Des nouvelles des estives

La superficie des estives est plus importante que celle des villes dans les Pyrénées. Et il y a une vie en montagne, sur les estives. Voici donc quelques informations.

Col du Soulor : la brebis et les agneaux vont bien

Jean-Pierre le berger est arrivé à temps. Il était sur place et a pu faire partir la vingtaine de vautours. Il a pu aussi observer la technique des rapaces s’attaquant clairement au vivant. Après avoir mis bas de 2 agneaux en parfaite santé, les vautours sont venus piquer le pie de la brebis pour l’écarter des deux agneaux. Une fois saignée, la brebis devient autant une proie que les agneaux vivants. Le berger est arrivé à son niveau, a pu prendre les agneaux et se précipiter sur la brebis pour la protéger. Il a fallu l’isoler un certain temps pour que les vautours partent. Une fois soignée, brebis et agneaux ont repris leur place dans le troupeau. La journée s’est bien passée sans retour des vautours.

Bien sûr, la scène n’est pas filmée. Nous ne sommes pas à Hollywood. Officiellement il n’y a pas de preuve. Donc officiellement le berger sera un menteur. Ses clients (le berger est aussi accompagnateur en montagne et exerce uniquement sur son estive toute la journée) sont arrivés quelques minutes plus tard. Ils n’ont vu que le résultat. Ils ont compris. Mais officiellement ils n’ont rien vu. C’est ainsi que sont traités les bergers et éleveurs pyrénéens depuis des dizaines d’années.

Vendredi, pas de secrétaire d’Etat à l’écologie à Pau

Pourtant c’était prévu pour vendredi à 15h. Une réunion est toujours prévue mais sans Nathalie Kociusko-Morizet. Pourquoi ? Personne ne le sait. Ce sera Alain Auvé, Conseiller technique, qui recevra les interlocuteurs. La réponse des éleveurs et élus de la zone IPHB ne s’est pas fait attendre : personne ne fera le déplacement. Motif :

1/ « Des conseillers techniques nous en avons vu des quantités en 25 ans. On en a marre de palabrer »

2/ « Il existe une structure de dialogue et de concertation qui s’appelle l’IPHB. Les associations environnementales et les représentants de l’Etat ne viennent plus aux réunions. S’ils veulent s’informer ils n’ont qu’à y venir. Le seul intérêt du déplacement était de s’expliquer avec la secrétaire d’Etat. Elle n’est pas là, on n’y va pas. »
Voir la lettre de l'association des bergers et éleveurs transhumants des 3 vallées adressée au Préfet des Pyrénées-Atlantiques.
Il est probable que d'autres groupements feront le déplacement et une surprise pourrait bien attendre Alain Auvé. Nous en saurons plus vendredi après midi.
Ce que j'écrivais mercredi matin se réalise. Tout est fait, du côté des services de l'Etat, pour créer le conflit. Nous sommes sur le même schéma qu'en 1990.

Sauvetage de vaches à Gourette

Hier matin, deux vaches ont été sauvées d’une mort programmée sur l’estive d’Anouilhas au pied du Pic de Ger. L’une avait un problème de vêlage et l’autre une patte cassée. Elles ont pu attendre 3 jours et là, surprise, un hélico de la société Héli Béarn travaillait dans le coin. Un petit coup de fil et le pilote fait un détour et descend les 2 vaches en vallée pour la somme de 240 euros. L’éleveur, lui, ne paiera que 47,84 euros. Toute l’opération a été menée et organisée par l’IPHB. (Louis Dollo)

Mis en ligne jeudi 2 août 2007