre le chemin du retour.

       Laurent vient saluer notre départ, mais lui comme nous, avons le secret espoir de nous retrouver dans ce centre, ou tout est conçu pour les amoureux de la Petite Reine et pour ceux qui ici le deviendront sûrement. Quant à  ceux qui préfèrent la bonne chère et la douceur de vivre, ils trouveront tout ce qui peut faire leur bonheur dans ce cadre où le calme est bercé par le chant de l’Adour.

        Nous voilà repartis en devisant, chacun donnant ses impressions sur cette journée. Par Ordizan et His, nous arrivons au pied de la côte de Visker. Il fait très chaud, la digestion et la pente arrêtent toute discussion. Au sommet, le regroupement sous le grand platane permet de refroidir le casque et reprendre le souffle. La descente finit de nous rafraîchir, c’est par Bénac, Lannes et Adé que nous terminons cette belle balade placée sous le signe de la Paix et de l’Amitié.

         Un grand merci à monsieur le Maire et aux élus sans qui cette randonnée n’aurait pu avoir lieu. Merci à M. Azot qui a créé la Goutte et la fait prospérer dans le creux de sa main. Un merci particulier à Denis Crampe et à Véronique Laffont toujours disponibles pour résoudre les petits problèmes d’organisation. Merci à tous les amis cyclistes qui ont contribué à la réussite de cette journée, à Marcel Tanguy et ses compagnons, venus renforcer l’amitié entre nos clubs. Merci à Laurent Fignon pour sa participation et à toute son équipe pour une réception sans faille.

Si c’est à refaire, nous serons encore plus nombreux à répondre oui .

                                                                     René Delhom.     

© PHOTOS Gérard ARRAMON et René DELHOM
Mis en ligne Dimanche 19 août 2007