Les montagnards pyrénéens
ne désarment pas

Les montagnards pyrénéens, défenseurs du patrimoine de nos montagnes et hostiles à leur ensauvagement, ne désarment pas face à l'hostilité et au laxisme des pouvoirs publics quant au traitement des conséquences de la présence d'ours sur les territoires de montagne.


L'équipe de l'ASPP 65 et de la Fédération transpyrénéenne des éleveurs de montagne

A la veille de la montée des troupeaux en estive, l'ASPP 65 et la Fédération Transpyrénéenne des Eleveurs de montagne des Pyrénées-Atlantiques se sont retrouvés à Tarbes pour travailler ensemble sur les problèmes posés par la présence de l'ourse Franska, principalement sur les massifs du Pibeste et de l'Estibette, et envisager en commun un plan d'actions pour l'été.

Il se trouve que depuis hier soir, 26 avril, Franska est sur la commune de Bagnères de Luchon en Haute-Garonne et semble se diriger vers la population d'ours située vers Gouaux de Luchon, Marignac, Melles et l'Ouest de l'Ariège. Cette situation n'est pas pour autant rassurante car cela prouve que les ours peuvent parcourir une très grande distance sur toute la longueur de la chaîne.

Les associations d'éleveurs et de sauvegarde du patrimoine restent déterminées sur un certain nombre de points restés sans réponse de la part du Préfet des Hautes-Pyrénées (voir les échanges de correspondance). Constatant que la moitié des éleveurs et du cheptel ne retournera pas sur les estives du Pibeste à l'Estibette où a sévi Franska durant près d'un an occasionnant la perte d'environ 150 brebis, ils estiment non discutable et non négociable le fait que l'Etat doive retirer au CPIE la mission de paiement des sinistres d'ours aux éleveurs des Hautes-Pyrénées. Il en est de même, pour des raisons déontologiques, sur le fait que les expertises de sinistre doivent être dissociées du payeur c'est-à-dire de l'Etat. Ils exigent que l'expertise soit assurée par des experts indépendants garantissant une totale neutralité afin d'éviter des égarements constatés à plusieurs reprises durant l'été 2006 tendant à minorer le nombre de prédations. Par ailleurs, il veulent des experts qu'ils soient capables de dire de quoi leurs bêtes sont mortes sans appliquer une règle binaire " ours ou pas ours " en raison de la très probable présence de loups sur la chaîne.

Le milieu de la montagne s'organise au niveau national et européen. Ils se sont rassemblés récemment dans les Hautes-Alpes et ont adopté une motion présentée sous forme de questions aux deux candidats restant dans la compétition à la Présidence de la République. Par ailleurs, ils se sont regroupés au sein d'une association européenne siégeant au Comité Permanent de la Convention de Berne.


Nous voyons que le " combat " des montagnards pyrénéens n'est pas terminé et prend une autre forme. Selon nos sources, d'autres actions sont à prévoir dans les prochains mois.


Marie-Lise Broueilh, Présidente de l'ASPP 65 et Bernard Moules, Secrétaire Général de la FDSEA

Mis en ligne vendredi 27 avril 2007 - 7h00

Texte et photos : Louis Dollo