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Plus
on avance dans le pseudo dialogue sur le sujet de l'ours, plus
le fossé se creuse entre pro-ours et anti-introduction.
Mieux encore, les liens se renforcent d'un bout à l'autre
de la chaîne, et avec les Alpes et les points de vue deviennent
identiques entre les organisations syndicales agricoles.
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Henri
Sallenave de la Confédération paysanne était un peu
désabusé. " On n'a pas dit grand-chose "
" On parle de protocole d'ours à problème
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mais on ne va pas en parler avant le retrait de Franska. " Même
discours du côté de la Chambre d'Agriculture avec Jean-Louis
Cazaubon, de la FDSEA avec Christian Puyo, de l'ASPP 65 avec Marie-Lise
Broueilh et de Loïc Gerbet des jeunes agriculteurs. Henri Sallenave
précise que " c'est à l'Etat de prendre ses responsabilités
pour engager le dialogue. " Et il insiste " je suis pour
le retrait. Nous sommes dans une situation de blocage. Les positions sont
exacerbées. Les problèmes du pastoralisme ne sont pas résolus
pour autant
"
En somme tout reste à faire.
A
commencer de savoir qui représente qui car, surprise, François
Arcangéli, maire PS d'Arbas et médiatique Président
de l'ADET, était encore là. Il est partout, sauf devant
la presse à la sortie des réunions. Curieusement, cette
fois-ci, il était invité dans les Hautes-Pyrénées
mais l'ADDIP avait été oubliée. Selon Marie-Lise
Broueilh, " une clarification s'impose pour l'avenir "
Une
fois encore, les élus ont joué l'unité avec le milieu
agricole et l'ASPP. Les mêmes questions, les mêmes problèmes
et les mêmes réponses pour la Xème fois selon les
participants. " Ça devient pénible, je ne vois pas
pourquoi on vient perdre notre temps " C'est le sentiment général
qui ressort de cette entrevue avec le Conseiller technique Auvé.
Traduction : " Si Franska n'est pas retirée, on ne reviendra
pas perdre notre temps ".
Selon
le milieu agricole, le mouvement environnementaliste est " contre
tout développement économique. " Leur position
est extrémiste et tout est orienté " pour l'ours
sans se soucier du reste. " Et de dire que " Arbas n'est
qu'un village dortoir sans vie pastorale " ce qui ne permet pas
à son maire d'avoir une vision réaliste de l'activité.
Par contre, dans les vallées, l'élevage est à la
fois un apport économique et écologique. Toutefois il considère
que le Plan de soutien à l'économie montagnarde n'est qu'un
leurre " pour tourner le dos aux vrais problèmes "
Le
vrai problème
Tous les dés sont pipés, personne ne veut le reconnaître
et " nous repartons sur les mêmes schémas que les
années précédentes. Donc c'est l'impasse ".
A la base, il n'y a eu aucune démarche scientifique. L'administration
centrale poussée par un fort lobbying écologiste ne s'est
pas posée de question. Elle a décidé puis a mis un
habillage autour pour se justifier en critiquant les éleveurs qui
ne voulaient pas changer. C'est le principe même de la dictature
: " si l'électeur ne vote pas comme il faut, il faut en
changer "
Une démarche scientifique serait partie d'une problématique
en se posant des questions, tenter d'y répondre selon une méthodologie
pour aller vérifier sur le terrain si les réponses apportées
étaient les bonnes.
Ici c'est l'inverse : " ils ont des certitudes "
Et on explique " espèces parapluie " comme si
la disparition des dinosaures avait été une catastrophe
écologique et celle des ours dans les Alpes ?
Par contre personne ne s'est soucié de la disparition des bouquetins
.
Mais l'ours !
Alors, face à cette démarche peu sérieuse, LA
bonne question reste toujours sans réponse : " Est-ce qu'il
faut des ours ? "
Et de cette question à laquelle il faudrait répondre se
décline toute une série d'autres par l'observation du terrain
: " que se passe-t-il sans ours ? " " Quelles conséquences
sur le milieu avec et sans ours ? ", etc
en fait une démarche
comme celle qui a été faite pour Natura 2000.
Mais là encore, nous restons dans l'irrationnel et le sentimentalisme
avec des gens qui ne vivent pas sur le terrain.
En
marge de la réunion.
Plusieurs questions restent posées dans le cadre du développement
de la filière ovine. Beaucoup de monde en parle pour ne rien faire
mais lorsque la profession fait quelque chose il y a toujours un fonctionnaire
pour bloquer tous les élans. C'est le cas pour 2 produits :
1/
le fromage d'estive pour lequel l'agrément sanitaire et la
valorisation sont en panne dans les tiroirs du sous Préfet d'Oloron
ou ceux du Préfet Cabane. Alors que l'IPHB a mené une
politique volontariste de mise aux normes de toutes les cabanes et que
la profession a trouvé un accord entre toutes les parties, tout
est bloqué. Pourquoi ? C'est un mystère.
2/ l'IGP pour l'agneau des Pyrénées serait bloqué
à la DRAF. Pourquoi ? Toujours un mystère.
Par
contre, les associations environnementalistes mettent en place des marques
commerciales comme le " broutard du Pays de l'Ours "
.
qui en a vu dans les boucheries ? Et le fromage " Pe Desacaous "
qui bénéficie tous les deux d'une aide environnementale
de la part de l'Union Européenne parce qu'il y a l'empreinte de
l'ours. Affaire de business ? Peut-être bien
A voir sans doute
avec le WWF
Et
l'avenir ?
Il
ne semble pas spécialement tourné vers le dialogue. La situation
est similaire dans les Alpes avec le loup. Alors il faudra réagir
face à cet avenir qui est assez sombre lorsque l'interlocuteur
dit vouloir négocier mais ne présente rien ou pire encore
critique comme le fait l'ADET. Un gros évenement national pourrait
être envisagé en septembre. Des Savoyards devraient venir
dans le courant du mois pour étudier la question. A suivre !
Louis
Dollo
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